Название: Le Visage de la Peur
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
Серия: Les Mystères de Zoe Prime
isbn: 9781094306483
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Mais elle ne fit que fermer son carnet et le posa soigneusement sur son bureau, en arborant un sourire éclatant. « Nous avons fait des progrès fantastiques aujourd’hui, Zoe. Nous sommes à la fin de notre séance, alors je te prie d’inclure cette méditation dans tes habitudes nocturnes et d’essayer de la conserver. Lors de notre prochaine entrevue, j’aimerais savoir si tu as fait des progrès. »
Zoe se leva et la remercia, puis elle repartit, avec l’impression d’avoir été sauvée par le gong.
Et puis il y eut un gong plus littéral, une sonnerie provenant de sa poche. Elle sortit son portable en traversant la salle d’attente, découvrant le nom de Shelley sur l’écran.
« Agent Spécial Zoe Prime, » dit-elle. Cela lui faisait du bien d’utiliser l’appellation officielle appropriée, même quand elle savait qui l’appelait.
« Z, c’est moi. Le chef a besoin que tu viennes tout de suite à l’aéroport. On a une affaire à Los Angeles. Prends un sac pour la nuit, et je te rejoindrai là-bas.
– Combien de temps me reste-t-il ? demanda Zoe.
– Quarante-cinq minutes, puis nous prenons l’avion.
– On se retrouve là-bas, » dit Zoe. Elle raccrocha et traversa le couloir avec une détermination renforcée, estimant le temps dont elle disposerait pour faire ses bagages après avoir tenu compte du trajet jusqu’à l’aéroport.
Au fond, elle était ravie, juste un peu. Il s’était écoulé un certain temps depuis leur dernière affaire, toute la paperasserie, les dates d’audience et la bureaucratie. Même si elle ne pouvait pas vraiment se réjouir de la mort de quelqu’un, cela serait une bonne occasion de se retrouver dans une affaire de meurtre facile et tranquille – et elle croisait mentalement les doigts pour que ce soit ce à quoi elles allaient être confrontées.
CHAPITRE QUATRE
Zoe regarda par le hublot les nuages passer sous l’aile de l’avion. Peut-être aurait-elle dû en ressentir une sorte de paix intérieure. Il n’y avait rien à compter, après tout. Mais elle n’aimait pas la sensation d’être si loin du sol, et elle ne l’apprécierait jamais. Elle détestait l’idée que quelqu’un d’autre puisse tout contrôler et être responsable de sa vie.
« L’Agent Spécial Superviseur Maitland nous a laissé ces documents, » dit Shelley, en présentant quelques dossiers pour capter l’attention de Zoe.
Zoe se détourna du hublot, en clignant des yeux pour se concentrer. « D’accord. À quoi avons-nous affaire de si urgent qu’on ne puisse pas attendre un briefing en personne ? » Les cheveux blonds de Shelley étaient soigneusement rangés en chignon derrière sa tête, son maquillage toujours aussi délicat et minutieux. Zoe se demanda un instant comment elle arrivait toujours à avoir l’air si soignée, même avec un jeune enfant à la maison – et même en prenant l’avion au pied levé.
« Deux victimes, » dit Shelley. Elle sépara les documents. « De toute évidence, l’équipe sur le terrain a considéré qu’elle n’arriverait à rien sans l’aide du Bureau. Ils nous l’ont remise volontairement.
– Volontairement ? Zoe haussa les sourcils. Pas étonnant que Maitland nous veuille sur place au plus vite. Il a probablement pensé qu’ils pourraient changer d’avis. »
Il était rare qu’elles obtiennent une affaire qui leur était remise volontairement. Les forces de l’ordre avaient tendance à être territorialistes, à vouloir mener une affaire à terme du début à la fin. Zoe le comprenait. Pourtant, cela contribuait généralement à des ambiances tendues et à une assistance des plus réticentes. Les agents avaient tendance à soupçonner le FBI d’être là pour les dessaisir de leur travail et à les déclarer inaptes au service, même si cela n’avait généralement aucun fondement dans les faits. Il serait rafraîchissant d’être véritablement accueilli quelque part.
Shelley ouvrit le premier dossier et commença à le parcourir. « La première victime retrouvée était un homme, caucasien, la trentaine environ. Il s’appelait John Dowling, bien que les gens du coin aient mis un certain temps à l’identifier. »
Zoe essaya d’occulter le nom et la façon dont celui-ci lui avait transpercé le cœur. Après tout, John était un prénom assez courant. Elle ne devrait pas avoir besoin d’imaginer John saignant, abattu ou étranglé pour passer à autre chose. « Pourquoi donc ?
– Le corps a été gravement brûlé. L’autopsie indique que sa gorge a d’abord été tranchée, puis qu’il a été emmené ailleurs et brûlé, avant d’être découvert.
– Savons-nous où le crime a été commis ? »
Shelley examina les notes. « Pas encore de localisation sur le meurtre à proprement parler. On pense qu’il a pu se produire dans une maison privative, car il a dû y avoir beaucoup de sang, et que rien n’a été signalé. Le corps a été transporté dans une rue isolée et brûlé au beau milieu de la nuit. Le temps qu’un résident du quartier le remarque et ait le courage d’aller faire les constatations, beaucoup de dégâts avaient été causés.
Sans dire un mot, Shelley lui remit une photographie. Elle montrait un corps noirci et tordu, au point de ne presque plus distinguer un corps humain. Cela ressemblait à un accessoire de cinéma, pas à une personne réelle. Zoe dut reconnaître les mérites de ceux qui avaient réussi à déterminer la cause du décès. Ils avaient dû avoir un sacré travail sur les bras.
Il y avait une autre photo dans le dossier, l’image d’un jeune homme souriant. John Dowling dans la vie de tous les jours, probablement issue d’un de ses profiles sur les réseaux sociaux. Il était dans une pièce sombre, avec des gens visibles en arrière-plan – vraisemblablement à l’occasion d’une fête. Il avait l’air heureux.
« Des pistes à ce jour le concernant ? Ennemis, rancunes ?
– Rien pour l’instant. L’enquête est en cours.
– D’accord. Et la seconde ? »
Shelley ferma le premier dossier et prit l’autre, en aspirant une bouffée d’air entre ses dents. « Histoire similaire. La gorge tranchée, puis brûlée. Une jeune femme, Callie Everard. La vingtaine. Elle était jolie aussi. »
Zoe se retient tout juste de ne pas lever les yeux au ciel. Elle ne manquait jamais de s’étonner que les gens, même son estimée partenaire, puissent mettre l’accent sur ce genre de choses. Jeune, vieux, joli, moche, mince, gros – un mort était un mort. Toute vie prise devait faire l’objet d’une enquête, chaque tueur devait être puni. Les détails ne faisaient que peu de différence.
« Le lieu ?
– Cette fois-ci, tout s’est passé dans la même ruelle. Il semble que le tueur s’est approché d’elle, lui a tranché la gorge, l’a laissée tomber raide morte, puis lui a mis le feu. C’est une clémence relative. Elle n’aura pas été consciente au moment de se consumer. »
C’était un sentiment auquel Zoe pouvait au moins se rallier. Il y avait très peu de façons agréables de partir, et être brûlé vif n’en faisait pas partie. СКАЧАТЬ