Название: Le Visage de la Mort
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781094305639
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Elle courait presque, le souffle court. Elle tourna à l’angle, envahie d’une sensation de soulagement à la vue des portes familières devant elle.
Mais quelque chose la retenait — quelque chose qui se resserrait autour de son cou.
Les mains de Linda montèrent instinctivement, saisissant le fil de fer fin et tranchant qui lui coupa les doigts alors qu’elle s’efforçait de l’attraper. Ses pieds essayèrent de faire avancer son corps sans but, son élan ne faisant que plus reculer sa tête. Elle devait atteindre les portes. Elle devait retourner à l’intérieur.
La panique lui voila la vision et l’atroce pression s’intensifia jusqu’à ce qu’elle ressente une rapide vague de soulagement, quelque chose de chaud et humide s’épanchant sur sa poitrine. Elle n’avait pas le temps d’essayer de comprendre, seulement de suffoquer et de sentir une sensation humide et poisseuse à l’endroit où s’était trouvé le fil de fer et de remarquer le sol sous ses genoux, et ensuite sa tête, et ensuite plus rien du tout.
CHAPITRE UN
L’agent spécial Zoe Prime regarda la femme sur le siège passager à côté d’elle et essaya de ne pas se sentir intimidée.
— Ça nous met tout de suite dans le bain ! plaisanta Shelley.
Zoe savait ce qu’elle voulait dire. Elles venaient d’être mises en équipe et voilà qu’elles se rendaient à toute allure sur une scène de crime. La scène d’un crime majeur, à vrai dire. Un crime qui ferait la une de nombreux journaux.
Mais ce n’était pas ce qui rendait Zoe mal à l’aise. C’était le fait qu’elle eût été mise en équipe avec un nouvel agent qui se faisait déjà remarquer au Bureau. Shelley Rose avait une attitude et un visage ouvert et chaleureux et il était dit qu’elle pouvait obtenir des aveux de quiconque d’un simple sourire. Être mis en équipe avec quelqu’un de tel suffisait amplement à faire descendre un frisson de paranoïa le long de votre échine quand vous aviez un secret à cacher.
Sans parler du fait que Zoe, qui n’était pas considérée comme étant la meilleure à quoi que ce soit au Bureau jusqu’à présent, nourrissait une certaine envie envers le respect que sa partenaire, qui n’était qu’une bleue, inspirait.
Shelley avait un visage presque symétrique, à un millimètre et demi de la perfection, un léger écart entre ses yeux. Il n’était pas surprenant qu’elle inspire la confiance et s’attire l’amabilité de ceux qui l’entouraient. C’était de la psychologie classique. Un petit défaut rendait sa beauté plus humaine.
Même en sachant cela, Zoe ne pouvait s’empêcher de se surprendre à aimer sa nouvelle partenaire, elle aussi.
— Qu’est-ce qu’on sait pour le moment ? demanda Zoe.
Shelley parcourut la pile de documents dans le dossier qu’elle avait à la main.
— Détenu a reçu de l’aide pour s’évader de Tent City{1} à Phoenix, dit-elle.
Le désert de l’Arizona défilait à l’extérieur de la voiture.
— Il s’est enfui à pieds. Ça ne l’a apparemment pas ralenti. Trois homicides recensés jusqu’à présent.
— Des gardes ? demanda Zoe.
Des idées se bousculaient déjà dans sa tête. Elle calculait le nombre de kilomètres qu’un homme pouvait parcourir à pied par cette chaleur. Pas beaucoup sans repos, abri ou eau. Si l’on ajoutait à cela à quel point il est compliqué de courir dans le sable, cela rendait la fuite encore plus difficile.
— Non, des gens qu’il a croisés. Les deux premiers étaient des randonneurs.
Shelley marqua une pause et inspira à travers ses dents serrées.
— Les meurtres étaient… violents d’après les informations qu’on a actuellement. La dernière victime était un touriste qui se rendait au Grand Canyon.
— C’est là qu’on se rend actuellement, supposa Zoe.
La carte de la zone s’ouvrit dans son esprit, traçant les chaussées et sentiers que chaque victime avait probablement empruntés pour croiser la route de leur homme.
— Bon. On dirait qu’il va falloir qu’on se prépare.
Zoe hocha silencieusement la tête. Elle avait remarqué qu’il était plus difficile pour les gens comme Shelley d’arriver à une scène de crime et de voir le corps de la victime. Ils ressentaient la douleur et les souffrances qui avaient été infligées. Zoe ne voyait toujours simplement qu’un corps — de la viande. De la viande qui contenait des indices qui pouvaient aider l’enquête et les nombres qui l’entouraient.
C’était probablement ce qui lui avait permis de réussir tous les concours d’entrée et de devenir agent spécial en premier lieu — rester calme et au contrôle, et analyser les faits et non les émotions. Mais c’était sa nature calme et sa tendance à rapidement reprendre une expression neutre qui lui avait valu de se faire assigner un nouveau partenaire. Apparemment, le dernier avait trouvé Zoe trop calme et distante.
Elle avait tenté de remédier à cela pour sa première affaire avec Shelley en achetant deux cafés dans des gobelets en polystyrène et en en donnant un à sa partenaire quand elles s’étaient rencontrées, en reconnaissance d’un apparemment ancien rituel entre collègues. Cela avait semblé s’être bien passé. Shelley était assez avenante pour deux, c’était pour cela que Zoe avait bon espoir que cela pourrait bien se passer.
Il ne fut pas difficile de trouver le site. Des policiers locaux s’affairaient en uniforme sous le soleil torride dont l’intensité brûlante pesa lourdement sur les bras nus de Zoe dès l’instant où elle sortit de la voiture climatisée. Elle aurait un coup de soleil en quarante-cinq minutes si elle ne se protégeait pas. Ses joues, son nez et ses mains auraient probablement bronzé le temps qu’elles retournent à la voiture.
Shelley les présenta et elles montrèrent leurs plaques à l’officier responsable avant de s’approcher de la scène de crime. Zoe n’écouta que d’une oreille, heureuse de laisser Shelley prendre les choses en main. Bien qu’elle fût l’officier supérieur, elle n’était pas jalouse de voir Shelley faire preuve d’excès d’autorité. Zoe faisait déjà ses recherches, elle cherchait les clés qui révéleraient tout. Shelley lui fit un signe de tête, un accord tacite qu’elle se chargerait des policiers pendant que Zoe examinait les environs.
— Je ne sais pas si vous trouverez grand-chose, disait le chef de police. Nous avons tout passé au peigne fin.
Zoe l’ignora et continua ses recherches. Elle pouvait voir des choses, des choses que les autres ne voyaient pas. Des choses qui auraient pu tout aussi bien être écrites en lettres de trois mètres de haut, mais qui étaient invisibles aux yeux des gens normaux.
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