Le Don du Combat . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Le Don du Combat - Морган Райс страница 15

СКАЧАТЬ poussa un grand cri de guerre et s’élança vers la bête. Il plongea vers elle avant qu’elle ne puisse atteindre les autres, renonçant à son épée, et à la place il tendit ses mains brûlantes. Il s’agrippa à la tête du monstre, et posa ses paumes dessus, et quand il le fit, il les sentit la consumer.

      Thor s’accrocha fermement pendant que la bête hurlait et se contorsionnait, essayant de se libérer de son emprise. Lentement, un tentacule à la fois, elle commença à relâcher sa prise sur le bateau, et ce faisant, Thor sentit son pouvoir grandit en lui. Il empoigna résolument la bête, leva ses deux mains, et quand il le fit, il sentit le poids de la créature, qui s’élevait de plus en plus haut dans les airs. Rapidement elle plana au-dessus des paumes de Thor, le pouvoir en lui la maintenant à flot.

      Ensuite, quand la bête fut à neuf bons mètres de hauteur, Thor se tourna et dirigea ses mains vers l’avant.

      Le monstre s’envola, au-dessus du navire, hurlant et tournoyant. Il vola dans les airs sur une trentaine de mètres, jusqu’à ce que finalement il devienne inerte. Il tomba dans la mer dans une grande éclaboussure, puis coula sous la surface.

      Mort.

      Thor se tint là en silence, le corps tout entier encore chaud, et lentement, un à la fois, les autres se regroupèrent, se remettant sur pieds et se rapprochant de lui. Thor se tenait là, à bout de souffle, hébété, regardant vers la mer de sang. Au-delà, à l’horizon, ses yeux fixaient le château noir, qui planait sur cette terre, ce lieu dont il savait qu’il détenait son fils.

      Le temps était venu. Il n’y avait rien pour l’arrêter à présent, et il était temps, enfin, de récupérer son fils.

      CHAPITRE ONZE

      Volusia se tenait devant ses nombreux conseillers dans les rues de la capitale de l’Empire, les yeux fixés sur le miroir dans sa main, médusée. Elle examina son nouveau visage sous tous les angles – la moitié était encore belle, et l’autre défigurée, fondue – et elle éprouva une vague de dégoût. Le fait que la moitié de sa beauté demeure encore rendait d’une certaine manière tout cela pire. Cela aurait été plus facile, réalisa-t-elle, si son visage tout entier avait été défiguré – ainsi elle n’aurait pu se souvenir de rien à propos de son ancienne apparence.

      Volusia se remémora sa beauté éblouissante, la base de son pouvoir, qui l’avait portée à travers chaque évènement de sa vie, qui lui avait permis de manipuler hommes et femmes indifféremment, de mettre les hommes à genoux d’un seul regard. Maintenant, tout cela avait disparu. Maintenant, elle n’était qu’une fille de dix-sept ans parmi d’autres – et pire, un demi-monstre. Elle ne pouvait supporter la vue de son propre visage.

      Dans un accès de rage et de désespoir, jeta le miroir au sol et le regarda se casser en morceaux dans les rues immaculées de la capitale. Tous ses conseillers se tinrent là, silencieux, le regard détourné, se gardant bien de lui parler à ce moment-là. Il était aussi évident pour elle, tandis qu’elle scrutait leurs traits, qu’aucun d’entre eux ne voulait la regarder, voir l’horreur qu’était à présent son visage.

      Volusia parcourut les alentours du regard à la recherche des Volks, avide de les mettre en pièce – mais ils étaient déjà partis, avaient disparu dès qu’ils lui avaient lancé ce sort terrible. Elle avait été prévenue de ne pas s’unir avec eux, et à présent elle réalisait que tous les avertissements avaient été justes. Elle l’avait chèrement payé. Un prix qui ne pourrait jamais être retourné.

      Volusia voulait déverser sa rage sur quelqu’un, et ses yeux s’arrêtèrent sur Brin, son nouveau commandant, un guerrier sculptural âgé d’à peine quelques années de plus qu’elle, qui lui avait fait la cour pendant des lunes. Jeune, grand, musclé, il était d’une beauté renversante et l’avait convoitée tout le temps qu’elle l’avait connu. Pourtant maintenant, à sa fureur, il ne voulait pas même croiser son regard.

      « Toi », lui siffla Volusia, à peine capable de se contenir. « Ne vas-tu même pas me regarder ? »

      Volusia rougit quand il releva son regard mais sans la regarder dans les yeux. C’était son sort désormais, pour le restant de sa vie, elle le savait, d’être considérée comme un monstre.

      « Suis-je répugnante pour toi maintenant ? » demanda-t-elle, la voix brisée de désespoir.

      Il baissa la tête, mais ne répondit pas.

      « Très bien », dit-elle finalement, après un long silence, déterminer à se venger sur quelqu’un, « alors je te l’ordonne : tu contempleras le visage que tu hais le plus. Tu me prouveras que je suis belle. Tu coucheras avec moi. »

      Le commandant leva les yeux et croisa les siens pour la première fois, de la peur et de l’horreur dans son expression.

      « Déesse ? » demanda-t-il, la voix brisée, terrifié, sachant qu’il risquait la mort s’il défiait son ordre.

      Volusia esquissa un large sourire, heureuse pour la première fois, en prenant conscience que cela serait une vengeance parfaite : coucher avec l’homme qui la trouvait la plus répugnante.

      « Après toi », dit-elle, en faisant un pas de côté et un geste vers sa chambre.

*

      Volusia se tenait devant la grande fenêtre en plein cintre ouverte, au dernier étage du palais de la capitale de l’Empire, et pendant que les soleils matinaux se levaient, les rideaux se gonflant contre son visage, elle pleura silencieusement. Elle pouvait sentir les larmes couler le long du côté intact de son visage mais pas de l’autre, le côté qui avait fondu. Il était engourdi.

      Un léger ronflement ponctuait l’air, et Volusia jeta un regard par-dessus son épaule pour voir Brin étendu là, encore endormi, le visage crispé dans une expression de dégoût, même dans son sommeil. Il avait détesté chaque instant qu’il avait passé avec elle, elle le savait, et cela assouvissait un peu sa vengeance. Pourtant elle ne se sentait pas satisfaite. Elle ne pouvait pas le déverser sur les Volks, et elle ressentait encore un besoin de représailles.

      C’était un petit morceau de vengeance, difficilement celui qu’elle désirait ardemment. Les Volks, après tout, avaient disparu, alors qu’elle était encore là, le matin suivant, encore en vie, encore coincée avec elle-même, comme elle le serait pour le restant de sa vie. Coincée avec cette apparence, ce visage défiguré, que même elle ne pouvait supporter.

      Volusia essuya une larme et regarda au loin, au-delà des lignes de la cité, au-delà des murs de la capitale, à l’horizon. Alors que les soleils se levaient, elle commença à voir les plus faibles traces des armées des Chevaliers des Sept, leurs bannières noires à l’horizon. Ils étaient postés là dehors, et leurs armées s’organisaient. Ils étaient en train de l’encercler lentement, rassemblant des millions d’hommes de tous les coins de l’Empire, se préparant tout à envahir. À l’écraser.

      Elle se réjouissait de la confrontation. Elle n’avait pas besoin des Volks, elle le savait. Elle n’avait pas besoin de ses hommes. Elle pouvait les tuer tous toute seule. Elle était, après tout, une déesse. Elle avait quitté le royaume des mortels depuis longtemps, et maintenant elle était une légende, une légende que personne, et aucune armée dans le monde ne pouvait arrêter. Elle les accueillerait seule, et les tuerait tous, pour toujours.

      Ensuite, en fin de compte, il n’y aurait plus personne pour l’affronter. Alors, ses pouvoirs seraient suprêmes.

      Volusia СКАЧАТЬ