Название: Sous Surveillance
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Les Enquêtes de Riley Page
isbn: 9781640294349
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C'était déjà assez horrible que Rhea ait été brutalement assassinée.
Maintenant sa meilleure amie était fâchée contre elle.
Riley se pelotonna sous la couette. Les larmes coulaient sur son visage tandis que quelque chose commençait à poindre en elle...
Sa vie ne serait plus jamais la même.
Elle ne pouvait pas encore percevoir à quel point.
CHAPITRE CINQ
Le lendemain matin, Riley s'assit dans l’amphithéâtre de l'université auprès d'étudiants à l'air lugubre. Bien que l'humeur générale au campus était à la déprime, elle se demandait si quelqu'un d'autre se sentait aussi misérable qu'elle. Elle trouva que certains avaient plus l'air contrariés qu'attristés. Quelques-uns avaient l'air nerveux, ils s’effrayaient au moindre mouvement autour d'eux.
Comment allons-nous pouvoir surmonter cela un jour ? se demanda-t-elle.
Mais évidemment, tout le monde n'avait pas été proche de Rhea. Tout le monde ne l'avait pas connue. Ils seraient sans doute horrifiés à l'idée qu'il y ait eut un meurtre sur le campus, mais pour beaucoup, cela ne serait pas personnel.
C'était personnel pour Riley. Elle n'arrivait pas à se débarrasser de l'horreur qui la tenait depuis la vue de Rhea...
Elle ne parvenait pas à mettre les bons mots. Elle n'arrivait pas encore à penser à son amie en tant que cadavre, malgré ce qu'elle avait vu la nuit dernière.
L'assemblée du campus entier aujourd'hui semblait complètement déconnectée de ce qui s'était passé. Cela semblait également s'éterniser, et elle se sentait encore plus mal.
Le chef Hintz venait juste de terminer un discours sévère sur la sécurité du campus, promettant que le tueur serait appréhendé sous peu, et le doyen Trusler prenait maintenant la relève, expliquant comment faire rentrer les choses dans l'ordre, ici à l'université de Lanton.
Bonne chance avec ça, pensa Riley.
Les cours étaient annulés pour la journée, annonça Trusler, mais ils reprendraient lundi. Il dit comprendre si certains étudiants pouvaient ne pas se sentir prêts pour retourner en cours si tôt, mais également si certains voulaient rentrer chez eux pour être avec leurs familles quelques jours, et que les conseillers de l'école étaient prêts à aider quiconque à gérer cet horrible traumatisme, et... et … et...
Riley décrocha et étouffa un bâillement tandis que le doyen, sérieusement ébranlé, ne disait rien d'utile, en ce qui la concernait. Elle avait à peine dormi la nuit dernière. Elle s'était seulement assoupie lorsque l'équipe du médecin légiste était arrivée bruyamment. Elle s'était alors tenue dans le couloir, regardant muette d'horreur tandis que l'équipe emportait une forme recouverte d'un drap sur une civière.
C'est sûr, pensa-t-elle, cela ne peut pas être quelqu'un qui rigolait et qui dansait il y a quelques heures. Cela ne peut pas vraiment être Rhea.
Riley n'avait pu se résoudre à dormir après cela. Elle ne pouvait s'empêcher d'envier Trudy, qui avait l'air d'avoir été inconsciente toute la nuit, probablement, pensa Riley, à cause des grandes quantités d'alcool qu'elle avait consommées dans la soirée.
Plus tôt dans la matinée, l'assistant du surveillant général du dortoir avait annoncé cette réunion à travers les haut-parleurs. Trudy était encore au lit lorsque Riley était partie. Quand elle était arrivée à l'assemblée, elle n'avait trouvé Trudy nul part dans l'amphithéâtre.
Riley regarda à nouveau autour d'elle mais ne la repéra toujours pas. Elle était peut-être encore au lit.
Elle ne rate pas grand chose, se dit Riley.
Elle ne vit pas non plus la colocataire de Rhea, Heather. Mais Gina et Cassie étaient assises quelques rangées devant elle. Elles avaient ignoré Riley en lui passant devant pour aller à la réunion, apparemment encore fâchées contre elle pour avoir donner leurs noms aux policiers.
La nuit dernière, Riley avait compris qu'elles puissent se comporter ainsi, mais à présent, cela devenait puéril. Cela la blessait aussi extrêmement. Elle se demandait si ses relations allaient guérir un jour.
Pour le moment, le « normal » auquel faisait référence le doyen, semblait disparu à jamais.
Enfin, après un long moment, la réunion prit fin. Tandis que les étudiants quittaient le bâtiment, les journalistes attendaient à l'extérieur. Ils fondirent immédiatement sur Gina et Cassie, leur posant toutes sortes de questions. Riley devina qu'ils avaient réussi à savoir qui avait accompagné Rhea cette nuit avant son meurtre.
Si c'était le cas, ils devaient probablement savoir pour Riley aussi. Mais pour le moment, ils ne l'avaient pas repérée. C'était peut être une bonne chose que Gina et Cassie l'aient ignorée ce matin. Sinon, elle aurait été là avec elles, dans l'incapacité de répondre à des questions impossibles.
Riley accéléra le pas pour éviter les journalistes, se frayant un chemin au milieu des autres étudiants.
En passant, elle put entendre les journalistes harceler Gina et Cassie encore et encore avec la même question...
« Comment vous sentez-vous ? »
Riley ressentit un éclair de colère.
Qu'est-ce que c'est que cette question ? s'indigna-t-elle.
Qu'espéraient-ils que Gina et Cassie allaient répondre à cela ?
Riley n'avait aucune idée de ce qu'elle-même dirait, à l'exception peut-être de demander aux journalistes de la laisser tranquille.
Elle était encore submergée de sentiments confus et terribles, choc paralysant et persistant, incompréhension, une horreur qui la rongeait, et tellement plus encore. Le pire de tous était cette sorte de soulagement coupable qu'elle ait échappé au sort de Rhea.
Comment elle ou ses amies pourraient mettre des mots là-dessus ?
De toute façon, quel besoin pouvait avoir quelqu'un à leur demander ça ?
Riley se fraya un chemin à travers la foule d'étudiants jusqu'à la cafétéria. Elle n'avait pas encore pris de petit-déjeuner, et elle commençait tout juste à réaliser qu'elle avait faim. Arrivée devant le buffet, elle piocha du bacon et des œufs et se versa du jus d'orange et du café. Puis elle se chercha une place libre.
Ses yeux trouvèrent rapidement Trudy, assise seule à une table, à l'écart des autres et mangeant son propre petit-déjeuner.
Riley déglutit anxieusement.
Allait-elle oser rejoindre Trudy à sa table ?
Trudy allait-elle même lui parler ?
Elles n'avaient pas échangé un mot depuis la nuit dernière lorsque Trudy avait dit à Riley d'un ton amer d'aller СКАЧАТЬ