Название: La Traque
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781094304946
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Riley se doutait que Phil et Claudia avaient l’impression que le monde se refermait sur eux ces derniers temps, menaçant leur mode de vie. Et maintenant, le meurtre de leur fille les forçait à ressentir cela de façon encore plus vive.
Ils ne veulent même pas envisager que le tueur puisse être l’un des leurs, pensa Riley.
Ils voulaient plutôt penser que le tueur était un étranger, quelqu’un qui ne pouvait que les détester ; quelqu’un du monde dont Riley et Crivaro venaient d’arriver.
Cela attrista Riley de penser qu’ils pouvaient très bien avoir tort.
Pendant que Riley réfléchissait à tout cela, Crivaro continuait de poser des questions aux parents.
— Est-ce que Kimberly avait un petit ami ? demanda-t-il.
Les parents grimacèrent légèrement.
— Non, dit Phil.
— Absolument pas, ajouta Claudia.
Riley échangea des regards curieux avec Crivaro. Le couple avait semblé trouver la question offensante.
— Et un meilleur ami ? continua Crivaro. Une autre fille, je veux dire.
— Ce serait Goldie Dowling, dit Claudia.
— Pourriez-vous nous dire comment la contacter ? demanda Crivaro.
Le shérif Quayle intervint :
— Je peux m’occuper de ça pour vous.
Crivaro hocha la tête et dit au couple qu’il n’avait pas d’autres questions pour l’instant. Il leur demanda de prendre contact avec le bureau du shérif s’ils pensaient à quelque chose qui pourrait être important.
Claudia recula de quelques pas, observant le mémorial dans son ensemble, hochant la tête avec satisfaction.
— Les gens vont commencer à apporter des fleurs pour le décorer, dit-elle. Ce sera très joli. Mais j’espère que les gens auront le bon sens de ne pas apporter de vraies fleurs. Elles faneraient très vite par ce temps.
Puis elle fronça les sourcils.
— Tout ce qui est vivant mourrait trop vite si on le mettait ici, ajouta-t-elle.
Riley perçut une immense et froide amertume dans ces mots énigmatiques. Alors que les Dents s’éloignaient et retournaient à leur voiture, Riley prit note de deux choses. Phil et Claudia ne s’étaient adonnés à aucune affection physique ou consolation. Ils ne s’étaient même pas tenu la main.
De plus, aucun des deux n’avait pleuré.
Riley se demandait si c’était inhabituel, surtout pour la femme. Puis elle se souvint de ses propres réactions après avoir tué Heidi Wright ; l’engourdissement qui s’était emparé d’elle pendant des heures jusqu’à ce qu’elle pleure enfin seule dans son appartement.
Peut-être qu’elle a déjà beaucoup pleuré, supposa Riley. Ou peut-être que son chagrin ne l’a pas encore vraiment touchée.
Alors que le couple s’éloignait, le shérif Quayle dit à Riley et Crivaro :
— Venez, je vais vous montrer où le corps a été trouvé.
Ils commencèrent à marcher vers les arbres et des sous-bois prolongeant l’accotement du chemin.
— Avez-vous une idée du type de véhicule utilisé par le tueur ? demanda Crivaro.
— Non, et je ne sais pas comment on pourrait le savoir, dit Quayle, en montrant le sol. Le chemin ici est une épaisse couche de gravier, et il n’y a presque pas de neige dessus. Un véhicule ne laisserait pas de traces de pneus ici, pour ainsi dire.
Crivaro laissa échapper un juron. Il s’arrêta et se baissa.
Riley réalisa ce qu’il regardait. Un monticule de feuilles mortes était amassé à la limite entre le chemin et l’accotement.
Crivaro balaya les feuilles.
— Regardez, dit-il à Quayle.
Riley put discerner une trace de pneu partiellement effacée dans la terre bordée par le gravier.
— Quelqu’un s’est garé ici, dit Crivaro effleurant les traces du bout des doigts. Il a été assez malin pour effacer les traces de pneus afin que nous ne puissions pas en tirer une emprunte convenable. Mais le sol devait être froid et il était pressé. Il a même donné des coups de pied dans les feuilles pour cacher ce qui pouvait rester. Son véhicule était assez lourd pour laisser des traces. Mais pas assez ici pour dire quel genre de véhicule c’était.
Crivaro se releva, et tous les trois crapahutèrent sur une très courte distance dans la broussaille stérile au bord du chemin.
Quayle montra les alentour d’un geste de la main et dit :
— Comme vous pouvez le voir, il n’y a pas beaucoup de végétation à cette époque de l’année, et elle portait une parka rouge, donc elle était assez visible de la route. Un automobiliste l’a remarquée tôt ce matin et nous a appelés.
— Quand le corps a-t-il été emporté ? demanda Crivaro.
— Vers midi, répondit Quayle. Le médecin légiste ne voulait pas le laisser exposé aux éléments plus longtemps que nécessaire.
Riley observa la manière dont les feuilles avaient été foulées à partir de l’endroit où le corps se trouvait. Crivaro se baissa pour regarder de plus près.
— Kimberly n’a pas été tuée ici, constata Crivaro.
Quayle eut l’air surpris.
— C’est ce que le médecin légiste a dit, en se basant sur l’heure approximative de la mort, reconnut Quayle. Mais comment le savez-vous ?
Riley devinait exactement ce que Crivaro avait vu. Elle savait ce qu’il allait dire quand il fit un geste pour le montrer à Quayle et lui expliquer.
— Il n’y a aucun signe de lutte. Les seules traces visibles sont celle du trajet du tueur lorsqu’il portait le corps, et ce renflement là où il l’a déposé. Il semble qu’elle ait été déposée avec soin, et non pas jetée ici par hasard. Qu’est-ce que votre médecin légiste a pu déterminer d’autre ?
— Mort par strangulation, probablement hier, dit Quayle. Il n’a pas pu déterminer l’heure exacte de la mort.
— J’espère que vous avez de bonnes photos des deux scènes de crime, ajouta Crivaro.
— Oui, acquiesça Quayle, et les scènes se ressemblent beaucoup. Le shérif de Brattledale est du même avis, ça doit être le même tueur. Je vous montrerai les СКАЧАТЬ