Название: Si elle se cachait
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781640297791
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« C’est tout à fait compréhensible, » dit Kate. « Et je vous promets que nous ferons très attention à la manière dont nous lui parlons. »
Monsieur Pettus hocha la tête et finit par leur ouvrir la porte d’entrée. Quand elles entrèrent dans la maison, Kate vit tout de suite Anne Pettus. Elle était assise sur le divan, avec les mains serrées entre les genoux. Tout comme sa mère, elle avait l’air fatiguée et bouleversée. Kate savait que les adolescentes avaient tendance à avoir des liens très fort avec leurs meilleures amies. Elle ne pouvait imaginer la quantité d’émotions qui devaient traverser cette pauvre jeune fille.
« Anne, » dit madame Pettus. « Voici les agents dont nous t’avons parlé. Est-ce que tu veux toujours bien répondre à leurs questions ? »
« Oui, maman. Ça va aller. »
Les parents firent un petit signe de la tête en direction de Kate et DeMarco et ils prirent place de chaque côté de leur fille. Kate remarqua qu’Anne commença vraiment à être mal à l’aise au moment où ses parents se retrouvèrent à côté d’elle.
« Anne, » dit Kate, « on va essayer de faire vite. On nous a déjà raconté tout ce que tu as dit à la police, alors nous n’allons pas te demander de tout répéter à nouveau. À une seule exception. J’aimerais en savoir plus concernant les achats que Mercy a faits à Harrisonburg. Elle y a acheté plusieurs articles de toilette de voyage, c’est bien ça ? »
« Oui. J’ai trouvé ça bizarre. Elle s’est contentée de me dire qu’elle n’avait plus grand-chose chez elle. Du dentifrice, une petite brosse à dents, du déodorant, ce genre de choses. Je lui ai demandé pourquoi c’était elle qui les achetait et pas ses parents, mais elle a en quelque sorte éludé la question. »
« Est-ce que tu penses qu’elle était heureuse à la maison ? »
« Oui. Mais bon… elle a quinze ans. Elle adore ses parents mais elle déteste cet endroit. Elle parle de quitter Deton depuis qu’elle a au moins dix ans. »
« Est-ce que tu sais pourquoi ? » demanda DeMarco.
« Il n’y a rien à faire ici, on s’ennuie, » dit Anne. Elle regarda ses parents d’un air désolé. « Je suis juste un peu plus âgée que Mercy. J’ai seize ans et j’ai mon permis. Et parfois, on allait se promener ensemble pour faire du shopping, aller voir un film. Mais il faut au moins rouler une heure pour pouvoir faire ce genre de choses. Il n’y a rien à faire à Deton. »
« Est-ce que tu sais où elle aurait voulu aller ? »
« À Palm Springs, » dit Anne, en riant. « Elle avait vu une série avec des gens qui faisaient la fête à Palm Springs et elle avait beaucoup aimé. »
« Est-ce qu’elle envisageait d’aller à une université en particulier ? »
« Je ne pense pas. Sur le peu d’informations qu’on a reçu à l’école concernant des universités, elle avait montré de l’intérêt pour l’université de Virginie et celle de Wake Forest, en Caroline du Nord. Mais… je ne sais pas si ça l’intéressait vraiment. »
« Est-ce que tu peux nous parler de Charlie ? » demanda Kate. « Nous avons vu son nom dans son journal intime et nous savons qu’ils étaient au moins assez proches pour échanger un rapide baiser entre deux cours. Mais selon la police, tu as dit que Mercy n’avait pas de petit-ami. »
« Non, elle n’en a pas. »
Kate remarqua que le ton d’Anne changea légèrement à ces mots. Elle avait également l’air un peu plus tendue. Apparemment, c’était un sujet sensible. Mais vu qu’elle n’avait que seize ans et que ses parents étaient assis à côté d’elle, Kate savait qu’elle ne pouvait pas l’accuser directement de mentir. Il lui fallait adopter une autre approche. Peut-être qu’il y avait des choses concernant son amie qu’elle ne voulait tout simplement pas dire à haute voix.
« Alors Charlie et elle étaient juste amis ? » demanda Kate.
« En quelque sorte. Je pense qu’ils s’aimaient bien mais qu’ils ne voulaient pas vraiment sortir ensemble. Vous comprenez ? »
« Est-ce qu’elle a fait d’autres choses avec Charlie, hormis le fait d’échanger un baiser ? »
« Si c’était le cas, Mercy ne m’en a jamais parlé. Et elle me racontait tout. »
« Est-ce que tu sais si elle cachait des choses à ses parents ? »
Kate remarqua à nouveau qu’Anne avait l’air un peu mal à l’aise. Ce fut un bref instant et une expression fugace sur son visage, mais Kate reconnut cet air qu’elle avait déjà vu d’innombrables fois dans le passé – surtout dans des enquêtes où des adolescents étaient impliqués. Un éclair fugace dans les yeux, bouger de manière inconfortable sur sa chaise, en répondant du tac au tac sans réfléchir à la réponse, ou en prenant bien trop de temps pour répondre.
« À nouveau, si c’était le cas, elle ne m’en a jamais parlé. »
« Et point de vue job ? » demanda Kate. « Est-ce que Mercy travaillait quelque part ? »
« Pas récemment. Il y a quelques mois d’ici, elle travaillait une dizaine d’heures par semaine comme tuteur pour des enfants du collège. Elle donnait des cours d’algèbre, je pense. Mais ils ont arrêté parce qu’il n’y avait pas assez d’enfants qui venaient à ces cours de rattrapage. »
« Est-ce que ça lui plaisait ? » demanda DeMarco.
« Oui, je pense. »
« Elle ne t’a jamais raconté d’anecdotes particulières en rapport avec ce job de tuteur ? »
« Non, aucune. »
« Mais tu es certaine que Mercy te racontait tout, n’est-ce pas ? » demanda DeMarco.
Anne eut l’air légèrement mal à l’aise à cette question. C’était peut-être aussi la première fois qu’elle était interrogée d’une manière aussi conflictuelle – en remettant en cause quelque chose qu’elle a affirmé être vrai.
« Je pense, » dit Anne. « C’était… c’est ma meilleure amie. Et j’insiste sur le c’est parce qu’elle est toujours vivante. Je le sais. Parce que si elle est morte… »
Sa phrase resta en suspens pendant un moment. Kate vit que l’émotion sur le visage d’Anne était bien réelle. Elle savait qu’Anne ne tarderait plus à se mettre à pleurer. Et si ça arrivait, Kate était certaine que ses parents allaient leur demander de partir. Cela voulait dire qu’elles n’avaient plus beaucoup de temps devant elles – et que Kate allait devoir être un peu plus directe si elle espérait obtenir des réponses.
« Anne, on veut vraiment découvrir ce qui est arrivé. Et tout comme toi, nous pensons que Mercy est toujours vivante. Mais dans le cas de disparitions, le timing est vraiment crucial. Plus le temps passe, plus nos chances de la retrouver diminuent. Alors s’il te plaît… s’il y a quoi que ce soit que tu n’as pas voulu dire à la police de Deton, c’est important que tu nous le dises à nous. Je sais que dans une petite ville comme celle-ci, tu dois sûrement СКАЧАТЬ