Название: De Sac et de Corde
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Une Enquête de Riley Paige
isbn: 9781640290617
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Un sourire fendit le visage de Ryan.
— Pourquoi on ne s’installerait pas tous chez moi ? dit-il. Il y a de la place pour tout le monde.
Riley ravala un hoquet.
Elle ne comptait pas retourner vivre dans la grande maison de banlieue qu’elle avait partagée avec Ryan pendant des années. Elle y avait trop de souvenirs déplaisants.
— Je ne pourrais jamais partir d’ici, dit-elle. J’y suis vraiment bien.
April regardait son père avec un mélange d’impatience et d’enthousiasme.
— C’est à toi de décider, Papa, dit-elle. Tu viens ou pas ?
Riley se tourna vers lui d’un air interrogateur. Elle savait pourquoi il avait du mal à prendre sa décision. Il travaillait pour un cabinet d’avocats basé à Washington, mais il passait beaucoup de temps chez lui. Ici, il n’aurait pas de place pour travailler.
Enfin, Ryan dit :
— Il faudrait que je garde la maison. Ce serait mon bureau.
April faillit bondir d’excitation.
— Alors, tu dis oui ? demanda-t-elle.
Ryan sourit silencieusement pendant un instant.
— Je suppose que oui, répondit-il enfin.
April poussa un couinement de joie. Jilly applaudit des deux mains en gloussant.
— Super ! dit Jilly. Passe-moi le ketchup, s’il te plait… Papa.
Ryan, April, Gabriela et Jilly se lancèrent dans des conversations animées.
Riley tâcherait de profiter de leur bonne humeur tant qu’elle durerait. Un jour ou l’autre, on l’appellerait pour qu’elle se lance à la poursuite d’un monstre – encore un autre. Cette pensée la fit frémir. Etait-il déjà là, dans l’ombre, prêt à frapper ?
*
Le lendemain, April n’avait pas école toute la journée : des cours avaient été supprimés pour organiser des rencontres entre les parents et les enseignants. Devant les suppliques de sa fille, Riley avait cédé et lui avait permis de ne pas y aller. Elles avaient décidé d’aller faire du shopping pendant que Jilly était en classe.
Le rayons paraissaient interminables et toutes les boutiques se ressemblaient. Des mannequins très minces vêtus de vêtements tendance prenaient des poses physiquement improbables dans les vitrines. Ils se ressemblaient d’autant plus qu’ils n’avaient pas de tête. Cependant, April savait dès le premier coup d’œil ce qu’il y avait dans telle ou telle boutique et ce qui lui plaisait. Elle voyait apparemment beaucoup de diversité là où Riley ne voyait qu’une triste uniformité.
Un truc d’adolescente, je suppose…, pensa Riley.
Au moins, il n’y avait pas foule aujourd’hui dans le centre commercial.
April pointa du doigt une boutique appelée Towne Shoppe.
— Regarde ! dit-elle. C’est marqué : « Le luxe pour toutes les bourses ». Allons voir !
Dans la boutique, April se précipita vers un rayon de jeans et de vestes. Elle choisit plusieurs vêtements pour les essayer.
— J’ai bien besoin de nouveaux jeans, moi aussi, dit Riley.
April leva les yeux au ciel.
— Ah non, Maman, pas tes jeans de vieille !
— Je ne risque pas de choisir le même que toi Je dois pouvoir me déplacer sans m’inquiéter de faire craquer les coutures. Pas d’accident de garde-robe, merci bien.
April éclata de rire.
— Ce qu’il te faut, ce sont des pantalons. Et t’en trouveras pas ici.
Riley passa en revue les jeans sur le présentoir. Il n’y avait que des jeans slim taille basse déchirés à des endroits stratégiques.
Elle soupira. Elle connaissait quelques boutiques dans le centre commercial où elle trouverait quelque chose de plus à son goût mais, si elle y allait, April n’hésiterait pas à se moquer.
— Je reviendrai un autre jour, dit-elle.
April s’enferma dans une cabine avec un tas de jeans. Quand elle sortit pour se montrer, elle portait exactement les pantalons que Riley détestait : très serrés, déchirés à certains endroits, le nombril à l’air.
Riley secoua la tête.
— Tu devrais peut-être essayer mes jeans de vieille, dit-elle. C’est beaucoup plus confortable. Mais tu n’aimes pas le confort, je crois.
— Non, répondit April en tournant devant le miroir. Je les prends. Je vais essayer les autres.
April fit plusieurs allers-retours dans la cabine. Riley détesta tout ce qu’elle lui montra, mais elle n’en dit rien. Cela ne valait pas le coup de se disputer. Et puis, Riley n’en sortirait pas gagnante.
En voyant sa fille poser devant le miroir, Riley réalisa soudain qu’elle était aussi grande qu’elle et que son tee-shirt révélait une silhouette bien développée. Avec ses cheveux bruns et ses yeux noisette, la ressemblance entre la mère et la fille était frappante. Bien sûr, April n’avait pas encore les cheveux gris qui commençaient à apparaître sur la tête de Riley. Mais tout de même…
Elle est en train de devenir une femme, pensa Riley.
L’idée la mettait mal à l’aise.
April grandissait-elle trop vite ?
Elle avait traversé des moments difficiles l’année dernière. Elle avait été enlevée deux fois. La première fois, elle avait été enfermée dans le noir par un sadique armé d’un chalumeau. Elle avait aussi affronté un tueur dans leur propre maison. Et un petit copain violent l’avait droguée pour essayer de vendre son corps.
Riley savait que c’était beaucoup trop pour une adolescente de quinze ans. Elle savait également que c’était son travail qui mettait sa famille en danger. Elle culpabilisait.
Pourtant, April était remarquablement mature, même si elle faisait tout pour ressembler à une adolescente comme une autre. Elle semblait avoir surmonté le stress post-traumatique et ses symptômes, mais quelles peurs lui demeuraient au fond d’elle ? S’en débarrasserait-elle un jour ?
Riley paya les nouveaux vêtements d’April et sortit du magasin. L’assurance d’April balaya quelques doutes. Tout allait mieux, maintenant. Ryan était en train de déménager ses affaires. April et Jilly avaient de bonnes notes à l’école.
Riley était sur le point de proposer à sa fille d’aller manger quand le téléphone d’April sonna. Elle s’éloigna pour prendre l’appel, au grand étonnement de Riley. C’était comme si le СКАЧАТЬ