Название: La Fabrique Magique
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: Oliver Blue à l’École des Prophètes
isbn: 9781640297852
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Théoriquement, c’était possible. Il avait tout lu à ce sujet. En réalité, seuls deux composants étaient nécessaires pour rendre un objet invisible. Le premier consistait à infléchir la lumière autour de l’objet pour qu’elle ne puisse pas créer d’ombre, comme quand la lumière de l’eau dans la piscine donne aux nageurs une apparence étrangement écrasée. Le deuxième élément nécessaire à l’invisibilité consistait à éliminer la réflexion de l’objet.
Cela semblait assez simple sur le papier, mais Oliver savait qu’il y avait une raison pour laquelle personne n’y était encore parvenu. Malgré tout, cela ne l’empêcherait pas d’essayer. Il en avait besoin pour échapper à sa misérable vie, et peu importait le temps qu’il lui fallait pour y arriver.
Il tendit la main dans sa valise et sortit tous les morceaux de tissu qu’il avait ramassés à la recherche de quelque chose ayant des propriétés réfractives négatives. Malheureusement, il n’avait pas encore trouvé le bon tissu. Puis il sortit toutes les bobines de fil de fer fin dont il aurait besoin pour créer des micro-ondes électromagnétiques afin d’infléchir la lumière de manière non naturelle. Malheureusement, aucunes d’elles n’étaient assez fines. Pour fonctionner, les bobines devraient avoir une taille inférieure à quarante nanomètres, ce qui est une taille incroyablement petite pour que l’esprit humain puisse la saisir. Mais Oliver savait que quelqu’un, quelque part, un jour, disposerait d’une machine pour rendre les bobines suffisamment petites et le tissu suffisamment réfractif.
À cet instant, Oliver entendit le réveil de ses parents sonner. Il rangea rapidement ses objets, sachant très bien qu’ils allaient réveiller Chris ensuite, et que si Chris avait vent de ce qu’il essayait de faire, il détruirait tout son dur labeur.
L’estomac d’Oliver gémit alors, lui rappelant que les brimades et les tourments de Chris étaient sur le point de recommencer, et qu’il ferait mieux d’aller chercher à manger avant qu’ils ne le fassent.
Il passa devant la table encore cassée et se dirigea vers la cuisine. La plupart des placards étaient vides. La famille n’avait pas encore eu l’occasion de faire les courses pour la nouvelle maison. Mais Oliver trouva une boîte de céréales qui les avait suivis dans le déménagement et il y avait du lait frais dans le frigo. Il se prépara donc rapidement un bol et l’engloutit. Juste à temps aussi. Quelques instants plus tard, ses parents émergèrent dans la cuisine.
— Un café ? demanda sa mère à son père, les yeux à moitié fermés et les cheveux en bataille.
Son père grommela juste un oui. Il jeta un coup d’œil à la table cassée avec un profond soupir et alla chercher du ruban adhésif. Il commença à réparer le pied de table en grimaçant.
— C’est ce lit, murmura-t-il en travaillant. Il est bancal. Et le matelas est plein de bosses. Il se frotta le dos pour souligner ce point.
Oliver ressentit une vague de colère. Au moins, son père avait dormi sur un lit ! Lui avait dû dormir sur des couvertures dans une alcôve ! L’injustice l’irrita.
— Je ne sais pas comment je vais supporter toute une journée au centre d’appel, ajouta la mère d’Oliver en prenant le café. Elle le posa sur la table désormais provisoirement réparée.
— Tu as un nouveau travail, maman ? demanda Oliver.
Déménager continuellement empêchait ses parents de garder un travail à plein temps. Les choses à la maison étaient toujours plus difficiles quand ils étaient au chômage. Mais si maman travaillait, cela signifiait une meilleure nourriture, de meilleurs vêtements et de l’argent de poche pour acheter plus de petits objets pour ses inventions.
— Oui, dit-elle avec un sourire forcé. Papa et moi, tous les deux. Les horaires sont longs, cependant. Aujourd’hui, c’est la journée de formation, mais ensuite nous passerons en fin de journée. Nous ne serons donc pas là après l’école. Mais Chris gardera un œil sur toi, alors tu n’as pas à t’inquiéter.
Oliver sentit son estomac se nouer. Il aurait préféré que Chris ne soit pas du tout inclus dans l’équation. Il était parfaitement capable de prendre soin de lui-même.
Comme attiré par la mention de son nom, Chris bondit soudain dans la cuisine. Il était le seul Blue à avoir l’air frais ce matin. Il s’étira et laissa échapper un bâillement théâtral, faisant remonter sa chemise sur son ventre rond et rose.
— Bonjour, ma famille merveilleuse, dit-il avec son sourire sarcastique. Il passa un bras autour d’Oliver, dans une clef de cou habilement maquillée comme de l’affection fraternelle. Comment ça va minus ? Impatient d’aller à l’école ?
Oliver pouvait à peine respirer, tant Chris le serrait fort. Comme toujours, ses parents ne semblaient pas se rendre compte de la brutalité.
— Je-j’ai hâte… parvint-il à dire.
Chris laissa Oliver partir et prit place à table en face de son père.
Sa mère arriva du plan de travail avec une assiette de pain grillé beurré. Elle la plaça au centre de la table. Son père prit une part. Puis Chris se pencha en avant et attrapa le reste, ne laissant rien pour Oliver.
— EH ! cria Oliver. Vous avez vu ça ?
Sa mère regarda l’assiette vide et laissa échapper un de ses soupirs exaspérés. Elle regarda son mari comme si elle s’attendait à ce qu’il intervienne et dise quelque chose. Mais il se contenta de hausser les épaules.
Oliver serra les poings. C’était tellement injuste. S’il n’avait pas anticipé un tel événement, il aurait raté un autre repas grâce à Chris. Cela le rendait furieux qu’aucun de ses parents ne l’ait jamais défendu ni ne semblait avoir remarqué combien de fois il devait faire sans à cause de Chris.
— Vous allez aller à l’école en marchant tous les deux ? demanda sa mère, essayant clairement de contourner le problème.
— Je ne peux pas, dit Chris, la bouche pleine. Le beurre coula sur son menton. Si je suis vu avec un intello, je ne me ferai jamais d’amis.
Son père leva la tête. Pendant une seconde, il sembla qu’il était sur le point de dire quelque chose à Chris, de le réprimander pour avoir insulté Oliver. Mais ensuite, il décida clairement de ne pas le faire, car il soupira avec lassitude et laissa son regard se poser de nouveau sur la table.
Oliver grinça des dents, essayant de contenir sa fureur croissante.
— Ça ne me dérange pas, siffla-t-il en jetant un regard noir à Chris. Je préférerais ne pas être à moins de trente mètres de toute façon.
Chris laissa échapper un rire méchant.
— Les garçons… prévint sa mère de sa voix la plus douce.
Chris agita le poing vers Oliver, indiquant très clairement qu’il se vengerait plus tard.
Après le petit-déjeuner, la famille se prépara rapidement et ils quittèrent la maison pour entamer leurs journées respectives.
Oliver vit ses parents monter dans leur voiture cabossée et s’en aller. Puis Chris s’éloigna sans dire un autre mot, les mains dans ses poches, la mine hargneuse. Oliver savait à quel point il était important СКАЧАТЬ