Le Piège Zéro. Джек Марс
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Название: Le Piège Zéro

Автор: Джек Марс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Шпионские детективы

Серия:

isbn: 9781094305042

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СКАЧАТЬ fois qu’ils furent assez loin pour que personne ne les entende, baignés par le clair de lune dans la cour ouverte, Hassan se râcla la gorge et demanda, “Quel est ton plan au juste, Awad ?”

      Awad Ben Saddam se retint de sourire. “Il commencera,” dit-il, “par le kidnapping de trois hommes, demain, non loin d’ici. Et il s’achèvera par une attaque directe sur la ville de New York.” Il s’arrêta et posa lourdement sa main sur l’épaule d’Hassan. “Mais je ne peux pas orchestrer ça tout seul. J’ai besoin de ton aide, Hassan.”

      Hassan déglutit et acquiesça.

      “Je te promets,” dit Awad, “que cette nation d’apostats cupides, ravagée par le péché, subira des pertes incalculables. La Confrérie sera enfin reconnue comme une force de l’Islam.”

      Et, se dit-il pour lui-même, le nom d’Awad Ben Saddam se fera une place dans l’histoire.

      CHAPITRE DEUX

      “Rappelez-vous, rappelez-vous du cinq novembre,” dit le Professeur Lawson en faisant les cent pas devant sa classe de quarante-sept étudiants du Healy Hall de l’Université de Georgetown. “Qu’est-ce que ça vous évoque ?”

      “Que vous n’avez pas réalisé qu’on n’est encore qu’en avril ?” plaisanta un brun au premier rang.

      Quelques étudiants se mirent à rire et Reid esquissa un sourire. Il était dans son élément en classe et c’était très agréable d’y retourner. C’était presque comme si tout était redevenu normal. “Pas vraiment, non. C’est en fait la première phrase d’un poème qui commémore un événement important, ou un presque événement si vous préférez, de l’histoire de l’Angleterre. Alors, le cinq novembre, quelqu’un a une idée ?”

      Quelques rangs plus loin, une jeune brune leva la main et proposa poliment, “Guy Fawkes Day ?”

      “Oui, merci.” Reid jeta un rapide coup d’œil à sa montre. C’était récemment devenu une habitude, presque un tic idiosyncratique, de vérifier cet écran digital. “Euh, même s’il n’est pas aussi largement célébré qu’avant, le cinq novembre marque le jour de l’échec d’un complot d’assassinat. Je suis sûr que vous avez tous déjà entendu le nom de Guy Fawkes.”

      Des têtes acquiescèrent et des murmures d’assentiment s’élevèrent dans la classe.

      “Bien. Donc, en 1605, Fawkes et une demi-douzaine d’autres conspirateurs conçoivent un plan pour faire exploser la Chambre des Lords, la chambre haute du Parlement, durant une assemblée. Mais les membres de la Chambre des Lords n’étaient pas leur véritable cible. Leur but était d’assassiner le Roi James I, qui était protestant. Fawkes et ses amis voulaient restaurer une monarchie catholique sur le trône.”

      Il regarda de nouveau sa montre sans le vouloir. C’était un réflexe.

      “Hum…” Reid s’éclaircit la gorge. “Leur plan était assez simple. En l’espace de quelques mois, ils stockèrent trente-six barils de poudre à canon dans un sous-sol, ou plus exactement une cave à vin, directement sous le Parlement. Fawkes était le déclencheur : il devait allumer une grande mèche, puis courir le plus vite possible jusqu’à la Tamise.”

      “Comme un dessin animé de Bip Bip et Coyote,” dit le comique du premier rang.

      “À peu près,” lui accorda Reid. “C’est également la raison pour laquelle leur tentative d’assassinat est aujourd’hui connue sous le nom de Conspiration des Poudres. Mais la mèche n’a jamais pu être allumée. Quelqu’un a prévenu anonymement un membre de la Chambre des Lords et le sous-sol a été fouillé. La poudre à canon et Fawkes ont été découverts…”

      Il regarda sa montre. Elle n’affichait rien d’autre que l’heure.

      “Et, euh…” Reid partit d’un léger rire. “Désolé, les jeunes, je suis juste un peu distrait aujourd’hui. Une fois Fawkes arrêté, il refusa de balancer ses complices… au départ. Il fut ensuite envoyé dans la Tour de Londres où il fut torturé pendant trois jours…”

      Une vision traversa soudain son esprit. Pas exactement une vision mais plutôt un souvenir, s’incrustant tout à coup dans sa tête à la mention de la torture.

      Un site secret de la CIA au Maroc. Nom de code E-6. Connu de la plupart sous le surnom d’Enfer Six.

      Un prisonnier iranien est attaché à une table, légèrement penché. Il a une cagoule sur la tête. Tu appuies une serviette contre son visage.

      Reid frémit, alors qu’un frisson lui courait dans le dos. Il avait déjà eu ce souvenir. Dans son autre vie en tant qu’Agent de la CIA nommé Kent Steele, il s’était adonné à des “techniques d’interrogation” sur les terroristes capturés pour leur soutirer des renseignements. C’était ainsi que l’agence les appelait : des techniques. Des trucs comme noyer les gens, visser leurs pouces ou leur arracher des ongles.

      Mais il ne s’agissait pas de techniques. C’était de la torture, pure et simple. Tout comme sur Guy Fawkes dans la Tour de Londres.

      Tu ne fais plus ça à présent, se rappela-t-il. Ce n’est pas toi.

      Il se râcla de nouveau la gorge. “Pendant trois jours, il a été, euh, interrogé. Pour finir, il donna les noms des six autres et ils furent tous condamnés à mort. Le complot visant à faire exploser le Parlement et à tuer le Roi James I fut déjoué et le cinq novembre est devenu un jour où l’on célèbre cette tentative d’assassinat ratée…”

      Une cagoule sur sa tête. Une serviette contre son visage.

      De l’eau que l’on verse. Sans s’arrêter. Le prisonnier se débat tellement qu’il casse son propre bras.

      “Dis-moi la vérité !”

      “Professeur Lawson ?” C’était le jeune brun du premier rang. Il regardait fixement Reid... comme tous les autres. Est-ce que je viens de dire ça à voix haute ? Il ne pensait pas que ce soit le cas, mais le souvenir s’était frayé un chemin pour entrer dans son cerveau et, peut-être aussi, pour sortir de sa bouche. Tous les yeux étaient rivés sur lui et certains étudiants chuchotaient entre eux, alors qu’il restait planté là, comme un imbécile, en rougissant.

      Il regarda sa montre une quatrième fois en l’espace de seulement quelques minutes.

      “Euh, désolé,” dit-il en riant nerveusement. “Disons qu’on va en rester là pour aujourd’hui. Je veux que vous vous renseigniez sur Fawkes et sur les motivations derrière la Conspiration des Poudres. Lundi, nous aborderons le reste de la Réforme Protestante et commencerons la Guerre de Trente Ans.”

      La salle de classe s’emplit de voix et de bruissements, tandis que les étudiants rangeaient leurs livres dans leurs sacs et commençaient à quitter la pièce. Reid se frotta le front. Il sentit un mal de tête commencer à se former, ce qui devenait de plus en plus fréquent chez lui ces temps-ci.

      Le souvenir du captif torturé restait en suspension dans sa tête comme un épais brouillard. C’était également quelque chose qui était devenu plus fréquent ces derniers temps. Peu de nouveaux souvenirs avaient fait leur apparition récemment, mais ceux qui lui СКАЧАТЬ