Название: De Sac et de Corde
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Une Enquête de Riley Paige
isbn: 9781640290617
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— Oh là là ! s’exclama April. Mais comment… pourquoi… je peux pas…
Un frisson de panique parcourut le corps de Riley.
Que s’était-il passé ?
Quelqu’un était-il blessé ou en danger ?
S’agissait-il de Jilly, Ryan, Gabriela ?
Si c’était le cas, Riley aurait reçu ce coup de fil, pas April.
— Je suis vraiment désolée, vraiment désolée…, répétait April.
Enfin, elle raccrocha.
— C’était qui ? demanda Riley avec angoisse.
— C’était Tiffany, dit April d’une toute petite voix.
Riley connaissait ce nom. Tiffany Pennington était la meilleure amie d’April en ce moment. Riley l’avait rencontrée deux ou trois fois.
— Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Riley.
April la regarda avec un mélange de chagrin et d’horreur.
— La sœur de Tiffany est morte, dit-elle enfin.
Elle le disait comme si elle n’en croyait pas ses oreilles. D’une voix étranglée, elle ajouta :
— Ils disent que c’est un suicide.
CHAPITRE DEUX
Au diner, April essaya d’expliquer à sa famille le peu qu’elle savait sur la mort de Lois. Sa propre voix lui semblait étrange, comme si c’était une autre personne qui parlait.
C’est comme si ce n’était pas vrai…, ne cessait-elle de se répéter.
April avait rencontré Lois plusieurs fois en rendant visite à Tiffany. Elle se souvenait très bien de la dernière fois qu’elle l’avait vue. Elle avait trouvé Lois souriante et pleine de vie. La jeune fille lui avait raconté des anecdotes sur son quotidien à l’université. C’était impossible qu’elle soit morte.
La mort n’était pas une inconnue dans la vie d’April. Sa mère affrontait la mort tous les jours. Elle avait même tué au cours de sa carrière, mais uniquement des monstres qui devaient être arrêtés. April l’avait même aidée à se débarrasser d’un sadique qui les avait enlevées toutes les deux. Elle savait aussi que son grand-père était mort depuis quatre mois, mais elle ne l’avait jamais bien connu.
Le décès de Lois la touchait de plus près. C’était une mort qui paraissait à la fois plus réelle et dénuée de sens. C’était impossible…
Sa famille partageait son incompréhension et son émotion. Sa mère lui prit la main. Gabriela se signa et murmura une prière en espagnol. Jilly était bouche bée d’horreur et d’effroi.
April essaya de se rappeler tout ce que Tiffany lui avait dit quand elles en avaient reparlé dans l’après-midi. Elle lui avait expliqué qu’hier matin, Tiffany, sa mère et son père avaient trouvé le corps de Lois pendu dans le garage. La police avait conclu au suicide. En fait, tout le monde disait que c’en était un. Comme si c’était réglé.
Tout le monde, sauf Tiffany. Tiffany pensait que ce n’était pas un suicide.
Quand elle termina son récit, le père d’April frissonna.
— Je connais les Pennington, dit-il. Lester est le directeur financier d’une entreprise de construction. Ils ne sont pas nécessairement très riches, mais ils vivent bien. Je pensais que c’était une famille heureuse et stable. Pourquoi Lois ferait une chose pareille ?
April s’était posé la même question toute la journée.
— Tiffany dit que personne ne sait. Lois était en première année à l’université Byars. Elle était un peu stressée par ses cours, mais quand même…
Papa secoua la tête avec compassion.
— C’est peut-être l’explication, dit-il. Byars, c’est une école difficile. C’est même plus difficile que Georgetown. Et très cher. Je suis surpris que les Pennington aient les moyens.
April soupira et ne répondit pas. Elle pensait que Lois avait eu une bourse, mais à quoi servait-il de le dire ? Elle n’avait plus envie d’en parler. Elle n’avait plus envie de manger non plus. Gabriela avait fait une de ses spécialités : une soupe de poisson appelée tapado qu’April adorait. Pourtant, elle n’avait mangé qu’une bouchée.
Pendant quelques instants, tout fut silencieux autour de la table.
Puis Jilly dit :
— Elle ne s’est pas suicidée.
April la dévisagea avec stupéfaction, comme tous les autres. Jilly croisa les bras sur sa poitrine. Elle avait l’air très sérieux.
— Quoi ? fit April.
— Lois ne s’est pas suicidée, répéta Jilly.
— Comment tu le sais ?
— Je l’ai rencontrée, tu te souviens ? Je le saurais. Ce n’était le genre de fille à faire ça. Elle ne voulait pas mourir.
Jilly se tut. Puis elle reprit :
— Je sais ce que ça fait quand on veut mourir. Elle ne voulait pas mourir. J’en suis sûre.
Le cœur d’April lui remonta dans la gorge.
Elle savait que Jilly avait vécu l’enfer. Jilly lui avait dit qu’une fois, son père l’avait enfermée dehors toute la nuit. Jilly avait dormi dans un tuyau d’évacuation. Le lendemain, elle s’était rendue dans un relais routier avec l’intention de se prostituer. C’était là que Maman l’avait trouvée.
Si quelqu’un savait ce que ça faisait d’avoir envie de mourir, ce devait être Jilly.
Une bouffée de chagrin et d’horreur serra la poitrine d’April. Et si Jilly avait tort ? Lois était-elle si malheureuse ?
— Excusez-moi, dit-elle. Je n’ai plus faim.
April se leva de table et se précipita dans sa chambre. Elle ferma la porte et se jeta sur le lit en sanglotant.
Elle n’aurait su dire combien de temps passa. Au bout d’un long moment, on frappa à la porte.
— April, je peux entrer ? demanda sa mère.
— Oui, répondit-elle d’une voix étranglée.
April se redressa. Maman entra dans la pièce avec un sandwich au fromage posé dans une assiette, un sourire compatissant aux lèvres.
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