Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11. George Gordon Byron
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11 - George Gordon Byron страница 9

Название: Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11

Автор: George Gordon Byron

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/32509

isbn:

СКАЧАТЬ lisant cette lettre, je fus frappé du ton de mélancolie qui y régnait; et sachant bien que celui qui l'écrivait avait coutume, lorsqu'il était tourmenté par quelque chagrin ou quelque dégoût, de chercher du soulagement dans ce sentiment de liberté qui lui disait qu'il existait pour lui au monde d'autres asiles, je crus apercevoir dans ses souvenirs du sommet bleuâtre de l'Olympe quelque retour de cet esprit inquiet et errant que le malheur ou l'irritation évoquait toujours en lui. Déjà, au moment où il m'envoya les vers mélancoliques: Il n'y a point de plaisir que le monde puisse donner, etc., etc., j'avais éprouvé quelque crainte vague sur cet accès d'abattement auquel je le voyais se livrer; et lui accusant réception de ses vers, j'avais cherché à l'en distraire par des plaisanteries. «Mais pourquoi donc retombez-vous ainsi dans l'ornière de la mélancolie, maître Stéphen? cela ne vaut rien du tout. – Il y aurait de quoi envoyer en diable tous les devoirs positifs de la vie, et il faut que vous lui disiez adieu. La jeunesse est le seul tems où l'on puisse être triste impunément; à mesure que la vie elle-même devient sérieuse et sombre, la seule ressource qui nous reste est d'être, autant que possible, tout le contraire.» Mon absence de Londres, pendant tout le cours de cette année, m'avait privé de pouvoir juger par moi-même du degré de bonheur que lui promettait sa situation domestique. Je n'avais rien appris non plus qui pût me porter à croire que le cours de sa vie conjugale fût moins paisible que ne le sont ordinairement de pareilles unions, du moins en apparence. Les expressions vives et affectueuses dont il s'était servi dans quelques-unes des lettres que j'ai données, pour m'assurer de son bonheur (assurance que sa franchise ne pouvait me rendre douteuse), avaient aussi puissamment contribué à calmer les craintes que le sort qu'il s'était choisi avait excitées en moi à la première vue. Je ne pus cependant m'empêcher de remarquer que ces indices d'un cœur content ne tardèrent pas à cesser. Il ne parla plus que rarement et avec réserve de la compagne de son existence, et quelques-unes de ses lettres me parurent empreintes d'un esprit d'inquiétude et d'ennui qui réveilla en moi toutes les sombres appréhensions avec lesquelles j'avais d'abord envisagé son sort. Cette dernière lettre surtout me frappa comme remplie des plus tristes présages; et dans le courant de ma réponse, je lui exprimai ainsi l'impression qu'elle avait faite sur moi. «Ainsi donc, il y a une année entière que vous êtes marie!

      »L'an dernier je te protestais encore cette douce impossibilité.

      »Savez-vous, mon cher B., qu'il y a quelque chose dans votre dernière lettre, une espèce d'inquiétude mystérieuse qui, jointe à l'absence totale de votre vivacité ordinaire, n'a cessé depuis de me tourmenter l'esprit de la manière la plus pénible? Il me tarde d'être près de vous pour connaître réellement ce que vous éprouvez, car ces lettres ne disent rien du tout, et un mot, a quattr'occhi, vaut mieux que des rames entières de correspondance. En attendant, dites-moi seulement que vous êtes plus heureux que votre lettre ne m'a porté à le croire, et je serai satisfait.»

      Ce fut quelques semaines après cette lettre que lady Byron prit le parti de se séparer de lui. Elle avait quitté Londres à la fin de janvier pour aller voir son père dans le Leicestershire, et Lord Byron devait la suivre peu de tems après. Ils s'étaient séparés pleins de tendresse: – elle lui écrivit en route une lettre pleine d'enjouement et d'affection; et aussitôt qu'elle fut arrivée à Kirkby Mallory, son père écrivit à Lord Byron pour lui apprendre qu'elle ne retournerait plus vivre avec lui. Au moment où il reçut ce coup inattendu, ses embarras pécuniaires, qui s'étaient rapidement augmentés pendant le cours de la dernière année (puisqu'il n'y avait pas eu moins de huit à neuf saisies dans sa maison durant cette époque), étaient parvenus à leur comble; et au moment où, pour me servir de ses énergiques expressions, il était «seul dans ses foyers avec ses dieux pénates brisés et dispersés autour de lui,» il dut aussi recevoir la nouvelle foudroyante que la femme qui venait de le quitter en parfaite harmonie se séparait de lui-pour jamais.

      Ce fut à peu près vers cette époque que le billet suivant fut écrit.

A M. ROGERS

      8 février 1816.

      «Ne vous y méprenez pas; – je vous ai réellement rendu votre livre, par la raison que je vous ai dite, et pas autre chose: il a trop de valeur pour un individu aussi insouciant. – Je me suis défait de tous mes livres, et très-positivement je ne veux pas vous priver de la moindre «particule de cet homme immortel.»

      »Je serai bien aise de vous voir, si vous voulez venir, quoique je lutte maintenant contre les traits et les flèches de la fortune cruelle, dont quelques-uns m'ont atteint d'un côté d'où assurément je ne les attendais pas. Mais n'importe, «il y a un monde ailleurs,» et je ferai de mon mieux pour m'ouvrir un chemin dans celui-là.

      »Si vous écrivez à Moore, dites-lui que je répondrai à sa lettre quand je pourrai en trouver le tems et la force.

      »Toujours tout à vous.»Bn.

      Ce ne fut que plus d'une semaine après que le bruit de la séparation arriva jusqu'à moi, et je me hâtai de lui écrire en ces termes: «Je suis extrêmement anxieux d'avoir de vos nouvelles, quoique je ne sache pas trop si je dois parler du sujet qui cause toutes mes inquiétudes. Si cependant ce que j'ai appris hier par une lettre de Londres est vrai, vous comprendrez immédiatement ce que je veux dire, et vous m'en communiquerez autant ou aussi peu que vous croirez convenable; seulement je voudrais en savoir quelque chose de vous-même, aussitôt que possible, afin de pouvoir me fixer sur la vérité ou l'imposture du rapport qui m'a été fait.» Voici la réponse qu'il me fit.

      LETTRE CCXXXIII

A M. MOORE

      29 février 1816.

      «J'ai été quelque tems sans répondre à votre lettre; et maintenant la réponse que j'aurais à faire à une partie de son contenu serait d'une telle étendue que je la retarderai jusqu'à ce que je puisse vous la donner en personne, et alors je l'abrégerai autant que possible.

      »En attendant, je suis en guerre avec tout le monde et ma femme, ou, pour mieux dire, tout le monde et ma femme sont en guerre avec moi, et ne m'ont pas encore écrasé, quoi qu'ils puissent faire. Je ne sache pas que, dans le cours d'une vie pleine de vicissitudes, je me sois jamais trouvé, chez moi au dehors, dans une position plus complètement dénuée de plaisirs actuels et d'espérances futures. Je parle ainsi parce que c'est ainsi que je pense et que je sens; mais je n'en résisterai pas moins à cet état, malgré cette manière de l'envisager: – j'ai pris mon parti.

      »Puisque nous en sommes là-dessus cependant, n'allez pas croire tout ce qu'on dit à ce sujet, et n'essayez pas de me défendre. – Si vous y réussissiez, ce serait me faire une offense mortelle ou, si vous voulez, immortelle. Qui peut supporter une réfutation? Je n'ai que très-peu de chose à répondre à ceux que cela regarde; et toute mon activité, jointe à celle de quelques amis énergiques, n'a pu encore découvrir aucun prétexte plausible de discuter cette affaire d'une manière expéditive avec personne, quoiqu'hier j'aie manqué d'en clouer un à la muraille, ce qu'il a évité par une explication satisfaisante, du moins au dire des individus présens: je parle des colporteurs de nouvelles, auxquels je ne porte pas d'inimitié, quoiqu'il me faille agir d'après le code ordinaire des usages, quand il m'arrive d'en rencontrer qui en valent la peine.

»Maintenant passons à un autre sujet, la poésie, par exemple. Le poème de Leigh Hunt est diablement bon: il est par-ci par-là un peu bizarre; mais avec le cachet d'originalité et la belle poésie qu'on y trouve, cet ouvrage doit rester. Je ne dis pas cela parce qu'il me l'a dédié, ce dont je suis au contraire très-fâché; car autrement, je vous aurais prié d'en faire la revue 15. Il me semble digne de grands éloges; et je pense qu'un article en sa faveur, dans la Revue d'Édimbourg, ne ferait que lui rendre justice, et le faire connaître aux yeux du public de la manière dont il mérite de l'être.

Note 15: (retour) СКАЧАТЬ