La Liaison Idéale. Блейк Пирс
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СКАЧАТЬ à la demi-sœur dont elle venait de faire la connaissance pour qu’elle puisse se remettre après une série d’incidents traumatisants. Sa mission était d’aider Hannah à guérir et à réintégrer un monde qui semblait l’encercler de dangers. Sa mission était d’être une source de soutien et de sécurité. Jessie savait tout ça instinctivement et intellectuellement, et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi donc cette fille ne pouvait pas ranger une foutue assiette.

      En faisant la vaisselle, elle se dit pour la millième fois que tout cela était normal, que Hannah faisait l’imbécile pour contrôler sa propre vie, chose qu’elle n’avait pas du tout pu faire ces derniers temps, que ce n’était pas personnel et que ça ne durerait pas éternellement.

      Elle se dit toutes ces choses mais, en son for intérieur, elle n’était pas sûre d’y croire. Une partie d’elle-même craignait qu’il ne se passe d’autres choses plus sombres en Hannah, des choses qui pourraient s’avérer irréversibles.

      CHAPITRE DEUX

      Jessie devenait nerveuse.

      Elle savait que la séance de Hannah avec la docteure Lemmon allait bientôt se terminer. Est-ce que la jeune fille allait sortir du bureau en pleurs, comme la dernière fois, ou impassible, comme les deux d’avant ?

      Si quelqu’un pouvait parler à Hannah, Jessie croyait fermement que c’était la docteure Janice Lemmon. Malgré son apparence sans prétention, cette femme méritait le respect. Son petit corps, sa permanente blonde serrée et ses lunettes épaisses donnaient plus à cette psychothérapeute behavioriste de la soixantaine l’apparence d’une grand-mère que celle d’une des expertes les plus renommées de la côte ouest sur les comportements aberrants. Cependant, sous cette apparence ordinaire, il y avait une femme tellement respectée qu’il lui arrivait encore de fournir des services de consultante à la Police de Los Angeles, au FBI et à d’autres organisations dont elle ne parlait jamais. Elle était aussi la psychothérapeute de Jessie.

      D’abord, Jessie avait craint que lui demander de traiter aussi Hannah ne soit un conflit d’intérêts. Cependant, après en avoir discuté avec elle, elles avaient convenu qu’il n’existait que quelques docteurs qui aient les compétences pour traiter une fille qui avait vécu les traumatismes de Hannah. Or, comme la docteure Lemmon était déjà au courant de certains détails intimes de l’histoire familiale de Hannah, il était logique de la choisir.

      Après tout, c’était la docteure Lemmon qui avait aidé Jessie à affronter le fait que son père était le célèbre tueur en série Xander Thurman. C’était la docteure Lemmon qui avait permis à Jessie de surmonter les cauchemars et l’anxiété dont elle souffrait après avoir regardé son père tuer sa mère quand elle avait eu six ans. C’était la docteure Lemmon qui lui avait donné la force de révéler que son père l’avait laissée seule dans une cabane, vouée à une mort certaine, piégée trois jours par la neige à côté du cadavre en cours de putréfaction de la femme qu’elle avait appelée maman. C’était la docteure Lemmon qui avait aidé à lui donner l’assurance dont elle avait eu besoin pour se battre contre son père quand il était revenu dans sa vie vingt-trois ans plus tard avec pour objectif de la transformer en une tueuse qui se joindrait à lui ou de la tuer si elle refusait.

      Elle était la seule psychothérapeute capable de traiter sa demi-sœur, qui avait le même père et des cauchemars aussi violents que Jessie. Seulement quelques mois auparavant, Thurman avait kidnappé Hannah et ses parents adoptifs et forcé la jeune fille à regarder pendant qu’il les massacrait. De plus, il avait presque tué Jessie devant elle. Seules leur réactivité et leur endurance avaient fait pencher la balance en leur faveur et permis la mort de Thurman.

      Cependant, même après ça, le traumatisme de Hannah n’avait pas pris fin. Seulement quelques mois après la mort de ses parents adoptifs, un tueur en série totalement différent du nom de Bolton Crutchfield, acolyte du père de Jessie et obsédé par sa fille, avait tué les parents adoptifs de Hannah en sa présence et l’avait enlevée. Il l’avait détenue dans un sous-sol isolé pendant une semaine en essayant de l’endoctriner, de la transformer en assassin comme Thurman et lui-même.

      Elle avait aussi survécu à cette horreur, sauvée par Jessie et une trahison habile de sa propre concoction. Bolton Crutchfield avait été abattu et, bien qu’il ne soit plus une menace physique, Jessie craignait qu’il n’ait réussi à s’insinuer dans l’esprit de Hannah, à la corrompre en lui imposant ses croyances malsaines basées sur le nihilisme et le sang.

      Jessie se releva, en partie pour s’étirer mais aussi parce qu’elle sentait qu’elle se laissait aspirer par ses angoisses. Elle se regarda dans le miroir de la salle d’attente. Elle dut admettre que, même si elle avait passé les deux derniers mois à assumer le rôle inattendu de tutrice d’une adolescente perturbée, elle était encore présentable.

      Ses yeux verts étaient brillants et clairs. Ses cheveux marron mi-longs étaient propres, traités avec de l’après-shampoing et détachés, sans la queue de cheval qu’elle portait habituellement au travail. Comme cela faisait longtemps qu’elle ne craignait plus d’être pourchassée par un tueur en série, elle avait réussi à retrouver une routine professionnelle quasi-normale et son corps d’un mètre soixante-dix-sept avait récupéré une force et une solidité qu’il avait perdues pendant un certain temps.

      Le plus impressionnant, c’était qu’aucune de ses affaires récentes n’avaient contenu de fusillades, d’agressions au couteau ou de blessures personnelles de quelque sorte que ce soit. Par conséquent, elle n’avait pas ajouté de cicatrices à sa grande collection, qui comprenait une plaie perforante à l’abdomen, des plaies longues aux bras et aux jambes et une longue cicatrice rosâtre en forme de croissant de lune qui parcourait une ligne horizontale de douze centimètres et demi en allant de la clavicule, à la base du cou, à l’épaule droite.

      Elle se la toucha machinalement, se demandant si, bientôt, quelqu’un la verrait avec toutes les autres. Elle sentait qu’elle et Ryan se rapprochaient du jour où ils pourraient examiner de près les imperfections physiques de l’autre.

      En plus d’être un collègue avec lequel Jessie travaillait régulièrement sur des affaires, l’inspecteur Ryan Hernandez était son petit copain. Elle trouvait ce terme étrange, mais c’était la réalité. À peu près depuis que Hannah habitait avec elle, ils sortaient ensemble de manière presque régulière et, même s’ils n’étaient pas encore allés jusqu’au bout, ils savaient tous les deux que ça arriverait bientôt. L’anticipation et la maladresse que cela causait rendaient leur ambiance de travail un peu particulière.

      Jessie fut arrachée à ses pensées par l’ouverture de la porte. Hannah sortit et elle n’avait l’air ni bouleversée ni renfermée. Elle avait l’air bizarrement … normale, ce qui, vu tout ce qu’elle avait subi, paraissait bizarre en soi.

      La docteure Lemmon la suivit dans la salle d’attente et croisa le regard de Jessie.

      – Hannah, dit-elle, je veux parler quelques minutes à Jessie. Tu veux bien attendre un peu ici ?

      – Pas de problème, répondit Hannah en s’asseyant. Vous pourrez revenir quand vous aurez décidé toutes les deux si je suis complètement folle. Je me contenterai d’avertir l’État de vos nombreuses violations des lois sur la santé.

      – Bonne idée, dit chaleureusement la docteure Lemmon sans mordre à l’hameçon. Entrez, Jessie.

      Jessie s’installa dans la causeuse qu’elle utilisait pour ses propres séances et la docteure Lemmon s’assit sur la chaise en face d’elle.

      – Restons СКАЧАТЬ