Название: Un Chant Funèbre pour des Princes
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: Un Trône pour des Sœurs
isbn: 9781640293526
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Ce fut à ce moment qu'elle entendit des cris de lutte qui venaient d'au-delà de la cabine. Kate se força à se relever et ce ne fut pas facile. Bien que l'énergie qu'elle avait dépensée pour ramener Sophia à la vie ne soit pas venue d'elle, la transmettre lui avait quand même coûté un effort. Kate réussit à se relever, sortit son épée et alla jusqu'à la porte.
Plus loin, elle vit que les soldats en uniforme royal montaient de force sur le navire pendant que des marins s'efforçaient de les repousser. Elle vit le capitaine charger vers l'avant puis abattre un homme à l'aide d'un long couteau pendant qu'un autre marin repoussait un homme de la balustrade avec une serpette. Elle vit aussi un marin se faire tuer par un coup d'épée donné par un soldat puis un autre tomber en arrière sous un coup de feu.
Kate avança en trébuchant presque. Elle réussit à faire un mouvement brusque vers l'avant et à donner un coup qui transperça un soldat à l'aisselle, mais elle réussit tout juste à parer un coup de crosse de mousquet. Elle tituba et l'homme se tint au-dessus d'elle et retourna son arme pour se servir de sa baïonnette.
Alors, Kate entendit un rugissement et la chatte de la forêt la dépassa d'un bond, fonça sur l'homme et l'égorgea de ses crocs. La bête grogna, bondit sur un autre et, alors, les soldats hésitèrent et se retirèrent.
Kate dut rester à genoux sur place et regarder la scène parce qu'elle était trop épuisée pour en faire plus. Quand elle vit un des soldats viser la chatte de son pistolet, elle tira un poignard et le jeta par-dessus l'épaule. L'arme tira et le soldat tomba par-dessus bord.
Kate vit la chatte bondir par-dessus bord, sur les quais puis, une seconde plus tard, elle entendit un cri quand elle frappa à nouveau.
“Mettez les voiles !” cria-t-elle. “Si on reste ici, on est morts !”
Des marins se mirent brusquement au travail et Kate se força à se relever et essaya de les remplacer. D'autres marins se battaient encore et ils étaient comme des défenseurs qui, debout sur un parapet, repoussaient les ennemis qui grimpaient. La chatte de la forêt cherchait à mordre et grognait, bondissait sur ceux qui montaient à bord de force, donnait des coups de griffes et immobilisait ses victimes avec ses crocs pointus comme des aiguilles. Kate ne savait pas quand sa sœur avait trouvé cette compagne mais elle était certainement fidèle — et mortelle.
Si Kate avait eu toute sa force, elle aurait pu affronter les soldats toute seule, se mouvoir entre eux, courir et tuer. Dans l'état où elle se trouvait, elle pouvait tout juste trouver assez d'énergie pour se battre contre eux au côté des marins, qui se plaçaient devant elle comme pour la protéger contre les ennemis. Kate voulait seulement qu'ils fassent le nécessaire pour que le navire s'éloigne des quais.
Lentement, le navire commença à bouger. Les marins utilisèrent des rames et de longues perches pour le pousser vers la mer et Kate sentit le pont bouger sous leurs efforts. Un soldat bondit vers le navire, calcula trop court et tomba entre lui et les quais.
Au-dessous, Kate voyait la chatte de la forêt qui continuait à grogner et à tuer, encerclée par les soldats. Kate soupçonnait que sa sœur ne voudrait pas que l'on abandonne sa compagne et, de toute façon, la chatte de la forêt les avait sauvées. Kate ne pouvait pas se contenter de la laisser là.
“Il faut que tu montes à bord”, cria-t-elle, puis elle comprit à quel point il était stupide de s'attendre à ce qu'elle la comprenne. Changeant de tactique, elle invoqua le peu de pouvoir qu'il lui restait, visualisa le besoin de monter à bord avec une image du bateau qui partait puis envoya le tout à la créature.
La chatte tourna la tête, renifla l'air une fois et bondit vers le bateau. Kate la vit contracter les muscles puis sauter. Elle se hissa à bord en s'accrochant au bois du navire des griffes et en escaladant le flanc. Finalement, elle s'installa sur la balustrade et poussa la tête contre la main de Kate en ronronnant.
Kate recula en titubant et sentit la solidité d'un mât dans son dos. Elle s'effondra presque sur le pont et s'y assit parce qu'elle n'avait plus la force de se tenir debout. Cependant, cela n'avait plus d'importance. Ils étaient déjà loin des quais et seuls quelques coups de feu épars indiquaient encore la présence de leurs attaquants sur la terre.
Ils avaient réussi. Ils étaient en sécurité et Sophia était en vie.
Ou du moins pour l'instant.
CHAPITRE DEUX
Sebastian se réveilla tout endolori. Sa douleur était totale, complète. Elle semblait l'entourer, palpiter autour de lui, absorber chaque fraction de son être. Il sentait une souffrance intense palpiter dans son crâne, avec lequel il avait heurté le sol quand il était tombé, mais il ressentait aussi une autre douleur qui, répétitive celle-là, lui abîmait les côtes. Quelqu’un essayait de le réveiller à coups de pied.
Il leva les yeux et vit Rupert qui le regardait de ce qui devait être le seul angle duquel son frère ne ressemblait pas à un prince idéal. L'expression de son visage ne correspondait certainement pas à cet idéal car, si Sebastian n'avait pas été son frère, Rupert lui aurait probablement tranché la gorge avec beaucoup de joie. Sebastian gémit de douleur. Il avait l'impression que ses côtes avaient dû se briser sous l'impact.
“Réveille-toi, idiot, bon à rien !” dit Rupert d'un ton sec. Sebastian entendit sa colère et sa frustration.
“Je suis réveillé”, dit Sebastian. Il se rendit compte lui-même que ses paroles étaient tout sauf claires. Il sentit arriver une autre vague de douleur accompagnée d'une sorte de confusion vague qui lui donnait l'impression qu'on l'avait frappé à la tête avec un marteau. Non, pas avec un marteau : avec le monde entier. “Que s'est-il passé ?”
“Tu t'es fait jeter d'un bateau par une fille, voilà ce qui s'est passé”, dit Rupert.
Sebastian sentit la rudesse de la poigne de son frère quand ce dernier le remit debout. Quand Rupert lâcha Sebastian, le jeune frère chancela et retomba presque mais réussit à se rattraper à temps. Aucun des soldats qui se tenaient autour de lui ne vinrent l'aider mais, après tout, c'étaient les hommes de Rupert et ils n'aimaient probablement pas beaucoup Sebastian depuis qu'il leur avait échappé.
“Maintenant, à ton tour de me dire ce qui s'est passé”, dit Rupert. “J'ai fouillé ce village de fond en comble et, finalement, on m'a dit que c'était ce bateau que ta bien-aimée prenait.” Il prononça le mot comme si c'était une insulte. “Comme tu t'es fait jeter par une fille qui lui ressemblait —”
“Sa sœur, Kate”, dit Sebastian en se souvenant de la vitesse à laquelle Kate l'avait sorti de la cabine, de sa colère quand elle l'avait lancé. Elle avait voulu le tuer. Elle avait cru qu'il avait …
Alors, il se souvint et l'image qui lui vint en tête suffit à l'immobiliser, à le faire se tenir muet et insensible, alors même que Rupert décidait qu'il serait bien de le gifler. La douleur de la gifle ne lui sembla être qu'un tout petit peu de douleur ajoutée à la montagne qui l'écrasait déjà. Même les contusions qu'il avait eues quand Kate l'avait jeté par-dessus bord lui semblaient n'être rien par rapport au gouffre de douleur crue qui menaçait de s'ouvrir et de l'engloutir à tout moment.
“J'ai dit, qu'est-il arrivé à la fille qui a fait son fiancé de l'idiot СКАЧАТЬ