L'Anneau des Dragons. Морган Райс
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Читать онлайн книгу L'Anneau des Dragons - Морган Райс страница 7

СКАЧАТЬ il ne restait malheureusement plus assez d'hommes. Les salles d'entraînement désormais désertées par les envahisseurs, seuls demeuraient quelques maîtres d'armes et forgerons, blessés pour la plupart.

      "Allez," leur ordonna Odd. "Vous êtes trop peu nombreux pour protéger cette Maison. Rejoignez le combat dans les rues. Tuez vos ennemis, bougez-vous. Exécution."

      Ils partirent, visiblement heureux de prendre leurs ordres d’un homme parlant en connaissance de cause.

      "Nous devrions probablement les rejoindre," dit Wendros. Il sauta de son perchoir sur la balustrade, vacilla légèrement sur sa jambe blessée.

      "Patience," répondit Odd. "Quand vous vous sentirez prêt."

      "Ne vous apitoyez pas sur moi," répondit le maître d'armes, "sans quoi nous nous battrons pour de bon."

      Ils traversèrent la Maison des Armes beaucoup plus lentement que les autres malgré tout, se dirigèrent vers les forges et la sortie. Les forges étaient silencieuses, seule une faible lueur émanant du creuset s'ajoutait à la lueur de l'aube.

      "Pensez-vous que nous pouvons gagner ?" lui demanda Wendros.

      Odd haussa les épaules. "La victoire tient parfois à la durée et la hardiesse au combat."

      Ils se dirigeaient vers la sortie lorsque d'autres hommes de Ravin pénétrèrent dans la Maison des Armes. Deux d’abord, que Odd abattit facilement, mais d'autres suivaient, et d'autres encore derrière. Ils se déversaient dans la Maison des Armes, presque trop nombreux pour les dénombrer. Certainement trop nombreux pour espérer se battre, n’étant que deux. Odd soupesa malgré tout son épée dans sa main.

      "Un nouvel assaut est prévu ?" demanda Wendros.

      "Non. Battons en retraite, les forges feront office de couverture."

      C'était un bon plan, ils commencèrent à reculer de concert vers une issue. Au début, l'ennemi progressait lentement, comme si personne ne voulait être le premier à atteindre l’autre. Puis un homme avança et chargea, vite descendu par Odd.

      Les hommes qui affluaient en masse tombèrent sur Odd et Wendros. Le temps n’était plus au raffinement mais à l'habileté. Ils passaient leur temps à couper et taillader, en cédant peu à peu du terrain. Tout se déroulait pour le mieux jusqu'à présent, abrités par les forges tandis qu’ils combattaient côte à côte, un coup d'œil derrière lui suffit à Odd pour comprendre qu’ils se trouveraient bientôt devant un problème ; le même problème rencontré par Erin et lui sur le pont. La sortie vers laquelle ils se dirigeaient située derrière les forges ouvrait sur un espace donnant à leurs ennemis tout loisir de les encercler. Odd doutait fort qu'une armée vienne à leur secours cette fois-ci.

      "Cela va poser problème," dit le maître d'armes Wendros qui l’avait manifestement remarqué. Son épée s’enroula autour de l’épée d’un ennemi, qu’il occis. "Mais tout problème à sa solution, cela dit."

      "Quelle solution ?" demanda Odd en tuant un homme, puis un autre.

      "Je les tiens en échec pendant que vous vous échappez," dit Wendros. Il repoussa une attaque et envoya un soldat valdinguer parmi ses deux confrères d’un coup de pied. Ce qui eut pour but de les ralentir un court instant.

      "Quoi ? Non," répondit Odd, et pas seulement parce qu'il détestait l'idée de battre en retraite. Le maître d'armes l’avait traité d’égal à égal, pas comme un chien enragé qui montrait les dents devant l’ennemi et fuyait en temps normal.

      "Suis-je en état de courir, d’après vous ?" demanda Wendros, en tuant un autre homme. "Partez, Odd !"

      "Je… merci," répondit Odd qui recula vers la porte, sans s'empêcher de regarder derrière lui.

      Ce qu'il vit se grava dans sa mémoire aussi durablement que tous les autres mauvais souvenirs qui émaillaient sa vie. Les gestes de Wendros étaient si rapides qu’il semblait évoluer dans un tourbillon d’acier, effleurant à peine ses ennemis, mais sa lame était suffisamment affutée pour qu’il les achève à la moindre botte. Son épée s’enroula autour d'autres d'épées, s'y attacha presque, il tuait les hommes qui s'approchaient tandis qu’un cercle se refermait sur lui.

      Il serait peut-être parvenu à tous les tenir en échec si sa jambe blessée ne s’était pas dérobée alors qu’il se tournait pour régler son compte à l'un d'eux. Il perdit l’équilibre un court instant, ménageant ainsi une brèche.

      Une épée trouva sa cible, il demeura figé, alors même qu'il parvenait à tuer un autre homme. Une seconde épée pénétra sa chair sous son aisselle, rejoignant la première. Odd vit le maître d'armes mourir, tuant les hommes qui s'approchaient alors même que la vie le quittait.

      Le moment était venu de faire la seule chose qu'il n'avait jamais faite durant toutes ses années en tant que Chevalier d’Argent. Il prit la fuite, les soldats du Roi Ravin à ses trousses.

      CHAPITRE CINQ

      Maître Grey baignait dans la lumière de l'aube. En d’autres circonstances, la chaleur du jour qui se levait se serait avérée agréable, mais aujourd’hui elle bouleversait ses plans. La magie consistait à équilibrer les forces de l’univers, le moindre changement pouvait perturber cet équilibre. L'aube ressemblait à une rafale de vent incontrôlable qui secouerait les frontières de son esprit, l’assaillant de toutes parts.

      "Encore… quelques… minutes…," marmotta Grey les dents serrées. Il était le pivot autour duquel s’actionnaient et se mouvaient les leviers de l’univers, l’axe de la roue, le point fixe en son centre.

      Mais il ne demeurait pas immobile. Il tremblait sous l'effort depuis le commencement, sa robe était trempée de sueur alors qu'il luttait pour maintenir la connexion, continuer d’être le catalyseur de toute cette magie.

      Le sortilège devenait de plus en plus difficile à contenir, le faisceau bien établi des premiers instants se désintégrait et se déchaînait à mesure que les forces s'enchevêtraient de telle ou telle manière. Le sortilège d'un novice se serait déjà effondré derechef, comme cela avait été le cas pour les semblables de Devin qui tentèrent de façonner le métal de météorite. Un mage expérimenté pourrait tenir un certain temps mais Maître Grey s'attelait à la tâche depuis des heures, s'adaptant au moindre changement, pour mieux les englober dans un ensemble.

      Arriverait tôt ou tard le moment où il ne tiendrait plus, Maître Grey devait faire un choix. Essayer de tenir plus longtemps et ainsi repousser ses limites, mais la pression finirait par briser le sortilège, et lui avec.

      Et puis… il serait trop épuisé pour s'enfuir, trop vidé pour riposter lorsque les troupes du Roi Ravin arriveraient. Que se passerait-il s'il tombait entre leurs mains ? Maître Grey n'était pas assez orgueilleux pour croire qu'il ne livrerait aucun secret aux mains des tortionnaires de Ravin, qu'il ne les aiderait pas sous la torture.

      Il ne pouvait pas laisser faire. D'autres évènement se produiraient, il avait encore une mission à accomplir, faute de quoi les Trois Royaumes seraient en danger, et le mal serait pire que l'armée du Roi Ravin.

      Il jeta un dernier coup d'œil à la cité baignée par la clarté de l'aurore, inutile d'être sorcier pour se rendre compte de la progression de l'armée du Royaume du Sud. Elle s'était désormais infiltrée dans les bas quartiers de la cité et s'étendrait bientôt jusqu'au château. Il contempla l'eau mugissante en furie qui СКАЧАТЬ