Название: La Traque Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Шпионские детективы
isbn: 9781094312743
isbn:
“Le SUV blanc disparu,” répondit Reid.
“Gagné,” confirma Watson. “Sur le parking d’un bâtiment décrépi appelé Starlight Motel.”
New Jersey ? Son espoir s’envola. Rais avait emmené ses filles encore plus au nord. Les deux heures de routes venaient de se transformer en trois heures et demie au moins avant de pouvoir les rattraper. Il les emmène peut-être à New York. Une grande zone métropolitaine où il est facile de se cacher. Reid devait trouver une meilleure piste pour le coincer avant que ça n’arrive.
“L’agence n’a pas encore le même niveau d’infos que nous,” poursuivit Watson. “Ils n’ont aucune raison de faire le lien entre la Caddy volée et tes filles. Cartwright a confirmé qu’ils suivent les pistes à leur disposition et qu’ils ont envoyé Strickland au nord vers le Maryland. Mais ce n’est qu’une question de temps. Vas-y en premier et tu auras un coup d’avance sur lui.”
Reid prit un instant pour réfléchir. Il était clair qu’il n’avait aucune confiance en Riker. En fait, il n’était même pas totalement sûr de son propre patron, le Directeur Adjoint Cartwright… “Watson, qu’est-ce que tu sais de cet Agent Strickland ?”
“Je ne l’ai rencontré qu’une ou deux fois. Il est jeune, un peu lèche-bottes, mais il paraît intègre. Peut-être même digne de confiance. Pourquoi ? Tu penses à quoi ?”
“Je pense…” Reid avait du mal à croire qu’il allait proposer lui-même un tel truc, mais c’était pour le bien de ses filles. Leur sécurité était ce qui comptait le plus, peu importe le prix à payer. “Je pense que nous ne devrions pas garder ces renseignements pour nous. Nous avons besoin de toute l’aide possible et, même si je ne crois pas que Riker prenne les bonnes décisions, peut-être que Strickland si. Peux-tu lui refiler les infos de manière anonyme ?”
“Je crois que ouais. Je dois faire filtrer ça par des indics qui bossent avec moi, mais c’est faisable.”
“Bien. Je veux qu’il obtienne nos infos, mais après que je sois allé jeter un œil moi-même. Je ne veux pas qu’il découvre une piste avant moi. Je veux juste que quelqu’un sache ce que nous savons.” Plus précisément, il voulait que quelqu’un d’autre que Cartwright sache ce qu’ils savaient. Parce que si j’échoue, j’ai besoin que quelqu’un réussisse.
“Ok, si tu le dis.” Watson garda le silence un moment. “Kent, encore une chose. À l’aire de repos, Strickland a trouvé quelque chose…”
“Quoi ? Qu’est-ce qu’il a trouvé ?”
“Des cheveux,” lui indiqua Watson. “Des cheveux bruns, avec les follicules encore présents. Arrachés à la racine.”
Reid eut la gorge sèche. Il ne pensait pas que Rais veuille tuer ses filles… Il ne pouvait pas se permettre de croire une telle chose possible. L’assassin avait besoin d’elles vivantes s’il voulait que Kent Steele les trouve.
Mais cette idée ne le réconforta pas et des images désagréables envahirent les pensées de Reid, imaginant Rais attraper les cheveux de ses filles à pleines poignées pour les forcer à aller où il voulait qu’elles aillent ou en train de leur faire du mal. Et s’il leur faisait quoi que ce soit de mal, Reid lui ferait payer au centuple.
“Strickland n’y a pas prêté trop attention,” poursuivit Watson, “mais la police en a trouvé d’autres sur le siège arrière de la voiture de la femme qui a été tuée. Comme si quelqu’un les avait laissés là exprès. Comme un…”
“Comme un indice,” murmura Reid. C’était Maya. Il en était sûr. Elle était intelligente, assez pour laisser une trace derrière elle, assez pour savoir que la scène serait passée au peigne fin et que ses cheveux seraient retrouvés. Elle était vivante… du moins au moment où elle était passée par là. Il fut tour à tour fier que sa fille soit si futée et triste qu’elle ait eu à devoir imaginer un tel stratagème.
Oh mon dieu. Il réalisa immédiatement autre chose : si Maya avait volontairement laissé ses cheveux dans les toilettes de l’aire de repos, alors elle était là quand c’était arrivé. Elle avait vu ce monstre tuer une innocente. Et si Maya était là… alors Sara l’était certainement aussi. Elles avaient été toutes les deux affectées mentalement et émotionnellement par les événements de février sur le quai. Il n’osait même pas imaginer le type de traumatisme que leurs esprits vivaient à l’heure actuelle.
“Watson, il faut que j’aille dans le New Jersey et vite.”
“J’y travaille,” répondit l’agent. “Ne bouge pas, ça va arriver d’une minute à l’autre.”
“Qu’est-ce qui va arriver ?”
Watson répondit, mais ses paroles furent couvertes par le bruit soudain d’une sirène, juste derrière lui. Il se retourna et vit une voiture de police rouler à sa rencontre sur le gravier.
Pas de temps à perdre avec ça. Il referma le téléphone à rabat et le glissa dans sa poche. La vitre avant côté passager était baissée. Il put voir qu’il y avait deux policiers à l’intérieur. La voiture se gara juste à côté de la sienne et la portière s’ouvrit.
“Monsieur, posez le sac par terre et mettez vos mains sur la tête.” L’officier était jeune, avec une coupe en brosse de style militaire et des lunettes de soleil aviateur devant les yeux. Reid constata qu’il avait une main sur l’étui de son arme de service et que le bouton-pression de ce dernier était défait.
Le conducteur sortit également, plus vieux, à peu près du même âge que Reid, avec le crâne rasé. Il resta debout derrière sa porte ouverte, main également au niveau de la ceinture.
Reid hésita, ne sachant que faire. La police locale avait dû être avertie via radio par les patrouilleurs de l’autoroute. Il n’avait pas dû être difficile de repérer la Trans Am, avec ses fausses plaques, garée à la vue de tous à côté du terrain de baseball. Il s’en voulut d’avoir été si négligeant.
“Monsieur, sac à terre et mains sur la tête !” cria vigoureusement le jeune officier.
Reid n’avait rien pour les menacer : ses armes étaient dans le sac et même s’il en avait eu une, ce n’était pas pour tuer qui que ce soit. Ces flics faisaient juste leur boulot, arrêtant un fugitif d’une course-poursuite lors de laquelle trois voitures de police avaient été neutralisées. D’ailleurs, les voies allant au nord sur l’autoroute I-95 étaient certainement encore fermées.
“Ce n’est pas ce que vous pensez.” En disant ça, il posa lentement le sac au sol. “J’essaie juste de retrouver mes filles.” Il leva les deux bras, ses doigts se retrouvant juste derrière ses oreilles.
“Retournez-vous,” ordonna le jeune officier. Reid s’exécuta. Il entendit le cliquetis familier des menottes, alors que le flic en sortait une paire d’une poche à sa ceinture. Il attendit le contact froid de l’acier sur son poignet.
“Vous avez le droit de garder le silence…”
Dès qu’il sentit un contact, Reid se mit en action. Il pivota, attrapa le poignet droit de l’officier avec sa main droite et le fit pivoter en angle vers le haut. Le flic cria СКАЧАТЬ