Название: Un Reve de Mortels
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: L'anneau Du Sorcier
isbn: 9781632916822
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Ils atteignirent l’autre côté des parapets, et alors que les chevaliers s’apprêtaient à les placer sur une nouvelle plateforme puis les faire descendre de l’autre côté de l’arête, Gwen regarda au loin et saisit un aperçu d’où ils allaient. C’était une vue qu’elle n’oublierait jamais, une vue qui lui coupa le souffle. La crête de la montagne, qui s’élevait du désert tel un sphinx, avait, vit-elle, la forme d’un énorme cercle, si large qu’il disparaissait de la vue dans la brume des nuages. C’était un mur protecteur, se rendit-elle compte, et de l’autre côté, en contrebas, Gwen vit un lac bleu scintillant aussi grand qu’un océan, étincelant dans les soleils du désert. La richesse du bleu, la vue de toute cette eau, la stupéfia.
Et au delà de cela, à l’horizon, elle vit une terre immense, une terre si vaste qu’elle ne pouvait pas voir où elle s’achevait, et à sa surprise, elle était fertile, verte, un vert brillant de vie. Aussi loin qu’elle pouvait voir s’étendaient des fermes, des arbres fruitiers, des forêts, des vignes et des vergers en abondance, une terre débordant de vie. C’était la vue la plus belle et la plus idyllique qu’elle ait jamais vue.
« Bienvenue, ma dame », dit leur chef, « dans le pays au delà de la Crête. »
CHAPITRE SEPT
Godfrey, roulé en boule, fut réveillé par un gémissement constant, persistant, qui interférait avec ses rêves.il se réveilla lentement, incertain d’être réellement éveillé ou encore coincé dans ses cauchemars sans fin. Il cligna des yeux dans la pénombre, essayant de repousser son rêve. Il avait rêvé qu’il était lui-même une marionnette sur un fil, se balançant au-dessus des murs de Volusia, tenu par les Finiens, qui tiraient les cordes de haut en bas, faisant bouger les bras et jambes de Godfrey tandis qu’il pendait au-dessus de l’entrée de la cité. On avait fait regarder à Godfrey pendant qu’en contrebas des milliers de ses compatriotes étaient massacrés sous ses yeux, les rues de Volusia rouges de sang. À chaque fois qu’il pensait que c’était terminé, le Finien tirait à nouveau sèchement sur ses cordes, le faisant bouger de haut en bas, encore et encore et encore…
Finalement, par bonheur, Godfrey fut réveillé par ce gémissement, et il se retourna, la tête sur le point de se fendre, pour voir qu’il provenait de quelque mètres de là, d’Akorth et Fulton, tous deux roulés en boule sur le sol à côté de lui, tous deux geignant, couverts de marques noires et bleues. Non loin se trouvaient Merek et Ario, affalés et immobiles sur le sol de pierre, eux aussi – que Godfrey reconnut immédiatement comme étant celui d’une cellule de prison. Tous semblaient sévèrement battus – mais au moins ils étaient tous là, et d’après ce que Godfrey pouvait voir, ils respiraient tous.
Godfrey fut d’emblée soulagé et désemparé. Il était stupéfait d’être en vie, après l’embuscade dont il avait été témoin, stupéfait de ne pas avoir été massacré là-bas par les Finiens. Mais en même temps, il se sentait vide, oppressé par la culpabilité, sachant que c’était de sa faute si Darius et les autres étaient tombés dans le piège à l’intérieur des murs de Volusia. Tout cela à cause de sa naïveté. Comment avait-il pu être aussi idiot pour faire confiance aux Finiens ?
Godfrey ferma les yeux et secoua la tête, souhaitant ardemment que le souvenir disparaisse, que la nuit se soit déroulée différemment. Il avait mené Darius et les autres dans la cité, inconsciemment, comme des agneaux à l’abattoir. Encore et encore dans son esprit il entendait les cris de ces hommes, tentant de lutter pour leur vie, tentant de s’échapper, résonnant dans sa tête et ne le laissant pas en paix.
Godfrey mit les mains sur ses oreilles et essaya de les faire disparaître, de couvrir les gémissements d’Akorth et Fulton, tous deux à l’évidence souffrant de leurs contusions et d’une nuit passée à dormir sur le dur sol de pierre.
Godfrey s’assit, sa tête lui semblait peser mille tonnes, et étudia les environs, une petite cellule contenant seulement lui, ses amis et quelques autres qu’il ne connaissait pas, et trouva un peu de consolation dans le fait que, étant donné combien cette cellule paraissait lugubre, la mort pourrait survenir plus tôt que tard. Cette prison était assurément différente de la dernière, elle ressemblait plus à une cellule de détention pour ceux sur le point de mourir.
Godfrey entendit, quelque part au loin, les cris d’un prisonnier trainé le long d’un hall, et il réalisa : cet endroit était vraiment un enclos – pour les exécutions. Il avait entendu parler d’autres exécutions à Volusia, il savait que lui et les autres seraient trainés à l’extérieur aux premières lueurs, et deviendraient un divertissement pour l’arène, pour que ses bons citoyens puissent les regarder être mis en pièce jusqu’à la mort par les Razifs, avant que les vrais jeux de gladiateurs ne commencent. C’était la raison pour laquelle ils les avaient gardés en vie si longtemps. Au moins maintenant cela avait un sens.
Godfrey se mit péniblement à quatre pattes, tendit la main et poussa doucement chacun de ses amis, en essayant de les réveiller. Sa tête tournait, chaque recoin de son corps était douloureux, couvert de bosses et de contusions, et bouger lui faisait mal. Son dernier souvenir était celui d’un soldat qui l’assommait, et il réalisa qu’il avait dû être roué de coups après être tombé au sol. Les Finiens, ces lâches traîtres, n’avaient clairement pas été capables de les tuer eux-mêmes.
Godfrey prit sa tête dans ses mains, abasourdi qu’elle puisse être aussi douloureuse sans même avoir bu un verre. Il se remit sur pieds en chancelant, les genoux tremblants, et parcourut la cellule du regard. Un seul garde se tenait à l’extérieur des barreaux, dos à lui, regardant à peine. Et pourtant ces cellules étaient dotées de serrures robustes et d’épaisses barres d’acier, et Godfrey sut qu’il n’y aurait pas d’échappée facile cette fois-ci. Cette fois-ci, ils étaient là jusqu’à la mort.
Lentement, à côté de lui, Akorth, Fulton, Ario et Merek se remirent sur pied et étudièrent tous leur environnement, eux aussi. Il pouvait voir l’étonnement et la peur dans leurs yeux – puis le regret, tandis qu’ils commençaient à se souvenir.
« Sont-ils tous morts ? » demanda Ario, regard tourné vers Godfrey.
Godfrey sentit une douleur à l’estomac en hochant lentement de la tête.
« C’est notre faute », dit Merek. « Nous les avons laissé tomber. »
« Oui, ça l’est », répondit Godfrey, la voix brisée.
« Je t’avais dit de ne pas faire confiance aux Finiens », dit Akorth.
« La question n’est pas de savoir à qui est la faute », dit Ario, « mais ce que nous allons en faire. Allons-nous laisser tous nos frères et sœurs être morts en vain ? Ou allons-nous obtenir vengeance ? »
Godfrey pouvait voir le sérieux sur le visage du jeune Ario, et il fut impressionné par sa détermination d’acier, même en étant sous les verrous et sur le point d’être tué.
« Vengeance ? » demanda СКАЧАТЬ