Henri VIII. Уильям Шекспир
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Название: Henri VIII

Автор: Уильям Шекспир

Издательство: Public Domain

Жанр: Драматургия

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СКАЧАТЬ quelque tour perfide. Il est allé chez le roi; je veux le suivre et l'effrayer par ma présence.

      NORFOLK.–Demeurez, milord; attendez que votre raison ait interrogé votre colère sur ce que vous allez faire. Pour gravir une pente escarpée, il faut monter doucement d'abord. La colère ressemble à un cheval fougueux qui, abandonné à lui-même, est bientôt fatigué par sa propre ardeur. Personne, en Angleterre, ne pourrait me conseiller aussi bien que vous: soyez pour vous-même ce que vous seriez pour votre ami.

      BUCKINGHAM.–Je vais aller trouver le roi; et je veux faire taire, en parlant comme il sied à un homme de mon rang, ce roturier d'Ipswich, ou bien je publierai qu'il n'y a plus aucune distinction entre les hommes.

      NORFOLK.–De la prudence. N'allez point attiser pour votre ennemi une fournaise si ardente que vous vous y brûliez vous-même. Un excès de vitesse peut nous emporter au delà du but, et nous faire manquer le prix de la course. Ne savez-vous pas que le feu qui élève la liqueur d'un vase jusque par-dessus les bords la perd en paraissant l'augmenter? De la prudence, je vous le répète; il n'y a point d'homme en Angleterre plus capable de vous guider que vous-même, si vous vouliez vous servir des sucs de la raison pour éteindre ou seulement calmer le feu de la passion.

      BUCKINGHAM.–Je vous rends grâces et je suivrai votre conseil; mais je sais par des informations, et des preuves aussi claires que les fontaines en juillet, quand nous y apercevons chaque grain de sable, que cet archi-insolent (et ce n'est point l'impétuosité de la bile qui me le fait nommer ainsi, mais une honnête indignation) est un traître corrompu.

      NORFOLK.–Ne l'appelez point traître.

      BUCKINGHAM.–Je l'appellerai ainsi en présence du roi même, et je soutiendrai mon allégation ferme comme un banc de roche. Écoutez-moi bien; ce saint renard, ou si vous voulez, ce loup, ou tous les deux ensemble (car il est aussi féroce qu'il est subtil, aussi enclin au mal qu'habile à le faire, son coeur et son pouvoir se corrompant l'un par l'autre), n'a voulu qu'étaler son faste aux yeux de la France, comme il l'étale ici dans ce royaume, en suggérant au roi notre maître l'idée d'une entrevue qui a englouti tant de trésors, pour parvenir à un traité coûteux, et qui, comme un verre, se casse dès qu'on le rince!

      NORFOLK.–J'en conviens, c'est ce qui est arrivé.

      BUCKINGHAM.–Je vous prie, veuillez bien m'écouter. Cet artificieux cardinal a dressé les articles du traité comme il lui a plu, et ils ont été ratifiés dès qu'il a dit: Que cela soit; et cela pour servir tout autant que des béquilles à un mort. Mais c'est notre comte cardinal qui l'a fait, et tout est au mieux; c'est l'ouvrage du digne Wolsey, qui ne peut jamais se tromper!–Et voici maintenant les conséquences, que je regarde en quelque sorte comme les enfants de la vieille mère: c'est que l'empereur Charles, sous couleur de rendre visite à la reine sa tante (car voilà son prétexte, mais il est venu en effet pour marmotter avec Wolsey), nous arrive ici dans la crainte où il était que cette entrevue de la France et de l'Angleterre ne vînt à établir entre ces deux puissances une amitié contraire à ses intérêts; car il a pu entrevoir dans ce traité des dangers qui le menaçaient. Il négocie secrètement avec notre cardinal, pour l'engager à changer les projets du roi, et lui faire rompre la paix; et c'est, je n'en doute pas, après avoir fait et pavé un pont d'or que l'empereur a exprimé son désir, et j'ai d'autant plus de raisons de le croire que je sais certainement qu'il a payé avant de promettre, en sorte que sa demande a été accordée avant qu'il la formât. Il faut que le roi sache, comme il le saura bientôt par moi, que c'est ainsi que le cardinal achète et vend comme il lui plaît, et à son profit, l'honneur de Sa Majesté.

      NORFOLK.–Je suis fâché d'entendre ce que vous dites du cardinal, et je désirerais qu'il y eût là quelque erreur sur son compte.

      BUCKINGHAM.–Il n'y a pas l'erreur d'une syllabe; je le déclare tel que je vous le peins; la preuve vous le montrera tel.

(Entre Brandon avec un sergent d'armes, et devant lui deux ou trois gardes.)

      BRANDON.–Sergent, faites votre devoir.

      LE SERGENT.–Au nom du roi, notre souverain, je vous arrête, milord duc de Buckingham, comte d'Hereford, de Strafford et de Northampton, pour crime de haute trahison.

      BUCKINGHAM.–Tenez, milord, me voilà pris dans ses filets; je périrai victime de ses intrigues et de ses menées.

      BRANDON.–Je suis fâché de vous voir ôter la liberté d'agir dans cette affaire; mais la volonté de Sa Majesté est que vous vous rendiez à la Tour.

      BUCKINGHAM.–Il ne me servira de rien de vouloir défendre mon innocence; on a jeté sur moi une couleur qui me noircira dans ce que j'ai de plus pur. Que la volonté du ciel soit faite en cela et en toutes choses! J'obéis:–O mon cher lord Abergavenny.... Adieu.

      BRANDON.–Eh mais, il faut qu'il vous tienne compagnie. (Au lord Abergavenny.) C'est la volonté du roi que vous soyez mis à la Tour, jusqu'à ce qu'il ait pris une détermination ultérieure.

      ABERGAVENNY.–Comme a dit le duc, que la volonté du Ciel soit faite, et les ordres du roi accomplis.

      BRANDON.–Voici un ordre du roi pour s'assurer de lord Montaigu, et de la personne du confesseur du duc, Jean de la Cour; d'un Gilbert Peck, son chancelier....

      BUCKINGHAM.–Allons, allons, ce seront les membres du complot! Il n'y en a point d'autres, j'espère?

      BRANDON.–Il y a un chartreux!

      BUCKINGHAM.–Ah! Nicolas Hopkins?

      BRANDON.–Lui-même.

      BUCKINGHAM.–Mon intendant est un traître! Le souverain cardinal lui aura fait voir de l'or. Mes jours sont déjà comptés; je ne suis que l'ombre du pauvre Buckingham effacé dès cet instant par le nuage qui vient d'obscurcir l'éclat de mon soleil. Adieu, milord.

(Ils sortent.)

      SCÈNE II

La chambre du conseil.–Fanfares de cors Entrent LE ROI HENRI, LE CARDINAL WOLSEY, LES LORDS DU CONSEIL ET SIR THOMAS LOVEL, officiers, suite. Le roi entre appuyé sur l'épaule du cardinal

      LE ROI HENRI.–Oui, ma vie et tout ce qu'elle a de plus précieux vous sont redevables de ce grand service; j'étais déjà sous le coup d'une conspiration prête à éclater, et je vous remercie de l'avoir étouffée. Qu'on fasse venir devant nous ce gentilhomme du duc de Buckingham; je veux l'entendre lui-même soutenir ses aveux, et me répéter de point en point la trahison de son maître.

(Le roi monte sur son trône; les lords du conseil prennent leurs places. Le cardinal s'assied aux pieds du roi et à sa droite.)

      (On entend du bruit derrière le théâtre, et l'on crie Place à la reine! La reine entre précédée des ducs de Norfolk et Suffolk, et se jette aux pieds du roi, qui se lève de son trône, la relève, l'embrasse et la place auprès de lui.)

      CATHERINE.–Non, il faut que je reste à vos pieds; je suis une suppliante.

      LE ROI HENRI.–Levez-vous, et prenez place auprès de nous. Il y a toujours une moitié de vos demandes que vous n'avez pas besoin d'exprimer; vous avez la moitié de notre pouvoir, et l'autre vous est accordée avant que vous la demandiez. Déclarez votre volonté, et elle sera exécutée.

      CATHERINE.–Je rends grâces à Votre Majesté. L'objet de ma pétition est que vous daigniez vous aimer vous-même, et que, d'après ce sentiment, vous ne perdiez pas de vue votre honneur et la dignité de votre rang.

      LE ROI HENRI.–Continuez, madame.

      CATHERINE.–Un СКАЧАТЬ