Tout est bien qui finit bien. Уильям Шекспир
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Название: Tout est bien qui finit bien

Автор: Уильям Шекспир

Издательство: Public Domain

Жанр: Драматургия

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СКАЧАТЬ ces jeunes étourdis, dont l'esprit superbe dédaigne tout ce qui n'est pas nouveau, dont le jugement se borne à être le créateur de leurs toilettes, et dont la constance expire même avant ces modes passagères!» C'était là ce qu'il souhaitait; et ce que je souhaite après lui; puisque je ne puis plus apporter à la ruche ni cire ni miel, je voudrais en être promptement congédié, pour céder la place à des travailleuses.

      SECOND SEIGNEUR. – Vous êtes aimé, sire, et ceux qui vous aiment le moins seront les premiers à regretter que vous n'y soyez plus.

      LE ROI. – Je remplis une place, je le sais… – Combien y a-t-il, comte, que le médecin de votre père est mort? – Il était très-renommé.

      BERTRAND. – Sire, il y a environ six mois.

      LE ROI. – S'il était vivant, j'essayerais encore de lui. – Prêtez-moi votre bras. – Tous les autres m'ont usé à force de remèdes. Que la nature et la maladie se disputent maintenant l'événement à leur loisir. – Soyez le bienvenu, comte; mon fils ne m'est pas plus cher que vous.

      BERTRAND. – Je remercie Votre Majesté.

(Ils sortent. – Fanfares.)

      SCÈNE III

La scène est en Roussillon. Appartement dans le palais de la comtesseLA COMTESSE, son INTENDANT ET UN BOUFFON 6

      LA COMTESSE. – Je suis prête à vous entendre à présent: qu'avez-vous à dire de cette jeune demoiselle?

      L'INTENDANT. – Madame, je désirerais que l'on pût trouver dans le journal de mes services passés tous les soins que j'ai pris pour tâcher de vous contenter; car nous blessons notre modestie, et nous ternissons la pureté de nos services en les publiant nous-mêmes.

      LA COMTESSE. – Que fait ici ce maraud? Retirez-vous, drôle; toutes les plaintes que j'ai entendues sur votre compte, je ne les crois pas toutes… non…; mais c'est la faute de ma lenteur à croire; car je sais que vous ne manquez pas de folie pour commettre ces méchancetés, et que vous avez assez d'adresse pour les commettre subtilement.

      LE BOUFFON. – Vous n'ignorez pas, madame, que je suis un pauvre diable.

      LA COMTESSE. – C'est bien, monsieur.

      LE BOUFFON. – Non, madame, il n'est pas bien que je sois pauvre, quoique la plupart des riches soient damnés. Mais si je puis obtenir le consentement de Votre Seigneurie pour entrer dans le monde, la jeune Isabeau et moi, nous ferons comme nous pourrons.

      LA COMTESSE. – Tu veux donc aller mendier?

      LE BOUFFON. – Je ne mendie rien, madame, que votre consentement dans cette affaire.

      LA COMTESSE. – Dans quelle affaire?

      LE BOUFFON. – Dans l'affaire d'Isabeau et la mienne. Service n'est pas héritage; et je crois bien que je n'obtiendrai jamais la bénédiction de Dieu, avant d'avoir une postérité de mon sang; car on dit que les enfants sont une bénédiction.

      LA COMTESSE. – Dis-moi ta raison: pourquoi veux-tu te marier?

      LE BOUFFON. – Mon pauvre corps, madame, le demande: je suis poussé par la chair; et il faut qu'il aille celui que le diable pousse.

      LA COMTESSE. – Sont-ce là toutes les raisons de monsieur?

      LE BOUFFON. – Vraiment, madame, j'en ai encore d'autres, et de saintes; qu'elles soient ce qu'elles voudront.

      LA COMTESSE. – Peut-on les savoir?

      LE BOUFFON. – J'ai été, madame, une créature corrompue, comme vous et tous ceux qui sont de chair et de sang; et, en vérité, je me marie, afin de pouvoir me repentir 7

      LA COMTESSE. – De ton mariage plutôt que de la méchanceté.

      LE BOUFFON. – Je suis absolument dépourvu d'amis, madame, et j'espère m'en procurer par ma femme.

      LA COMTESSE. – Maraud! de tels amis sont tes ennemis.

      LE BOUFFON. – Vous n'y êtes pas, madame, ce sont de grands amis; car les fripons viennent faire pour moi ce que je suis las de faire. Celui qui laboure ma terre épargne mon attelage et me laisse en recueillir la moisson: si je suis déshonoré, il est mon valet: celui qui réjouit ma femme est le bienfaiteur de ma chair et de mon sang; celui qui fait du bien à ma chair et à mon sang aime ma chair et mon sang; celui qui aime ma chair et mon sang est mon ami: Ergo, celui qui embrasse ma femme est mon ami. Si les hommes pouvaient être contents de ce qu'ils sont, il n'y aurait aucune crainte à avoir dans le mariage; car le jeune Charon le puritain, et le vieux Poysam le papiste, quoique leurs coeurs diffèrent en religion, leurs têtes à tous les deux n'en font qu'une. Ils peuvent jouer de la corne ensemble comme tous les daims du troupeau.

      LA COMTESSE. – Seras-tu donc toujours une mauvaise langue et un drôle calomniateur?

      LE BOUFFON. – Je suis un prophète 8, madame, et je dis la vérité par le plus court chemin.

      «Je répéterai la ballade

      Que les hommes trouveront vraie

      Le mariage vient par destinée;

      Le coucou chante par nature.»

      LA COMTESSE. – Retirez-vous; je vous parlerai plus tard.

      L'INTENDANT. – Voudriez-vous, madame, lui dire d'appeler Hélène: j'ai à vous parler d'elle?

      LA COMTESSE. – L'ami, dites à Mademoiselle que je voudrais lui parler; c'est Hélène que je demande.

      LE BOUFFON.

      Quoi, dit-elle, était-ce ce beau visage

      Qui fut cause que les Grecs saccagèrent Troie?

      Folle entreprise! folle entreprise!

      Était-ce là la joie du roi Priam?

      Elle soupira en s'arrêtant,

      En s'arrêtant elle soupira

      Et prononça cette sentence:

      «Sur neuf mauvaises s'il y en a une bonne,

      Il y en a donc une bonne sur dix.»

      LA COMTESSE. – Quoi, une bonne sur dix! Vous altérez la chanson, coquin.

      LE BOUFFON. – Une bonne femme sur dix, c'est purifier la chanson, madame. Si le bon Dieu voulait pourvoir ainsi le monde toute l'année, je ne me plaindrais pas de la dîme des femmes, si j'étais le curé. Une sur dix! vraiment s'il nous naissait seulement une bonne femme à chaque comète, ou à chaque tremblement de terre, la loterie serait bien améliorée; mais à présent un homme peut s'arracher le coeur avant de tirer une bonne femme.

      LA COMTESSE. – Voulez-vous vous en aller, monsieur le drôle, et faire ce que je vous commande?

      LE BOUFFON. – Qu'un homme puisse être aux ordres d'une femme sans qu'il en arrive malheur! Quoique l'honnêteté ne soit pas puritaine… elle ne veut cependant faire de mal à personne; et elle consentira à porter le surplis de l'humilité sur la robe noire d'un coeur gonflé d'orgueil. Sérieusement je pars: mon affaire est de dire à Hélène de venir ici.

(Il sort,)

      LA COMTESSE. – СКАЧАТЬ



<p>6</p>

C'est toujours le clown, ou bouffon domestique.

<p>7</p>

Marie-toi en hâte et repens-toi à loisir, c'est un vieux proverbe.

<p>8</p>

La superstition de l'instinct divin possédé par les fous existe dans beaucoup de pays. Les Turcs ont encore pour eux une vénération religieuse.