La Pluie De Sang. Amy Blankenship
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу La Pluie De Sang - Amy Blankenship страница 12

Название: La Pluie De Sang

Автор: Amy Blankenship

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Ужасы и Мистика

Серия:

isbn: 9788835411338

isbn:

СКАЧАТЬ sentant soudainement épuisée, elle se mit à ramper jusqu'au lit et se hissa sur le matelas en essayant d'ignorer la sensation de tout le temps tomber en arrière. Elle vit le vague éclat de son sourire chaleureux. Ce même sourire qu'elle venait de prétendre n'avoir jamais vu. Cette vision fugace lui donna envie d'en voir plus. Fatiguée, elle ferma les yeux en s’abandonnant à ce qui l’entraînait implacablement vers le haut.

      Syn réapparut sur le toit du château. Il avait remarqué ces petites nuances d'améthyste scintiller dans ses yeux sombres et avait décidé de ne pas la distraire alors qu’elle cherchait au plus profond de ses pensées. Il avait déjà vu la couleur de ses iris changer, mais seulement quand elle utilisait ses pouvoirs. C'était la seule fois qu'elle s’autorisait à ressentir l'âme puissante qu'elle avait emprisonnée au plus profond d'elle-même.

      Il comprenait pourquoi elle protégeait inconsciemment son âme d'un monde où la vie et la mort des mortels pouvaient changer en un clin d'œil. C'était de l'instinct pur, mais cette crainte n'était plus acceptable. À l’instant même où elle l'avait appelé de cette grotte sombre, il lui avait envoyé son pouvoir sous la forme de cette marque qu’elle avait sur sa paume. Plus tard, il avait renforcé ce pouvoir en lui insufflant sa force vitale… même si elle n'était pas consciente de l'importance d'un tel échange.

      Elle avait maintenant des capacités dont elle n'était même pas consciente et il ne l'avait pas aidée à s'en rendre compte pour des raisons purement égoïstes. Elle était déjà trop indépendante à son goût. Et même si le temps n'était plus son ennemi et que la plupart des blessures guériraient instantanément, elle était toujours en danger à cause des puissants immortels qui avaient déclaré la guerre à cette ville.

      Il y avait encore une chose qu'il pouvait faire pour elle et qui aiderait à égaliser leurs chances, mais il allait devoir être patient, parce qu’il savait qu'elle n'était pas encore prête pour les effets secondaires du mélange de leur sang. Il avait déjà fait cette erreur auparavant. Ce n'était pas la même chose que lorsque leurs enfants partageaient leur sang avec leurs âmes sœurs.

      Il fit glisser son regard du toit en ressentant le silence qui venait de la pièce qui se trouvait juste sous lui. En plus, il se disait que s'il la mordait maintenant, elle verrait ça comme la preuve qu'il était exactement ce qu'elle s'était convaincue qu'il était : un monstre.

      Être doux avec elle la mettait en danger et il n'en fallait pas beaucoup plus pour le tenter de devenir le monstre dont elle avait besoin. Après tout… il avait déjà joué ce rôle auparavant.

      Chapitre 5

      Kriss se tenait devant l'immense baie vitrée de leur appartement, une bouteille de Heat, le fameux mélange de Kat, dans une main, et un verre de vin surdimensionné dans l'autre. Il voulait se soûler, mais son métabolisme agaçant et rapide ne lui permettait pas d'obtenir la libération qu'il désirait pour juste quelques instants fugaces. De plus en plus frustré, il serra la main autour du verre, le brisant accidentellement dans sa paume alors qu'il se rappelait qu’il n’avait pas vu Vincent depuis des lustres.

      Certes, Vincent ne se souviendra pas de leur première rencontre depuis que Storm avait fait demi-tour… mais Kriss n'oubliera jamais cette expression de haine qu’il lui avait adressée. En rejetant cette haine, il s'était rebellé contre les souvenirs de son enfance, à l'époque où Vincent avait ressenti pour lui exactement les sentiments inverses.

      Il n'était pas dans ce monde depuis longtemps quand Dean s'était envolé pour arrêter une horde de démons qui se dirigeaient droit sur eux. Il avait attendu, seul, caché parmi les énormes rochers au pied d'une falaise, suivant les ordres stricts de Dean qui étaient de rester tranquille et caché… parce que cet endroit était sûr. Dans cette histoire, Dean avait eu raison sur certaines choses.

      Depuis des jours, Kriss n'avait pas vu d'animaux… encore moins d'humains ou de démons. C'était la première fois de sa vie qu'il se retrouvait seul. Le silence qui l'entourait ne faisait qu'alimenter le sentiment d'abandon et de peur qu'il ressentait en attendant l'amour qu'il avait reçu dans son monde natal et la chaleur et la sécurité que Dean lui y avait données.

      Ce fut au milieu de la nuit que Kriss entendit un bruit de cailloux tombant de quelque part juste au-dessus de lui. Il s'était adossé contre l'un des rochers et avait levé les yeux vers la falaise où la lumière du croissant de lune l’atteignait à peine. Tout ce qu’il put voir n’était que de sombres silhouettes ressemblant à des silhouettes de démons ramper vers lui. Il était comme fasciné par la façon dont leurs yeux rouge sang brillaient lorsqu'il les voyait les observer, et par la manière dont leurs corps presque humains se tordaient de la façon la plus effrayante qui soit lorsqu'ils se mouvaient dans l’espace. Il aiguisa son regard, afin de pouvoir se rendre compte que leurs corps décharnés semblaient avoir brûlé de manière profonde, comme si elles venaient de sortir d'un feu invisible. Il pouvait même sentir la pourriture de la viande rôtie à mesure qu'ils se rapprochaient.

      Il avait eu si peur qu'il avait rampé en arrière et était tombé de l'autre côté, atterrissant violemment sur un tas de petits rochers pointus qui s'élançaient du sol comme des milliers de pics. Constatant qu'il avait été blessé à plusieurs endroits, il lutta pour se relever en essayant de ne pas empirer son cas.

      Au moment où l'odeur de son sang non contaminé s’envola dans la brise, il entendit leurs griffes acérées gratter les rochers. Plusieurs coups de tonnerre lui indiquèrent que certains des démons avaient tout bêtement sauté depuis leur rocher pour l'atteindre.

      Et puis, le silence disparut, et fut remplacé par leurs cris troublants qui résonnaient sur les rochers, ce qui lui donna l'impression qu'il y en avait beaucoup plus qu'ils n'étaient en réalité. Passant au-delà des rochers pour s'enfuir, il ne parvint qu'à déchirer ses vêtements et à s’égratigner à plusieurs endroits avant d'atteindre un endroit plus stable pour pouvoir enfin se lever.

      En faisant un tour des environs, Kriss se rendit compte qu'il était trop tard pour courir ou essayer de se cacher… il était entouré de démons et ils étaient tous bien plus grands que sa taille d’enfant. Il se tenait debout, figé sur place, alors que de longs doigts griffus venaient de derrière lui pour s'enrouler autour de son visage. Des griffes affûtées lui tranchaient l'arête du nez et les joues pendant qu’un démon le tordait en arrière, puis le secouait brusquement dans les airs comme pour le montrer à ses congénères.

      Il n'avait jamais eu à se battre dans son monde et Dean ne lui avait jamais autorisé à se battre dans celui-ci. Il y eut un moment fugace où il se demanda s'il ne valait pas mieux les laisser l'engloutir, plutôt que de rester seul dans cet endroit effrayant. Cette pensée s'évanouit rapidement lorsqu’une douleur se diffusa soudainement en lui, provoquant son instinct de survie à donner un coup de pied vengeur.

      Les larmes lui brouillant la vue, il gagna difficilement son premier combat à mort. Le silence régnait une fois de plus dans la zone et il jeta un coup d'œil à ce qu'il avait dans la main juste à temps pour voir sa lame de Déchu illuminée disparaître de sa prise sanglante. Sentant quelque chose peser sur son autre main, il tourna lentement la tête pour voir de quoi il s’agissait et vit des yeux démoniaques qui le fixaient d'un regard vide. Sa main était dans la bouche de la chose… agrippant sa mâchoire… il ne savait pas où était passé le reste de son corps. Il s'était accidentellement éraflé les articulations contre les dents pointues du démon lorsqu’il avait voulu arracher la main de sa bouche en agissant à la va-vite. Il parvint enfin à faire tomber sa tête au sol, qui roula loin de lui en frappant un rocher en plein œil à la fin de sa course.

      Il pensa avoir entendu un rire. Mais il se dit qu'il provenait sûrement de l'intérieur de lui-même car tout semblait mort autour de lui. Incapable de supporter l'odeur rance СКАЧАТЬ