Название: Une Chanson pour des Orphelines
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: Un Trône pour des Sœurs
isbn: 9781640293236
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“Par là, Milady”, dit un des hommes en montrant la direction du doigt. “Par là où les jeunes femmes se sont enfuies il y a quelques jours.”
Angelica aurait dû le deviner. Elle suivit la direction indiquée du doigt par le garde. Elle poursuivit Sebastian dans la ville comme un chien de chasse le gibier, espérant pouvoir le rattraper avant qu'il n'aille trop loin. Elle se sentait presque comme un esprit lié à la ville. Chez elle, elle était puissante. Elle connaissait les gens qui y habitaient et savait à qui parler. Plus elle s'en éloignerait, plus elle devrait compter sur ses propres ressources. Elle posa les mêmes questions que Sebastian avait dû poser sur son chemin et reçut les mêmes réponses.
Elle entendit parler de la fuite de Sophia et de la domestique dans la ville par des personnes si crasseuses qu'elle ne les aurait même pas remarquées dans d'autres circonstances. Elles s'en souvenaient parce que cela avait été la chose la plus passionnante qui se soit passée dans leur vie sinistre depuis des semaines. Peut-être qu'elle et Sebastian deviendraient une autre histoire futile pour eux. Angelica espérait que non. Une poissonnière bavarde qui lui fit une génuflexion quand elle passa lui apprit qu'il y avait eu une poursuite dans les rues de la ville. Un garnement si crasseux qu'elle ne savait pas si c'était un garçon ou une fille lui dit que les deux fuyardes s'étaient cachées dans les tonneaux d'une charrette.
“Alors, la femme à la charrette leur a dit de la suivre”, lui dit la repoussante créature. “Elles sont toutes parties ensemble avec le chariot.”
Angelica lui lança une petite pièce. “Si tu me mens, je te ferai jeter depuis l'un des ponts.”
Maintenant qu'elle savait qu'elle recherchait un chariot, il était facile de suivre leur progression. Elles s'étaient dirigées vers la sortie la plus septentrionale de la ville et cela semblait indiquer clairement où elles allaient : à Monthys. Angelica accéléra en espérant que les informations de la Douairière étaient vraies tout en se demandant ce que la vieille femme lui cachait. Elle n'aimait pas être un pion dans le jeu de quelqu'un d'autre. Un jour, la vieille sorcière le lui paierait.
Aujourd'hui, il fallait qu'elle devance Sebastian.
Angelica ne comptait pas essayer de faire changer Sebastian d'avis, pas encore. Il serait encore consumé par son désir de retrouver cette … cette … Angelica ne trouvait pas de mots assez durs pour désigner une fille liée par contrat synallagmatique qui faisait semblant d'être ce qu'elle n'était pas, qui avait séduit le prince qui aurait dû l'épouser, elle, Angelica, et qui n'avait fait que la gêner depuis son arrivée.
Elle ne pouvait pas permettre que Sebastian la retrouve mais il n'allait pas abandonner sa recherche seulement parce quelle le lui demandait. Cela signifiait qu'il allait falloir qu'elle agisse vite si elle voulait se sortir de cette situation.
“Dégagez !” cria-t-elle avant de faire accélérer son cheval d'un coup d'éperons à une vitesse qui promettait une chute terrible à tous ceux qui auraient la bêtise de lui bloquer la route. Elle sortit de la ville et devina quelle route le chariot avait dû prendre. Elle coupa à travers champs et sauta des haies de si près qu'elle sentit les branches lui frôler les bottes. Ce qui comptait, c'était rejoindre et dépasser Sebastian avant qu'il n'aille trop loin.
Finalement, elle vit un carrefour devant elle. Au carrefour, un homme était appuyé contre le panneau de signalisation, un flacon de cidre en main, avec l'air de quelqu'un qui n'avait aucune intention de bouger.
“Toi”, dit Angelica. “Tu viens ici tous les jours ? As-tu vu un chariot avec trois filles passer par ici vers le nord il y a quelques jours ?”
L'homme hésita et regarda sa boisson. “Je —”
“Pas de problème”, dit Angelica. Elle soupesa une bourse, qui fit entendre le tintement inimitable des Royaux qu'elle contenait. “Tu y étais à l'instant. Un jeune homme du nom de Sebastian va te poser la même question et, si tu veux ces pièces, tu lui diras que tu as vu les filles. Trois jeunes femmes, une aux cheveux roux, une habillée comme une domestique du palais.”
“Trois jeunes femmes ?” dit l'homme.
“Dont une rousse”, répéta Angelica avec ce qu'elle espérait être une patience suffisante. “Elles t'ont demandé la route de Barriston.”
C'était la mauvaise route, bien sûr. Pire encore, c'était une destination qui occuperait Sebastian pendant longtemps et qui refroidirait son désir stupide de retrouver Sophia quand il échouerait. Cela lui donnerait l'occasion de se souvenir de son devoir.
“Elles ont fait tout ça ?” demanda l'homme.
“Elles l'ont fait si tu veux les pièces”, répliqua sèchement Angelica. “La moitié maintenant, la moitié quand ce sera fait. Répète-le moi pour que je sache si tu n'es pas trop ivre pour le dire au moment qu'il faudra.”
Il réussit et Angelica s'en contenta. Il le fallait bien. Angelica lui donna ses pièces et poursuivit sa route en se demandant combien de temps il lui faudrait pour comprendre qu'elle ne reviendrait jamais avec l'autre moitié du paiement. Angelica espérait qu'il ne le comprendrait que longtemps après le passage de Sebastian.
Quant à elle, il faudrait qu'elle soit partie depuis longtemps à ce stade. Elle ne pouvait pas se permettre que Sebastian la voie, ou il comprendrait ce qu'elle avait fait. De plus, il fallait qu'elle ait autant d'avance sur lui que possible. La route jusqu'à Monthys était longue et il fallait qu'Angelica finisse tout qu'elle avait besoin de faire longtemps avant que Sebastian ne comprenne son erreur et n'aille la retrouver.
“Il y aura assez de temps”, se dit Angelica pour se rassurer en allant vers le nord. “Je ferai le nécessaire puis je reviendrai à Ashton avant que Sebastian n'ait compris qu'il y a un problème.”
Faire le nécessaire. Quelle façon délicate de le dire ! On aurait cru qu'elle était encore à la cour, en train de faire semblant d'être choquée tout en confiant les indiscrétions d'une fille de petite noblesse à la rumeur pour qu'elle les digère. Pourquoi ne disait-elle pas ce qu'elle pensait ? Quand elle trouverait Sophia, elle ne pourrait faire qu'une chose qui garantisse qu'elle ne se mêle plus jamais de sa vie ou de celle de Sebastian, qu'une chose qui montre clairement que Sebastian était à elle et qui convainque la Douairière qu'Angelica voulait faire tout le nécessaire pour conserver sa position, qu'une chose qui permette à Angelica de se sentir en sécurité.
Il allait falloir qu'elle assassine Sophia.
CHAPITRE QUATRE
Alors qu'il chevauchait, Sebastian était certain qu'il aurait à subir plus tard les conséquences de ce qu'il faisait maintenant. S'en aller comme ça, contre les ordres de sa mère, en fuyant le mariage qu'elle avait prévu pour lui ? Pour un noble d'une autre famille, cela aurait été suffisant pour qu'il soit déshérité. Pour le fils de la Douairière, cela équivalait à de la trahison.
“On n'en arrivera jamais là”, disait Sebastian alors que son cheval avançait à toute vitesse. “Et même si cela se produit, Sophia en vaut la peine.”
Il savait tout ce à quoi il renonçait en agissant de la sorte. Quand il la retrouverait, quand il l'épouserait, ils ne pourraient pas revenir à Ashton triomphants, s'installer dans le palais et faire comme si tout le monde était satisfait. S'ils pouvaient revenir au palais, ce serait accablés par la disgrâce.
“Je СКАЧАТЬ