Un Reve de Mortels . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Un Reve de Mortels - Морган Райс страница 9

СКАЧАТЬ ouvrit les yeux en sentant un dernier cahot, et prit conscience qu’elle s’était rendormie. Elle sentit des mouvements et réalisa qu’elle était portée avec précaution par les nomades, la mettant elle et les siens à nouveau sur les bâches de toile, puis ils les transportèrent de la plateforme sur les parapets. Gwendolyn se sentit être finalement déposée, doucement, sur un sol de pierre, elle leva le regard et cligna plusieurs fois des yeux dans le soleil. Elle était trop exténuée pour relever la nuque, incertaine de savoir si elle était encore éveillée ou si elle rêvait.

      Des dizaines de chevaliers apparurent, s’approchant d’elle, vêtus de cottes de mailles et d’armures immaculées, ils se pressèrent autour d’elle et la dévisagèrent avec curiosité. Gwen ne pouvait pas comprendre comment des chevaliers pouvaient se trouver là dans ce grand désert, dans cette grande étendue désolée au milieu de nulle part, comment ils pouvaient monter la garde au sommet de cette immense crête, sous ces soleils. Comment avaient-ils survécu ici ? Que gardaient-ils ? Où avaient-ils obtenu des armures si royales ? Tout cela était-il un rêve ?

      Même l’Anneau, avec son ancienne tradition de grandeur, avait peu d’armures pour équivaloir à celles que ces hommes portaient. C’étaient les plus finement ouvragées sur lesquelles elle ait jamais posé les yeux, forgée avec de l’argent, de la platine et d’autres métaux qu’elle ne pouvait pas reconnaître, gravés de marques complexes, et avec un armement assorti. Ces hommes étaient à l’évidence des soldats professionnels. Cela lui évoquait le temps où elle était une jeune fille et accompagnait son père sur le terrain ; il la montrait aux soldats, et elle levait les yeux pour les voir alignés avec une telle splendeur. Gwen s’était demandé comment une telle beauté pouvait exister, comment cela pouvait même être possible. Peut-être était-elle morte, et c’était sa version du paradis.

      Mais ensuite elle entendit un d’entre eux s’avancer, devant les autres, retirer son heaume et baisser les yeux, ses étincelants yeux bleus emplis de sagesse et de compassion. Peut-être dans la trentaine, il avait une apparence surprenante, sa tête était complètement chauve, et il portait une barbe d’un blond léger. Assurément, il était l’officier responsable.

      Le chevalier tourna son attention vers les nomades.

      « Sont-ils en vie ? » demanda-t-il.

      Un des nomades, en réponse, étendit son long bâton et poussa doucement Gwendolyn, qui bougea. Elle voulait plus que tout s’asseoir, leur parler, découvrir qui ils étaient – mais elle était trop épuisée, sa gorge trop sèche, pour répondre.

      « Incroyable », dit un autre soldat en faisant un pas en avant, ses éperons tintant, tandis que plus de chevaliers s’avançaient et se pressaient tout autour d’eux. Manifestement, ils étaient tous des objets de curiosité.

      « Ce n’est pas possible », dit l’un. « Comment auraient-ils pu survivre à la Grande Désolation ? »

      « Ils n’auraient pas pu », dit un autre. « Ils doivent être des déserteurs. Ils ont dû, d’une manière ou d’une autre, franchir la Crête, se perdre dans le désert, et décider de revenir. »

      Gwendolyn essaya de répondre, de leur dire tout ce qu’il s’était passé, mais elle était trop exténuée pour faire sortir les mots.

      Après un court silence, le chef s’avança.

      « Non », dit-il avec certitude. « Regardez les marques sur son armure », dit-il, poussant Kendrick du pied. « Ce n’est pas notre armure. Ce n’est pas une armure de l’Empire non plus. »

      Tous les chevaliers se pressèrent autour d’eux, sidérés.

      « Alors d’où viennent-ils ? » demanda l’un d’eux, confus.

      « Et comment ont-ils su où nous trouver ? » demanda un autre.

      Le chef se tourna vers les nomades.

      « Où les avez-vous trouvés ? » les interrogea-t-il.

      Les nomades caquetèrent en retour, et Gwen vit les yeux du chef s’écarquiller.

      « De l’autre côté du mur de sable ? » leur demanda-t-il. « En êtes-vous certains ? »

      Les nomades répondirent par de petits cris.

      Le commandant se tourna vers les siens.

      Je ne pense pas qu’ils savaient où nous étions. Je pense qu’ils ont eu de la chance – les nomades les ont trouvés, ont voulu leur récompense et les ont amenés ici, les méprenant pour un d’entre nous. »

      Les chevaliers se dévisagèrent les uns les autres, et il parut évident qu’ils n’avaient jamais rencontré une telle situation auparavant.

      « Nous ne pouvons les recueillir », dit un des chevaliers. « Vous connaissez les règles. Vous les laissez entrer et nous laissons une piste. Pas de traces. Jamais. Nous devons les renvoyer, dans la Grande Désolation. »

      Un long silence s’ensuivit, interrompu par rien d’autre que le hurlement du vent, et Gwen pu sentir qu’ils débattaient sur ce que faire d’eux. Elle n’aimait pas la longueur de la pause.

      Gwen essaya de s’asseoir pour protester, de leur dire qu’ils ne pouvaient pas les renvoyer là dehors, qu’ils ne le pouvaient simplement pas. Pas après tout ce qu’ils avaient traversé.

      « Si nous le faisions », dit le chef, « cela signifierait leur mort. Et notre code d’honneur exige que nous aidions les impuissants. »

      « Et pourtant si nous les acceptons », contra un chevalier, « alors nous pourrions tous mourir. L’Empire suivra leur trace. Ils découvriront notre cachette. Nous mettrions en danger tout notre peuple. Préfèrerais-tu voir quelques étrangers mourir, ou tous les nôtres ? »

      Gwen pouvait voir leur chef réfléchir, déchiré par l’anxiété, faisant face à une décision difficile. Elle comprenait ce que l’on ressentait quand on affrontait des décisions ardues. Elle était trop faible pour se résigner à quoi que ce soit hormis à se laisser être à la merci de la bonté d’autres personnes.

      « Il en est peut-être ainsi », dit finalement leur chef, de la résignation dans la voix, « mais je ne refuserais pas des gens innocents pour qu’ils meurent. Ils viennent. »

      Il se tourna vers ses hommes.

      « Descendez-les de l’autre côté », ordonna-t-il, la voix ferme et autoritaire. « Nous les mènerons à notre Roi, et il décidera par lui-même. »

      Les hommes écoutèrent et commencèrent à entrer en action, préparant la plateforme de l’autre côté pour la descente, et un de ses hommes fixa du regard leur chef, incertain.

      « Vous violez les lois du Roi », dit le chevalier. « Aucun étranger n’est admis dans la Crête. Jamais. »

      Le chef le dévisagea avec fermeté.

      « Aucun étranger n’a jamais atteint nos portes », répondit-il.

      « Le Roi pourrait vous emprisonner pour cela », dit le chevalier.

      Le commandant ne vacilla pas.

      « C’est un risque que je suis prêt à courir. »

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