Sous Surveillance . Блейк Пирс
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Читать онлайн книгу Sous Surveillance - Блейк Пирс страница 15

СКАЧАТЬ à Rhea. Peut-être que si j'avais... Riley fit une pause.

      — Donc je me sens coupable aussi, ajouta-t-elle. Et autre chose. Égoïste, je pense. Parce que je voulais être seule.

      Le Dr. Hayman hocha la tête. Il leur fit un sourire sympathique.

      — Alors aucune d'entre-vous n'a raccompagné Rhea chez elle, dit-il.

      Après un instant, il ajouta...

      — Un péché par omission.

      La formule étonna un peu Riley.

      Cela semblait étrangement inapproprié pour désigner ce que Riley et Trudy avaient échoué à faire. Cela semblait trop bénin, presque pas assez grave, à peine une question de vie ou de mort.

      Mais bien évidemment c'était vrai, jusque là.

      Hayman parcouru les autres élèves du regard.

      — Et qu'en est-il des autres ? Avez-vous déjà fait – ou échoué à faire – le même genre de chose dans une situation similaire ? Avez-vous déjà, disons, laissé une amie marcher quelque part seule la nuit alors que vous auriez vraiment dû la raccompagner chez elle ? Ou peut-être juste négligé de faire quelque chose qui aurait pu être important pour la sécurité de quelqu'un ? Ne pas avoir pris les clefs de voiture de quelqu'un ayant déjà trop bu ? Ignoré une situation qui aurait pu donner lieu à des blessures ou même la mort ?

      Un murmure confus circula entre les étudiants.

      Riley réalisa que c'était vraiment une question difficile.

      Après tout, si Rhea n'avait pas été tuée, ni Riley ni Trudy n'aurait accordé une pensée à leur « péché par omission ».

      Elles l'auraient vite oublié.

      C'était presque sans surprise que peu d'étudiants ne puissent se souvenir que de telles situations ne leur soient arrivées, d'une façon ou d'une autre. Et à vrai dire, Riley elle-même ne trouvait rien de comparable dont elle se rappelait avec certitude. Lui était-il déjà arrivé de se retrouver dans des situations dans lesquelles elle avait négligé de s'assurer de la sécurité de quelqu'un ?

      Avait-elle pu se rendre responsable de la mort d'autres personnes, si ce n'est par pur hasard ?

      Après un moment, plusieurs mains réticentes se levèrent.

      — Et qu'en est-il des autres ? demanda ensuite Hayman. Combien d'entre-vous n'arrivent pas à se souvenir avec certitude ?

      Quasiment la totalité du reste des élèves levèrent la main.

      Il hocha la tête.

      — D'accord, bien. La plupart d'entre-vous aurait très bien pu faire la même erreur à un moment ou à un autre. Alors, combien ici se sentent coupables de la façon dont ils ont agi, ou des choses qu'ils auraient sans doute dû faire mais qu'ils n'ont pas faites ?

      S'ensuivirent encore plus de murmures confus, et même quelques cris de surprise.

      — Quoi ? demanda Hayman. Personne ? Pourquoi pas ?

      Une fille leva la main et commença à balbutier.

      — Eh bien... c'était différent je suppose... parce que je suppose... personne n'a été tué, j'imagine.

      Il y eut un murmure général d'approbation.

      Riley remarqua qu'un autre homme était entré dans la salle de classe. Le Dr. Dexter Zimmerman, le président du département de psychologie. Il semblait qu'il s'était tenu de l'autre côté de la porte, écoutant la discussion.

      Elle avait eu un cours avec lui l'avant-dernier semestre, Psychologie Sociale. C'était un homme âgé, ridé, gentil en apparence. Riley savait que le Dr. Hayman l'admirait en tant que mentor, l'idolâtrait presque en réalité. Tout comme bon nombre d'étudiants.

      Les propres sentiments de Riley à l'égard du Professeur Zimmerman étaient mitigés. Il avait été un professeur inspirant, mais d'une certaine façon, elle ne le voyait pas comme la plupart des étudiants. Elle ne savait pas exactement pourquoi.

      Hayman s'expliqua à la classe.

      — J'ai demandé au Dr. Zimmerman de nous rejoindre et prendre part à la discussion du jour. Il devrait pouvoir nous apporter son aide. Il est la personne la plus perspicace que j'aie jamais connue dans ma vie.

      Zimmerman rougit et gloussa un peu.

      — Alors, que tirez vous de ce que vous venez d'entendre de mes étudiants, lui demanda Hayman ?

      Zimmerman inclina la tête et réfléchit un moment.

      — Eh bien, dit-il enfin, au moins, certains de vos étudiants semblent penser qu'il y a une sorte de différence morale qui entre en jeu ici. Si vous négligez de venir en aide à quelqu'un et qu'il se retrouve blessé ou tué, c'est mal, mais tout va bien s'il s'avère qu'il n'y a aucune conséquence. Mais je ne vois pas la différence. Les comportements sont les mêmes. Les différentes conséquences ne changent en rien le fait qu'ils aient bien agi ou non.

      Le silence tomba dans la salle de classe tandis que l'argument de Zimmerman commençait à pénétrer les esprits.

      — Cela veut-il dire, demanda Hayman à Zimmerman, que tout le monde ici devrait être rongé par la culpabilité comme le sont Riley et Trudy ?

      Zimmerman haussa les épaules.

      — Ou peut-être tout l'inverse. Cela fait-il un bien quelconque à qui que ce soit de se sentir coupable ? Cela va-t-il ramener la jeune femme ? En ce moment, il y a peut-être des choses plus appropriées que nous devrions tous ressentir.

      Zimmerman s'avança devant le bureau et établit un contact visuel avec les étudiants.

      — Dites-moi, ceux d'entre-vous qui n'étaient pas très proches de Rhea. Quels sont vos sentiments envers ses deux amies, Riley et Trudy, en ce moment même ?

      La classe resta silencieuse un moment.

      Puis Riley fut stupéfaite d'entendre des sanglots éclater dans la salle.

      Une fille parla d'une voix choquée.

      — Oh, je me sens tellement mal pour elles.

      — Riley et Trudy, dit une autre, j'espère que vous ne vous sentez pas coupables. Vous ne devriez pas. Ce qui est arrivé à Rhea est déjà assez terrible. Je ne peux juste pas imaginer la douleur que vous ressentez en ce moment.

      D'autres étudiants firent entendre leur approbation.

      Zimmerman gratifia la classe d'un sourire compréhensif.

      — J'imagine que la plupart d'entre-vous savent que ma spécialité est la pathologie criminelle, dit-il. Le travail de ma vie consiste à essayer de comprendre l'esprit d'un criminel. Et ces trois derniers jours, j'ai tout fait pour essayer de donner un sens à ce crime. Jusqu'à présent, je ne suis certain que d'une chose. C'était personnel. Le tueur connaissait Rhea et voulait la voir mourir.

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