Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1. Джек Марс
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Название: Cible Principale: L’Entraînement de Luke Stone, tome 1

Автор: Джек Марс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Триллеры

Серия:

isbn: 9781094311234

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СКАЧАТЬ nous couvrir. Quand nous atterrirons, deux d’entre vous défendront le lieu d’atterrissage et deux défendront le périmètre proche des portes du camp. Quand nous entrerons, deux avanceront et défendront l’avant de la maison. Vous serez aussi les derniers hommes à sortir. Ayez l’œil et regardez partout. Personne ne s’attaque à nous. Éliminez toute résistance, réelle comme éventuelle. Cet endroit va forcément être plus chaud que l’enfer. Votre boulot, c’est de le refroidir.

      Il les regarda tous.

      — C’est clair ?

      Un chœur de voix lui répondit, chacun de profondeur et de timbre différent.

      — Clair.

      — Clair.

      — Clair.

      Luke s’accroupit sur un banc bas dans la soute des soldats. Il sentait un mélange familier de peur, d’adrénaline et d’excitation. Il avait avalé une Dexedrine juste après le décollage et elle commençait à faire effet. Soudain, il se sentait plus vif et plus alerte qu’avant.

      Il connaissait les effets de ce médicament. Son rythme cardiaque montait. Ses pupilles se dilataient, laissant entrer plus de lumière, ce qui lui permettait de mieux y voir. Son ouïe était plus fine. Il avait plus d’énergie, plus d’endurance et il pouvait rester éveillé longtemps.

      Assis en avant sur leurs bancs, les hommes de Luke ne le quittaient pas des yeux. Ses pensées allaient trop vite pour qu’il puisse les formuler.

      — Les enfants, dit-il. Surveillez-les. Nous savons qu’il y a des femmes et des enfants dans le camp et que certains d’entre eux appartiennent à la famille de la cible. Nous ne tirerons pas sur les femmes et les enfants cette nuit. Compris ?

      Des voix résignées répondirent.

      — On a compris.

      — Compris.

      C’était inévitable lors de ces missions. La cible vivait toujours entourée de femmes et d’enfants. Les missions avaient toujours lieu la nuit. Il y avait toujours de la confusion. Les enfants avaient tendance à faire des choses imprévisibles. Luke avait vu des hommes hésiter à tuer des enfants puis payer le prix de leur hésitation quand les enfants en question s’avéraient être des soldats qui, eux, n’hésitaient pas à les tuer. Pour rendre les choses encore pires, leurs compagnons tuaient les enfants-soldats juste après, dix secondes trop tard.

      À la guerre, les gens mouraient. Ils mouraient brusquement et souvent pour les raisons les plus absurdes qui soient, comme quand ils refusaient de tuer les enfants, qui mouraient une minute plus tard de toute façon.

      — Cela dit, ne mourez pas là-bas cette nuit et ne laissez pas mourir vos frères.

      L’hélicoptère continuait à avancer comme il le pouvait dans l’obscurité qui crachait et hurlait. Le corps de Luke se balançait et rebondissait avec l’hélicoptère. Dehors, il y avait de la poussière et du sable qui volait tout autour d’eux. Ils n’allaient pas tarder à sortir, maintenant.

      — Si nous surprenons ces gars en plein sommeil, ça nous facilitera peut-être la tâche. Ils ne nous attendent pas cette nuit, c’est certain. Je veux qu’on arrive, qu’on capture la cible en dix minutes et qu’on remonte dans l’hélicoptère dans les quinze minutes.

      L’hélicoptère secoua et rua. Il avait du mal à rester en l’air.

      Luke s’interrompit et inspira.

      — N’hésitez pas ! Prenez l’initiative et gardez-la. Bousculez-les constamment. Faites-leur peur. Faites ce qui vous vient naturellement en tête.

      Il leur disait ça juste après leur avoir dit de se méfier des enfants. Il leur envoyait des messages contradictoires, il le savait. Il aurait fallu qu’il reste logique, mais c’était dur avec une nuit sombre, une tempête de poussière démente, un hélicoptère qui tombait en panne avant même que la mission ait commencé et un commandant qui refusait de faire demi-tour.

      Une pensée lui traversa la tête à la vitesse de l’éclair, si vite qu’il faillit ne pas la reconnaître.

      Annule. Annule cette mission.

      Il regarda les deux lignes d’hommes. Ils le regardèrent. L’enthousiasme que ces gens-là manifestaient en temps normal manquait terriblement à l’appel. Deux soldats jetèrent un coup d’œil par les hublots.

      Un jet continu de sable aspergeait l’hélicoptère. C’était comme si l’hélicoptère était un sous-marin sous l’eau, sauf que l’eau avait été remplacée par de la poussière.

      Luke pouvait annuler la mission. Il pouvait choisir de ne pas obéir à Heath. Ces hommes lui obéiraient plutôt qu’à Heath, car c’étaient ses hommes, pas ceux de Heath. Ils en souffriraient terriblement, bien sûr. Heath s’en prendrait à lui. Don essaierait de protéger Luke.

      Mais Don serait un civil.

      On les accuserait d’insubordination dans le meilleur des cas et de mutinerie dans le pire des cas. La cour martiale serait quasiment inévitable. Luke connaissait les précédents : un ordre dément et suicidaire n’était pas forcément illégal. Luke perdrait le procès à la cour martiale, quel qu’il soit.

      Il fixait encore les hommes du regard. Ils le fixaient encore eux aussi. Il le voyait dans leurs yeux, ou du moins pensait le voir :

      Annulez la mission.

      Luke se débarrassa de cette idée.

      Il regarda Wayne. Wayne leva les sourcils et haussa légèrement les épaules.

      À toi de décider.

      — Allez, les gars, dit Luke. Frappez dur et vite, cette nuit. On ne perd pas de temps. On entre, on fait notre boulot et on revient. Croyez-moi, ça va passer comme une lettre à la poste.

      CHAPITRE DEUX

      22 h 01, heure afghane (13 h 01, Heure Avancée de l’Est)

      Près de la frontière pakistanaise

      Dans le district de Kamdesh

      Dans la province du Nouristan, en Afghanistan

      — Go ! cria Luke. Go ! Go ! Go !

      Deux cordes épaisses descendaient de la porte de l’hélicoptère. Les hommes descendaient par ces cordes, puis disparaissaient dans les tourbillons de poussière. Ils auraient pu être à trois cents mètres d’altitude ou à trois mètres au-dessus de la cour de récré.

      Le vent hurlait. Un sable et une poussière mordants s’insinuaient partout. Luke avait le visage couvert par un masque à respirateur. Lui et Heath furent les derniers à sortir par la porte. Heath portait un masque similaire. Ils ressemblaient à deux survivants d’une guerre nucléaire.

      Heath regarda Luke. Sa bouche bougeait sous son masque.

      — Nous allons devenir СКАЧАТЬ