Название: Mon Vicomte Pour Toujours
Автор: Dawn Brower
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Современная зарубежная литература
isbn: 9788835415572
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— Estella, mon aimée, lui dit-il tout bas. Je vous en prie.
Elle haussa un sourcil moqueur.
— Ce fut amusant le temps que ça a duré, mais vous ne vous attendiez pas sérieusement à ce que je finisse par vous épouser. Mon beau-père n’approuvera jamais une telle union. Vous êtes le rebelle de la haute société. Il a un meilleur parti pour moi en tête et je l’accepterai.
Il n’avait jamais autant haï sa réputation qu’en cet instant. Ainsi donc, il était un célibataire légendaire. Ne méritait-il pas une chance de montrer au monde qu’il pouvait changer ? Par l’Enfer. Il avait changé. Estella faisait de lui un homme meilleur.
La valse se termina. Il n’y avait aucune raison de poursuivre cette mascarade, et se il présentait une plus grande raison encore de partir. Rien dans ce bal ne saurait retenir son attention plus longtemps et il ferait aussi bien de trouver un lieu plus accueillant. Il conduisit Estella jusqu’à Annalise. Il s’inclina et prit congé :
— Ce fut un plaisir. J’espère que vous trouverez ce que vous cherchez, Madame. Il se tourna vers Annalise. Et vous de même. Bonne nuit mesdames. »
Il tourna sur ses talons et sortit de la salle.
Il allait se rendre au club. Non, il rendrait une petite visite à son bordel favori. Peut-être alors pourrait-il l’effacer de son esprit et de son cœur. Non. Rien de tout cela ne pourrait se réaliser. Elle le hanterait à jamais.
Estella luttait contre ses larmes. Elle voulait courir à sa suite et le supplier de lui accorder son pardon. Il était tout pour elle et elle désirait passer le reste de sa vie avec lui. Que son maudit beau-père et ses manières abominables aillent au diable. Pourquoi n’avait-il pu être cet homme bienveillant que sa mère avait cru qu’il était ? Bien plus important encore, pourquoi sa mère avait-elle dû mourir pour la laisser sous sa coupe ? N’aurait-elle pu trouver un meilleur gardien pour Estella ? Son cousin Ryan, le Marquis de Cinderbury aurait accepté de la recueillir. Ils avaient été proches, enfants. Mais non, sa mère s’était assurée que le Duc de Wolfton exerçât un total contrôle sur elle et son héritage. Elle ne pouvait rien faire sans sa permission.
— C’est mieux ainsi, lui assura Annalise. Vous pouvez faire bien mieux que le Vicomte de Warrick.
— Je ne veux personne d’autre.
Sa demi-sœur haussa les épaules.
— Nous n’obtenons pas toujours ce que nous désirons.
Estella aurait reniflé avec mépris si elles s’étaient trouvées à la maison. Dans la salle de bal, elle devait se comporter de manière aussi distinguée autant que possible. Annalise ne comprenait pas. Elle n’avait jamais été amoureuse, abandonnée, le cœur arraché de sa poitrine. La perte de Donovan resterait toujours vivace. L’effacer de son âme s’avérerait impossible, et en vérité, elle n’en éprouvait aucunement le désir. Il était l’amour de sa vie et elle mourrait avec cet amour au cœur.
— Je suis impatiente de vous voir trouver l’homme de vos rêves avec qui passer le reste de vos jours, lança Estella d’un ton cinglant. Puis de rire lorsque votre père fera tout ce qui sera en son pouvoir pour vous séparer de lui. Puis je me chargerai avec joie de vous rappeler cette très exacte déclaration.
— Je ne crois pas en l’amour, répondit son interlocutrice. Tout ce qu’il me faut, c’est quelqu’un qui me permettra de maintenir le style de vie auquel j’ai été accoutumée. J’engendrerai un morveux ou deux pour eux avant de me trouver un amant pour mon bon plaisir.
Qui était cette jeune femme ? Comment avaient-elles pu grandir dans la même maison pour devenir aussi différentes l’une de l’autre ? Elles avaient le même âge et vécu ensemble, ces cinq dernières années. La mère d’Estella était décédée trois ans après son mariage avec le duc. Annalise avait semblé plus gentille alors.
— Cela n’a aucune importance, répliqua Estella. Votre père m’a déjà dit que je ne séjournerai plus au Manoir de Wolfton dès ce soir. Demain, je serai exilée jusqu’à ce que le monde oublie mon existence. Ce qui est préférable à ce qu’il aurait prévu, de toute manière.
Elle n’épouserait pas un vieux débauché parce que le Duc l’avait ordonné. Il avait décrété qu’Estella épouserait le Comte de Dredfield ou serait exilée dans le petit village de Sheerness. Sa grand-mère était propriétaire d’un cottage là-bas et l’avait légué à Estella après sa mort. Elle n’entrerait pas en possession de son héritage avant trois ans et demi. Elle pouvait vivre là-bas dans l’attente et, si elle était assez chanceuse, Donovan ne serait pas encore marié à ce moment-là. Lorsqu’elle ne serait plus sous la coupe du Duc, elle pourrait le supplier de la reprendre. Jusque-là, elle se devait de rester dans le silence. Le Duc avait bien trop de pouvoir et était capable de tous deux les ruiner.
— Peut-être bien, rétorqua Annalise. Mais ne vous attendez pas à ce que ce soit terminé. Père n’aime pas perdre.
Non, il n’aimait pas cela. Estella priait intérieurement pour qu’il laisse les choses se faire. Au moins suffisamment longtemps pour qu’elle reprenne le contrôle de sa vie. Puis elle se trouverait dans une meilleure position pour s’opposer à lui. Une larme menaça de couler sur sa joue. Elle la cueillit avant que celle-ci ne la trahisse.
— Peut-être, dit-elle. Mais il m’a déjà vaincue de la pire manière possible. Cela devrait le combler de joie pour un moment. »
Dieu seul savait si elle en était loin… Donovan la haïssait à présent. Quelle chance avait-elle réellement de regagner son cœur ? Elle avait obtenu son amour et tout ce qu’elle avait à faire était de l’accepter. Il ne comprendrait jamais qu’elle l’avait repoussé pour le protéger. À sa place, elle ne lui pardonnerait probablement pas non plus. Elle aurait seulement à vivre sa vie et à espérer qu’avec le temps ses blessures cicatriseraient. Les siennes suppureraient et, peut-être qu’au terme d’un temps assez difficile devrait-elle faire le nécessaire pour eux deux.
C’était tout ce qu’elle pouvait faire... et elle le souhaitait. Elle était forte et capable. Aucun homme, surtout son diabolique beau-père, ne la maintiendrait à terre longtemps. Sa patience, résistance et intelligence la verraient patienter jusqu’au jour où elle le vaincrait comme le démon qu’il était.
CHAPITRE UN
Juin 1816
Donovan gémit en se tenant la tête. Qu’est-ce qui continuait de lui marteler le crâne comme pour s’y frayer un chemin ? Peut-être devrait-il se retourner afin de laisser la petite bête faire ce que bon lui semblait. Pour quelle raison devait-il vivre, de toute façon ? Sa vie ne valait pas grand-chose et il avait pratiquement abandonné l’idée de retrouver le bonheur un jour. Il passait l’essentiel de son temps à boire pour oublier. Il avait perdu tout espoir le jour où Estella lui avait brisé le cœur. Il se sentait complètement vide face à tout cela et ne voyait pas l’intérêt de СКАЧАТЬ