La Voisine Idéale. Блейк Пирс
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СКАЧАТЬ secoua la tête en essayant de se débarrasser de ces pensées. Pour l’instant, les choses se passaient assez bien. Sa sœur avait fait le dessert, même si elle lui avait donné la tartelette brûlée. Tout le monde était gentil. Jessie était supposée repartir exécuter des tâches administratives la semaine prochaine et espérait reprendre ses fonctions complètes de profileuse criminelle la semaine d’après. Les choses progressaient.

      Certes, c’était frustrant de regarder Ryan partir tous les matins pour aller au Poste Central de la Police de Los Angeles, où ils travaillaient tous les deux, mais elle le rejoindrait bientôt. Alors, elle pourrait retrouver le monde qu’elle aimait, où elle parvenait à attraper les tueurs en plongeant dans leur esprit.

      Pendant une demi-seconde, la nature troublante de son amour pour ce monde l’obséda, mais elle digéra vite cette inquiétude avec une bouchée de l’excellente tartelette aux poires de Hannah. Même légèrement brûlée, elle était délicieuse. Alors qu’ils finissaient tous le dessert, le téléphone portable de Ryan sonna. Même avant qu’il ne regarde l’écran, tout le monde avait compris de quoi il s’agissait. À cette heure-là, c’était presque certainement une affaire.

      – Allô ? répondit Ryan.

      Il écouta silencieusement pendant presque une minute. Jessie distinguait à peine la voix qui venait de l’autre bout de la ligne mais, vu son élocution rauque et nonchalante, elle était sûre de savoir qui c’était.

      – Garland ? demanda-t-elle quand Ryan raccrocha.

      – Ouais, dit-il en hochant la tête et en se levant pour commencer à rassembler ses affaires. Il s’occupe d’une affaire à Manhattan Beach et il pense qu’elle correspond au profil de la SSH. Il veut que je l’aide.

      – Manhattan Beach ? insista Jessie. C’est un peu hors de notre juridiction, n’est-ce pas ?

      – Apparemment, le mari de la victime est un cadre important de l’industrie pétrolière. Il a entendu parler de Garland et a demandé qu’il s’occupe de l’affaire. Comme le mari de la victime est censé être un gros con, les policiers du coin acceptent volontiers de laisser la police de Los Angeles s’occuper de cette affaire.

      – L’ambiance a l’air sympa, dit Jessie.

      – C’est le plus étrange, dit Ryan en s’adressant non pas à Jessie mais à Hannah en se mettant sa veste de sport et son arme avec sa ceinture. La plupart des gens le diraient sur un ton sarcastique, mais ta sœur le pense vraiment. Elle est jalouse de ne pas pouvoir me suivre. Ça la ronge.

      Il avait raison de plus d’un point de vue.

      CHAPITRE TROIS

      Garland Moses se sentait coupable.

      Il avait conduit vite pour essayer d’arriver à la scène de crime aussi rapidement que possible. En passant sur Manhattan Beach Boulevard pour aller vers l’océan, il avait franchi le sommet d’une colline juste au moment où les derniers rayons du soleil couchant diffusaient une lueur orange rosâtre sur la ville de bord de mer et, au-delà, sur l’Océan Pacifique.

      Dans ce paysage, quelque chose avait détendu l’anxiété qui lui envahissait la poitrine. La plupart des gens voyaient en lui le profileur vétéran bourru qui affichait rarement la moindre émotion et encore moins une chose comme de l’émerveillement mais, seul dans sa voiture, il était libre de contempler bouche bée les surfeurs dont la silhouette se découpait sur fond de soleil cramoisi et de bateaux à voile. Cependant, alors même qu’il s’émerveillait devant la beauté de cette scène façon carte postale, la culpabilité avait commencé à monter en lui pour lui dire qu’il n’était pas ici pour jouir de la vue mais pour travailler.

      Pourtant, quand il parcourut la dernière partie de la route avant qu’elle ne finisse sur le quai, il jeta un coup d’œil jaloux aux foules de gens qui parcouraient les rues en tenue estivale. Alors qu’il était presque 20 heures, il portait encore son uniforme officieux, un manteau de sport gris usé et une chemise élégante blanc cassé terne. En temps normal, il y aurait aussi ajouté un sweat mais, par cette journée de chaleur, cela aurait été trop, même pour lui. Toutefois, il portait quand même son pantalon bleu marine délavé traditionnel et ses mocassins marron gravement éraflés. Sa tenue était comme un costume conçu pour que les suspects et les témoins se détendent face à ce gentleman âgé en apparence distrait qui leur posait des questions personnelles.

      Il tourna à droite dans Ocean Drive, à juste un pâté de maisons de la plage. C’était plus une ruelle qu’une rue et il dut se faufiler entre des voitures mal garées pour rejoindre l’adresse qu’on lui avait fournie. Quand il arriva, il se gara dans une zone de chargement, mit son insigne de la police de Los Angeles sur le tableau de bord et descendit.

      Il fut immédiatement submergé par le mélange de brise rafraîchissante et d’odeur salée de l’air, ce qui le changeait beaucoup de ses lieux de fréquentation habituels du centre-ville, qui sentaient plutôt les gaz d’échappement et l’asphalte. Marchant rapidement, il arriva au sentier que les gens du coin appelaient le Strand. Un demi-pâté de maisons vers le nord, il vit les rubans de la police et plusieurs agents qui empêchaient les piétons d’accéder à une partie du Strand.

      Quand il partit dans cette direction, ses instincts d’enquêteur prirent le dessus sur son appréciation des environs. Il vit quand même les gens jouer au volley sur le sable après leur journée de travail et les mères faire leur promenade du soir avec des poussettes, mais il examina aussi les maisons qui se trouvaient près de la scène de crime.

      Elles faisaient toutes face à la plage et leurs portes n’étaient qu’à quelques mètres des passants. Très peu avaient une cour et presque aucune n’avait de portail de protection. Dans ce quartier, les habitants semblaient mettre l’accent sur l’accès facile à la plage plutôt que sur les mesures de sécurité.

      Il se sentait légèrement hors de son élément, dans cet environnement. Même s’il habitait dans le centre de Los Angeles, il devait admettre, non sans embarras, qu’il se rendait rarement à la plage parce qu’il passait le plus clair de son temps aux alentours du poste du centre-ville où il travaillait.

      Dans cette partie de la ville, tout propriétaire ou locataire de logement avait une mesure de sécurité, que ce soit un portail, des barres aux fenêtres, un système de sécurité ou tout cela. Son amie et collègue profileuse, Jessie Hunt, avait tout cela, avec des caméras, des vigiles sur site, un garage surveillé et plus de serrures à ses portes que d’interrupteurs pour la lumière. Bien sûr, elle avait ses raisons pour cela. Pourtant, Garland n’était pas habitué au laisser-faire de ce quartier de bord de mer, mais il faudrait qu’il s’y fasse. On ne lui avait pas vraiment donné le choix.

      En temps normal, Garland Moses choisissait ses affaires. Après tout, pendant des décennies, il avait été un célèbre profileur du FBI dans la section des Sciences Comportementales. Comme il avait été veuf jeune et n’avait pas eu d’enfants, il avait travaillé sans relâche. Quand il avait finalement déménagé en Californie du Sud pour sa retraite, on l’avait persuadé de travailler pour la police de Los Angeles en tant que consultant, mais seulement à la condition qu’il puisse choisir ses affaires.

      Pourtant, tel n’était pas le cas aujourd’hui. Dans ce cas, le capitaine du Poste Central, Roy Decker, l’avait supplié de faire une exception. Le mari de la victime, un cadre riche de l’industrie pétrolière et gazière du nom de Garth Barton, avait donné plus de 400 000 dollars au syndicat de la police au cours des trois dernières années. Même si le couple vivait maintenant à Manhattan Beach, qui avait СКАЧАТЬ