De Sac et de Corde . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу De Sac et de Corde - Блейк Пирс страница 10

СКАЧАТЬ Jilly s’exclama soudain :

      — Je me suis fait une copine à l’école aujourd’hui. Elle s’appelle Jane. Elle a été adoptée, comme moi.

      Le visage d’April s’éclaira.

      — C’est génial, Jilly !

      — Ouais, on a beaucoup de choses en commun. On parle beaucoup.

      Le moral de Riley remonta un peu. C’était bien que Jilly commence à se faire des amis. Et Riley savait qu’April s’inquiétait pour elle.

      Les deux filles discutèrent un peu, puis le silence s’installa à nouveau, aussi sombre qu’auparavant.

      Riley savait que Jilly essayait de remonter le moral d’April, mais la jeune fille avait l’air inquiet à présent. La tension au sein de sa nouvelle famille devait la mettre mal à l’aise. Jilly avait peur de perdre ce qu’elle venait tout juste de trouver.

      J’espère qu’elle se trompe, pensa Riley.

      Après le diner, les filles montèrent dans leurs chambres et Gabriela nettoya la cuisine. Ryan versa à Riley un verre de bourbon, puis un autre pour lui, et tous deux s’assirent dans le salon.

      Ni l’un ni l’autre ne parla pendant un long moment.

      — Je vais à l’étage parler à April, dit enfin Ryan.

      — Pourquoi ?

      — Elle est injuste et elle te manque de respect. On ne devrait pas la laisser s’en tirer comme ça.

      Riley soupira.

      — Elle n’est pas injuste, dit-elle.

      — Comment tu appelles ça, toi ?

      Riley réfléchit quelques instants.

      — Elle est très investie, dit-elle. Elle s’inquiète pour son amie Tiffany et elle se sent impuissante. Elle a peur que quelque chose de terrible soit arrivé à Lois. On devrait être contents qu’elle pense aux autres. Ça veut dire qu’elle grandit.

      Ils se turent à nouveau.

      — Alors, à ton avis, que s’est-il passé ? demanda enfin Ryan. Tu penses que Lois s’est suicidée ou qu’elle a été assassinée ?

      Riley secoua la tête d’un air las.

      — Si seulement je le savais. J’ai appris à suivre mon instinct, mais mon instinct ne me dit rien du tout. Je n’ai aucune intuition.

      Ryan lui tapota la main.

      — Peu importe ce qui s’est passé. Dans tous les cas, ce n’est pas ta responsabilité, dit-il.

      — Tu as raison.

      Ryan bâilla.

      — Je suis fatigué, dit-il. Je crois que je vais me coucher de bonne heure.

      — Je vais rester un peu là, dit Riley. Je n’ai pas encore envie de dormir.

      Ryan monta à l’étage et Riley se versa un autre grand verre. La maison était silencieuse et Riley se sentit seule et étrangement impuissante – comme April, probablement. Après un autre verre, elle se détendit. Elle retira ses chaussures et s’allongea sur le canapé.

      Peu après, quand elle se réveilla, elle se rendit compte que quelqu’un avait déposé une couverture sur elle. Ryan avait dû descendre pour voir ce qu’elle faisait et il s’était assuré qu’elle ait chaud.

      Riley sourit, un peu moins seule. Puis elle s’endormit à nouveau.

      *

      Riley eut une impression de déjà-vu quand April se précipita dans le garage des Pennington.

      Comme elle l’avait fait la première fois, Riley l’appela :

      — April, n’y va pas !

      Cette fois, April tira sur la rubalise de la police avant d’ouvrir la porte.

      Elle disparut dans le garage.

      Riley lui courut après.

      Le garage est beaucoup plus grand et sombre, comme un hangar abandonné.

      Riley ne voyait April nulle part.

      — April, où es-tu ? appela-t-elle.

      La voix d’April résonna :

      — Je suis là, Maman.

      Riley n’aurait su dire d’où venait la voix.

      Elle tourna lentement sur elle-même en fouillant les ténèbres du regard.

      Enfin, un plafonnier s’alluma. Riley resta pétrifié d’horreur.

      Une fille à peine plus âgée qu’April était pendue à une poutre.

      Elle était morte, mais ses yeux étaient ouverts. Elle fixait Riley du regard.

      Autour de la fille, par terre et sur des étagères, il y avait des centaines de photos encadrées la représentant avec sa famille à différents moments de sa vie.

      — April ! cria Riley.

      Personne ne répondit.

      Riley se réveilla en sursaut et se redressa sur le lit. Elle hyperventilait.

      Elle se retint de hurler à pleins poumons, comme dans son cauchemar : « April ! ».

      Elle savait qu’April était endormie dans son lit.

      Toute la famille dormait, sauf elle.

      Pourquoi ai-je fait ce rêve ? se demanda-t-elle.

      Elle n’eut besoin que d’un instant pour comprendre.

      C’était enfin son instinct.

      April avait raison. Quelque chose n’allait pas dans la mort de Lois.

      Et Riley devait découvrir ce que c’était.

      CHAPITRE CINQ

      En sortant de sa voiture, garée devant l’université Byars, Riley sentit un frisson la parcourir. Ce n’était pas seulement la température. Il y avait de mauvaises ondes dans cette école.

      Elle frémit en balayant le campus du regard.

      Des étudiants allaient et venaient, emmitouflés pour se protéger du froid, sans se parler, pressés d’arriver. Aucun n’avait l’air particulièrement heureux d’être là.

      Pas étonnant que les étudiants aient envie de se tuer, pensa Riley.

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