Название: Raison de Redouter
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un Polar Avery Black
isbn: 9781640294745
isbn:
Le sang rouge brillait et les yeux de Jack la regardaient, morts, et semblant supplier. S’il te plaît, disaient-ils. S’il te plaît, reprend-le. Arrange ça.
Avery laissa tomber le fusil. Son cliquetis par terre la fit émerger de sa fugue et une fois de plus, elle se retrouva à pleurer ouvertement. Les larmes montèrent, chaudes, et se déversèrent. Elles semblaient être comme de petites traînées de feu sur son visage autrement froid.
« C’est de ma faute », dit-elle à la forêt. « C’était de ma faute. Tout ça. »
Pas seulement Jack et sa petite amie…non. Ramirez aussi. Et tous les autres qu’elle avait été incapable de sauver. Elle aurait dû être meilleure, toujours meilleure.
Dans son esprit, elle vit l’image de Jack et Rose devant le sapin de Noël. Elle se roula en boule près du chêne abattu et commença à trembler.
Non, pensa-t-elle. Pas maintenant, pas ici. Ressaisis-toi, Avery.
Elle combattit la vague d’émotions et la ravala. Ce n’était pas trop dur. Après tout, elle était devenue assez douée pour cela au cours de la dernière décennie. Elle se remit lentement sur pieds, et ramassa le fusil sur le sol. Elle ne jeta qu’un léger regard vers l’endroit où les deux cerfs avaient été. Elle n’avait aucun regret à avoir manqué le coup. Elle s’en moquait, tout simplement.
Elle se retourna par là où elle était venue, portant le fusil sur son épaule et une décennie de culpabilité et d’échec dans son cœur.
*
En route pour retourner à la maison, Avery supposa que c’était une bonne chose qu’elle n’ait pas tué le chevreuil. Elle n’avait aucune idée de la manière dont elle l’aurait sortit de la forêt. Le traîner jusqu’à sa voiture ? L’attacher sur le toit de son véhicule et revenir lentement à la maison ? Elle en connaissait assez sur la chasse pour savoir qu’il était illégal de laisser une prise à pourrir dans les bois.
Une autre fois, elle aurait pu trouver l’image d’un chevreuil attaché au toit de sa voiture hilarante. Mais en cet instant elle n’y voyait rien de plus qu’une autre erreur. Juste une autre chose à laquelle elle n’avait pas bien réfléchi.
Juste au moment où elle était sur le point de tourner sur son chemin, le bruit de son téléphone portable la fit sortir de sa déprime. Elle l’attrapa sur la console et vit un numéro qu’elle ne reconnaissait pas, mais un code régional qu’elle avait vu pendant la plus grande partie de sa vie. L’appel venait de Boston.
Elle répondit avec scepticisme, sa carrière lui ayant appris que des appels de numéros inconnus pouvaient souvent mener à des problèmes. « Bonjour ? »
« Salut, est-ce madame Black ? Madame Avery Black ? », demanda une voix masculine.
« C’est elle. Qui est-ce ? »
« Je m’appelle Gary King. Je suis le propriétaire de l’endroit où votre fille habite. Elle vous a listée comme parent proche sur son papier et ― »
« Est-ce que Rose va bien ? », demanda Avery.
« Pour autant que je sache, oui. Mais j’appelle à cause de quelques autres choses. Tout d’abord, elle est en retard sur son loyer. Elle a deux semaines de retard et c’est la deuxième fois en trois mois. J’essaie de passer et de lui en parler mais elle n’ouvre jamais à la porte. Et elle ne rappelle pas. »
« Vous n’avez certainement pas besoin de moi pour m’occuper de ça », dit Avery. « Rose est une femme adulte et elle peut supporter de se faire rappeler à l’ordre par son propriétaire. »
« Eh bien, ce n’est pas seulement ça. J’ai reçu des appels de sa voisine qui se plaignait des bruits de pleurs bruyants la nuit. Cette même voisine prétend être assez bonne amie avec Rose. Elle dit que Rose n’a pas semblé être elle-même ces derniers temps. Elle dit qu’elle ne cesse de dire que tout est nul et combien la vie est dépourvue de sens. Elle a dit qu’elle s’inquiétait pour Rose. »
« Et qui est cet amie ? », demanda Avery. Il était dur de le repousser, mais elle pouvait se sentir rapidement glisser en mode inspectrice.
« Désolé, mais je ne peux pas dire. Légalement et tout. »
Avery était à peu près certaine que monsieur King avait raison, aussi n’insista-t-elle pas. « Je comprends. Merci de votre appel, monsieur King. Je vais prendre de ses nouvelles tout de suite. Et je veillerai à ce que vous obteniez votre loyer. »
« C’est bon et je vous remercie…mais honnêtement, je suis plus inquiet de ce qui pourrait se passer avec Rose. C’est une bonne fille. »
« Ouais, elle l’est », dit Avery et elle raccrocha.
À ce moment-là, elle était à moins d’un kilomètre de sa nouvelle maison. Elle sélectionna le numéro de Rose et passa un appel tandis qu’elle appuyait un peu plus sur l’accélérateur. Elle était sûre de savoir comment les deux minutes suivantes allaient se dérouler, mais elle éprouvait toujours un espoir cinglant chaque fois que le téléphone sonnait dans son oreille.
Comme elle s’y attendait, elle tomba directement sur la messagerie vocale. Rose n’avait répondu qu’à un de ses appels depuis que son père avait été assassiné et c’était quand elle avait été particulièrement ivre. Avery choisit de ne pas laisser de message, sachant que Rose ne l’écouterait pas, et rappellerait encore moins.
Elle se gara dans son allée, laissa le moteur tourner, et courut à l’intérieur assez longtemps pour se vêtir de quelque chose d’un peu plus présentable. Elle fut de retour dans la voiture trois minutes plus tard, et se dirigea vers Boston. Elle était sûre que Rose serait furieuse que sa mère arrive en ville pour prendre de ses nouvelles, mais Avery ne voyait pas où elle avait le choix, étant donné l’appel de Gary King.
Quand la route devint plus régulière et moins sinueuse, Avery augmenta sa vitesse. Elle ignorait où se situait son avenir vis-à-vis de son ancien emploi, mais elle savait qu’une chose lui manquait dans son travail pour les forces de l’ordre : la possibilité de dépasser la limite de vitesse à chaque fois qu’elle le voulait.
Rose avait des ennuis.
Elle le sentait.
CHAPITRE DEUX
Il était un peu plus d’une heure quand Avery se présenta à la porte de Rose. Elle vivait dans un appartement au rez-de-chaussée dans une partie convenable de la ville. Elle pouvait se le permettre grâce aux pourboires qu’elle recevait en tant que barman dans un bar huppé – un travail qu’elle avait réussi à obtenir avant qu’Avery ne déménage dans son chalet. Son travail avant celui-là avait été un peu moins glamour, serveuse dans un restaurant appartenant à une chaîne tout en faisant du travail d’édition bon marché pour les agences de publicité à côté de son appartement. СКАЧАТЬ