Название: Une Étreinte Pour Des Héritières
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: Un Trône pour des Sœurs
isbn: 9781640298262
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CHAPITRE PREMIER
Le Maître des Corbeaux contemplait Ashton. Il sourit quand il vit qu’elle commençait à mériter son nom de Ville des Cendres. Au-dessus de la ville, des nuages de fumée s’élevaient des quartiers que ses hommes purifiaient par le feu, des fonderies qui produisaient déjà de nouvelles armes et des feux qui servir à nourrir ses hommes, à marquer les captifs au fer rouge et à chauffer des fers pour tourmenter ceux qui essayaient de se révolter contre l’occupant.
— Venez me retrouver, dit-il en tendant un bras. Montrez-moi.
Des corbeaux descendirent du ciel et atterrirent sur le tissu tendu de son grand manteau. Leurs griffes mordaient dans la chair qui se trouvait dessous et leurs croassements remplissaient l’air qui l’entourait. Quand chacun d’eux atterrissait, il apportait les images, les sons et les odeurs d’une ville en ruine et, à chaque image, le sourire du Maître des Corbeaux s’élargissait pour former un rictus mordant.
Le premier corbeau lui montra les ruines de la ville extérieure, où des enfants affamés fuyaient d’autres enfants affamés plus âgés qui tenaient des couteaux et des gourdins dans leurs poings crasseux. Les bâtiments étaient complètement détruits. Les éclats de bois et les pierres éparpillées formaient des amas que ses corbeaux fouillaient à la recherche de corps. Le Maître des Corbeaux sentait les moments où ils les trouvaient et mangeaient, le nourrissant ainsi de petits morceaux de vie perdue.
Il gagnait plus de pouvoir grâce aux potences et aux roues de supplice, aux poteaux de torture et aux cages. Un bataillon entier de ses troupes s’en occupait, forçait les criminels à entrer dans les cages ; or, à Ashton, selon les lois de la Nouvelle Armée, presque tout le monde était un criminel. On entendait les détonations des mousquets pendant que les soldats s’entraînaient au tir sur les condamnés et les corbeaux ne manquaient jamais de s’abattre sur ceux qui tombaient.
Encore plus de vies s’échappaient des endroits où les citoyens restants de la ville travaillaient comme esclaves, forcés de porter, forger, creuser et construire. Il n’y avait pas de temps pour se reposer et très peu pour dormir. Ceux qui tombaient étaient battus jusqu’à ce qu’ils se relèvent et ceux qui ne se relevaient pas étaient dévorés par les animaux favoris du Maître des Corbeaux.
— Encore, dit-il parce que sa faim était insatiable.
Les corbeaux en demandaient toujours plus et il fallait qu’il les nourrisse. Ses mots résonnaient partout dans la ville, répétés par mille oiseaux. On en veut d’autre.
Il n’avait pas besoin de ses corbeaux que pour calmer sa faim. Son esprit observait tout, interrogeait corbeau après corbeau, dépassait les confins de la ville et lui permettait de surveiller le reste du pays. Il voyait des champs et des villes, la progression de ses armées et les endroits où les citoyens du royaume cherchaient à créer la leur.
— Devrais-je vous écraser maintenant ou plus tard ? se demanda-t-il.
S’il le faisait maintenant, il écraserait n’importe quelle rébellion sans difficulté. Cependant, s’il attendait, les rebelles auraient attiré plus de monde, cela lui ferait beaucoup plus de morts, lui rapporterait beaucoup plus de pouvoir.
Un autre corbeau lui montra pourquoi il lui fallait ce pouvoir. Stonehome était protégée par la longue muraille qui l’entourait et les mégalithes installés à intervalles réguliers servaient d’ancrage au bouclier que les habitants pouvaient invoquer. À Stonehome, le Maître des Corbeaux voyait plus de gens que cet endroit n’aurait dû pouvoir en accueillir : une bonne moitié de ceux qui avaient fui d’Ashton, le roi Sebastian et …
Même de là-haut, la lueur éclatante de l’enfant était impossible à ignorer. La fille de Sophia Danse dégageait un pouvoir capable d’éclipser le soleil et qui pourrait même suffire à rassasier les corbeaux. Avec cette sorte de pouvoir, un homme pourrait devenir immortel sans plus jamais avoir besoin de tuer, sans plus avoir besoin des ailes noires des corbeaux.
Il pourrait acquérir assez de pouvoir pour tout prendre.
Il revint dans son propre corps et se tourna vers les aides de camp qui attendaient à côté. Plusieurs de ses capitaines se tenaient avec eux et ils avaient l’air aussi inquiets que tous ses acolytes apprenaient à l’être avec le temps.
— Quelle a été notre progression ? demanda-t-il, entendant le croassement et l’éraillement de sa propre voix, qui était toujours en triste état quand il avait passé beaucoup de temps dans l’esprit de ses oiseaux. Il désigna un des capitaines au hasard, se doutant que, s’il s’y prenait autrement, ils passeraient leur temps à se disputer pour savoir qui devait passer en premier, ou en dernier.
— Mes hommes continuent à traquer les traînards, dit l’homme. Des gens continuent à habiter dans les cachettes de la ville et dans les taudis comme des rats, mais —
— Suivant, dit le Maître des Corbeaux en l’interrompant.
— Nous contrôlons presque entièrement la campagne environnante, dit un autre des capitaines. Les nouvelles lois ont été mises en place et nous avons commencé à —
— Suivant, dit le Maître des Corbeaux.
— Il y a un noble qui s’est proclamé roi et —
— Imaginez-vous que je ne suis pas au courant ? demanda-t-il en sentant monter son irritation. On s’en occupera, mais ce n’est pas urgent.
— Pardonnez-nous, monseigneur, dit un de ses aides de camp, mais que voulez-vous que nous vous disions ?
— Je veux que vous me décriviez comment avance l’offensive contre Stonehome. Je veux que vous me disiez que vous avez trouvé une solution pour détruire ce maudit bouclier qu’ils ont mis en place.
— Nous avons envoyé des ingénieurs pour qu’ils essaient de saper leurs murailles, dit l’aide de camp.
Le Maître des Corbeaux regarda l’homme.
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