Название: Le Piège Zéro
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Шпионские детективы
isbn: 9781094305042
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“Pardon ?” Reid fronça les sourcils, décontenancé par la question.
La jeune femme esquissa un sourire. “J’ai remarqué que vous regardiez votre montre toutes les trente secondes. Je me suis dit que vous deviez avoir un rencart ce soir.”
Reid s’efforça de sourire. “Non, rien de tel, c’est juste qu’il me tarde le week-end.”
Elle acquiesça légèrement. “Moi aussi. Profitez bien du vôtre, Professeur.” Elle pivota pour quitter la salle de classe, puis s’arrêta, tournant la tête par-dessus son épaule pour demander, “Ça vous dirait un de ces quatre ?”
“Quoi donc ?” demanda-t-il avec hésitation.
“Un rencart. Avec moi.”
Reid cligna des yeux, ne sachant quoi répondre. “Je, euh…”
“Réfléchissez-y.” Elle esquissa un nouveau sourire, avant de tourner les talons.
Il resta planté là un long moment, essayant de digérer la scène qui venait de se produire. Tous les souvenirs de torture ou de sites secrets qui persistaient dans sa tête avaient été balayés par cette demande inattendue. Il connaissait plutôt bien cette étudiante qu’il avait rencontrée plusieurs fois durant ses heures de permanence, afin de revoir avec elle le travail fait en cours. Elle s’appelait Karen, avait vingt-trois ans, et était l’une des plus brillantes élèves de sa classe. Elle avait fait une pause de deux ans après le lycée pour voyager, principalement en Europe, avant d’aller à l’Université.
Il eut presque envie de se mettre des baffes en réalisant soudain qu’il en savait plus qu’il ne le devrait sur la jeune femme. Ces visites à son bureau n’étaient pas pour lui demander son aide : elle avait un faible pour son professeur. Et elle était indéniablement belle, si toutefois Reid s’autorisait à penser ainsi ne serait-ce qu’un instant, ce qui n’était généralement pas le cas, étant depuis longtemps adepte de la compartimentation physique et mentale des attributs de ses étudiants pour lui permettre de se concentrer sur leur éducation.
Mais cette fille, Karen, était très attirante avec ses cheveux blonds et sa silhouette mince, mais athlétique, et…
“Oh,” dit-il à haute voix dans la classe vide.
Elle lui faisait penser à Maria.
Cela faisait quatre semaines que Reid et ses filles étaient rentrés d’Europe de l’Est. Deux jours plus tard, Maria avait été envoyée sur une autre opération et, malgré tous ses messages et appels sur son téléphone mobile personnel, il n’avait eu aucune nouvelle d’elle depuis. Il se demandait où elle était, si elle allait bien… et si elle ressentait toujours la même chose pour lui. Leur relation était devenue tellement complexe qu’il était difficile de savoir où ils en étaient. Leur amitié, qui avait été à deux doigts de se transformer en romance, avait temporairement été gâchée par la méfiance. Puis, ils avaient fini par être des alliés coincés du mauvais côté d’un complot gouvernemental.
Mais ce n’était pas le moment de tergiverser sur ce que Maria ressentait pour lui. Il s’était juré de s’occuper de ce complot et d’essayer d’en découvrir plus que ce qu’il savait à l’époque. Pourtant, en reprenant son activité de professeur, avec son nouveau poste à l’agence et en s’occupant de ses filles, il avait à peine le temps d’y songer.
Reid soupira et regarda de nouveau sa montre. Récemment, il avait fait des folies et acheté une montre intelligente qui était connectée à son téléphone mobile via le Bluetooth. Même quand son téléphone était sur son bureau ou dans une autre pièce, il pouvait être alerté en cas de nouveau message ou appel. Et la regarder si fréquemment était devenu aussi instinctif que de cligner des yeux. Aussi compulsif que de gratter une démangeaison.
Il avait envoyé un SMS à Maya avant le début du cours. Généralement, ses messages étaient des questions anodines en apparence, comme “Qu’est-ce que tu veux manger ce soir ?” ou “Est-ce que tu as besoin que je vienne te chercher quelque part en rentrant à la maison ?” Mais Maya n’était pas idiote. Elle savait qu’il les surveillait, peu importe la façon dont il tentait de présenter les choses. Surtout depuis qu’il avait tendance à envoyer un message ou à appeler toutes les heures à peu près.
Il était assez intelligent, lui aussi, pour le reconnaître. La névrose sur la sécurité de ses filles, son attitude compulsive à tout vérifier, et l’anxiété consécutive qui en découlait à l’attente d’une réponse… même la force et l’impact des flashbacks qu’il endurait. Qu’il veuille l’admettre ou non, tous les signes désignaient un certain degré de stress post-traumatique à la suite de l’épreuve qu’il avait vécue.
Pourtant, le défi de surpasser son traumatisme, ainsi que son cheminement pour revenir à une vie normale en essayant de maîtriser sa colère et sa consternation sur ce qui c’était passé n’était rien en comparaison avec ce que ses deux filles adolescentes traversaient elles aussi.
CHAPITRE TROIS
Reid ouvrit la porte de leur maison qui se trouvait dans la banlieue d’Alexandria, en Virginie, tenant une boîte à pizza par-dessus la paume de sa main. Il saisit le code à six chiffres de l’alarme sur le panneau près de la porte d’entrée. Il avait fait améliorer le système de sécurité quelques semaines auparavant. Ce nouveau dispositif enverrait une alerte d’urgence à la fois au 911 et à la CIA si le code n’était pas correctement saisi dans les trente secondes après l’ouverture de n’importe quel point d’entrée dans la maison.
C’était l’une des nombreuses précautions prises par Reid depuis l’incident. Il y avait des caméras à présent, trois au total : une fixée par-dessus le garage et dirigée vers l’allée et la porte d’entrée, une cachée dans le projecteur de la porte arrière et une troisième à l’extérieur de la salle de crise du sous-sol, toutes disposant d’une bande d’enregistrement de vingt-quatre heures. Il avait également fait changer toutes les serrures de la maison, étant donné que leur ancien voisin à présent décédé, M. Thompson, avait la clé des portes avant et arrière et que ses clés avaient été emportées quand l’assassin Rais avait volé son véhicule.
Pour finir, et c’était peut-être le plus important, il y avait le dispositif de pistage qui avait été implanté dans chacune de ses filles. Aucune d’entre elles n’était au courant de ça, mais on leur avait fait une injection en leur disant qu’il s’agissait d’un vaccin contre la grippe. En réalité, on leur avait implanté un traceur GPS sous la peau du bras, plus petit qu’un grain de riz. Peu importe où elles se trouveraient dans le monde, un satellite le saurait. Cette idée était venue de l’Agent Strickland et Reid l’avait approuvée sans discuter. Le plus bizarre, c’était que malgré le coût exorbitant d’équiper deux civils avec la technologie de la CIA, le Directeur Adjoint Cartwright avait accepté sans même y réfléchir à deux fois.
Reid entra dans la cuisine et trouva Maya posée dans le salon adjacent, en train de regarder un film à la télé. Elle était allongée sur le côté, dans le canapé, toujours en pyjama, prenant toute la place en étendant ses jambes.
“Salut.” Reid posa la boîte à pizza sur le comptoir et enleva sa veste en tweed. “Je t’ai envoyé un SMS. Tu n’as pas répondu.”
“Mon СКАЧАТЬ