Название: Avant qu’il ne ressente
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un mystère Mackenzie White
isbn: 9781640292222
isbn:
« Le shérif Clarke et ses hommes étaient ici la nuit dernière et ce matin, » dit Randall. « Quand il a su que vous alliez arriver, il a fait évacuer ses hommes afin de vous laisser le champ libre. »
« Une décision que nous apprécions vraiment, » dit Mackenzie, en sortant du véhicule sous une chaleur étouffante.
« Nous savons avec certitude que c’est le dernier endroit où Ellis Ridgeway s’est rendue, » dit Randall. « Elle est passée devant deux autres pensionnaires au moment où elle est sortie, et je l’ai également vue partir de la résidence. Les caméras de sécurité confirment doublement ce fait. Elle se rendait visiblement dans cette direction – et tout le monde à la résidence savait qu’elle aimait venir se balader jusqu’ici le soir. Elle le faisait au moins quatre à cinq fois par semaine. »
« Et il n’y avait personne avec elle ? » demanda Mackenzie.
« Personne de la résidence. Franchement, la plupart des gens n’ont pas vraiment envie d’aller se balader en plein été. Je suis sûr que vous avez remarqué qu’on subit pour l’instant une forte vague de chaleur. »
Alors qu’ils s’approchaient du côté Est du jardin, Mackenzie fut envahie par les odeurs enivrantes de fleurs. Elle reconnut des roses, des hortensias et de la lavande. Elle pouvait facilement imaginer qu’il s’agisse là d’un endroit bien agréable pour une personne aveugle – une façon de profiter pleinement de tous les autres sens.
Lorsqu’ils atteignirent un tournant du sentier qui menait plus profondément vers le côté de la roseraie, Jones se retourna et pointa un doigt derrière eux. « Si vous regardez à travers ces arbres de l’autre côté de la route, vous pouvez voir l’arrière de la résidence Wakeman, » dit-il tristement. « Elle était vraiment très près de nous quand elle est morte. »
Puis il sortit du sentier et passa à côté de deux grands pots de fleurs contenant des roses rouges. Mackenzie et Ellington le suivirent. Ils arrivèrent à un portail arrière qui était partiellement dissimulé par toutes les fleurs, les arbres et la végétation. Il y avait un espace vide d’environ quatre mètres, envahi de mauvaises herbes.
En traversant cet espace, Mackenzie put facilement imaginer qu’il s’agisse là d’un endroit parfait pour un meurtre. Randall Jones l’avait dit lui-même – personne ne venait jusqu’ici quand il faisait aussi chaud. L’assassin le savait probablement et avait utilisé cette information à son avantage.
« C’est ici que je l’ai trouvée, » dit Jones, en montrant du doigt l’espace vide entre les gros pots de fleurs et le portail noir en fer forgé. « Elle était couchée sur le ventre et pliée légèrement en deux. »
« C’est vous qui l’avez trouvée ? » demanda Ellington.
« Oui. Vers vingt et une heures quarante-cinq hier soir. Quand elle n’est pas rentrée à l’heure du couvre-feu, j’ai commencé à m’inquiéter. Après une demi-heure, je me suis dit qu’il valait mieux que je vienne voir si elle n’était pas tombée quelque part ou si elle ne s’était pas perdue. »
« Elle avait toujours tous ses habits ? » demanda Mackenzie.
« Oui, je pense que oui, » dit Randall, visiblement surpris par la question. « Mais sur le moment, ce n’est pas non plus la première chose que j’ai pensé à vérifier. »
« Et il n’y a absolument personne d’autre qui apparaît sur les enregistrements des caméras de surveillance de la résidence ? » demanda Ellington. « Personne ne la suivait ? »
« Personne. Vous pourrez visionner les enregistrements vous-mêmes quand nous rentrerons. »
Alors qu’ils rebroussaient chemin à travers la roseraie, Ellington posa une question qui turlupinait Mackenzie depuis déjà quelques minutes. « La résidence a vraiment l’air très calme aujourd’hui. C’est toujours comme ça ? »
« J’imagine qu’on peut dire que c’est une période de deuil. Notre communauté est très soudée à Wakeman et Ellis était vraiment très appréciée. Très peu de nos pensionnaires sont sortis de leur chambre aujourd’hui. De plus, nous les avons également informés que des agents de Washington allaient venir enquêter sur le meurtre d’Ellis. Depuis lors, plus personne n’est sorti de sa chambre. J’imagine qu’ils ont peur… qu’ils sont paniqués. »
Ça, plus le fait que personne ne l’ait suivie quand elle est sortie de la résidence, élimine la possibilité que l’assassin soit un pensionnaire, pensa Mackenzie. Le maigre dossier qu’ils avaient reçu sur la première victime indiquait que le meurtre avait eu lieu entre vingt-trois heures et minuit… et à une bonne distance de Stateton.
« Serait-il possible que nous parlions avec certains de vos pensionnaires ? » demanda Mackenzie.
« Je n’ai aucun problème avec ça, » dit Jones. « Mais bien entendu, s’ils sont mal à l’aise à l’idée que vous les interrogiez, je devrai vous demander d’arrêter. »
« Bien sûr. Je pense que je pourrais… »
Elle fut interrompue par la sonnerie de son téléphone. Elle y jeta un œil et vit qu’il s’agissait d’un numéro inconnu.
« Un instant, » dit-elle, en décrochant. Elle tourna le dos à Jones et répondit : « Agent White. »
« Agent White, c’est le shérif Clarke. Écoutez, je sais que vous venez juste de partir mais ce serait vraiment bien si vous pouviez revenir au commissariat aussi vite que possible. »
« Bien sûr. Tout va bien ? »
« Ça pourrait aller mieux, » dit-il. « Je viens d’avoir la visite de cet inutile de Langston Ridgeway, il veut parler avec vous concernant l’enquête sur le meurtre de sa mère et il commence à causer un peu un esclandre. »
Même au fin fond des bois, pas moyen d’échapper à la politique, pensa Mackenzie.
Exaspérée, elle fit de son mieux pour répondre sur un ton professionnel. « On sera là dans une dizaine de minutes, » dit-elle et elle raccrocha.
« Monsieur Jones, il faut que nous retournions chez le shérif, » dit-elle. « Pourriez-vous préparer ces enregistrements des caméras de sécurité pour quand nous reviendrons ? »
« Bien sûr, » dit Randall, en les accompagnant vers sa voiture.
« Et entre temps, » ajouta Mackenzie, « pourriez-vous également préparer une liste de toutes les personnes au sujet desquelles vous pourriez avoir le moindre soupçon ? Tant du côté des employés que des pensionnaires. Des gens qui connaîtraient par exemple la portée des caméras de sécurité dans le jardin. »
Jones hocha de la tête d’un air sombre. Mackenzie put voir sur son visage que c’était une idée qu’il avait lui-même prise en compte mais à laquelle il n’avait pas vraiment voulu croire. Cette expression ne le quitta pas lorsqu’il démarra la voiture pour les ramener à la résidence Wakeman. Sur le trajet, Mackenzie put à nouveau remarquer le silence et la tranquillité qui régnaient dans la petite ville – un peu comme le calme avant la tempête.
CHAPITRE QUATRE
СКАЧАТЬ