Mowgli (FR). Kipling Rudyard
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Читать онлайн книгу Mowgli (FR) - Kipling Rudyard страница 13

Название: Mowgli (FR)

Автор: Kipling Rudyard

Издательство: Проспект

Жанр: Иностранные языки

Серия:

isbn: 9785392043828

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      – Je vais aller au mur de l’ouest, murmura Kaa, et fondre sur eux brusquement à la faveur du sol en pente. Ils ne se jetteront pas sur mon dos, à moi, malgré leur nombre, mais…

      – Je le sais, dit Bagheera Que Baloo n’est-il ici ! Mais il faut faire ce qu’on peut. Quand ce nuage va couvrir la lune, j’irai vers la terrasse : ils tiennent là une sorte de conseil au sujet de l’enfant.

      – Bonne chasse, dit Kaa d’un air farouche.

      Et il glissa vers le mur de l’ouest. C’était le moins en ruines, et le gros serpent perdit quelque temps à trouver un chemin pour atteindre le haut des pierres. Le nuage cachait la lune, et comme Mowgli se demandait ce qui allait arriver, il entendit le pas léger de Bagheera sur la terrasse. La panthère noire avait gravi le talus presque sans bruit, et, sachant qu’il ne fallait pas perdre son temps à mordre, frappait autour d’elle de droite et de gauche parmi les singes assis autour de Mowgli en cercles de cinquante et soixante rangs d’épaisseur. Il y eut un hurlement d’effroi et de rage, et, comme trébuchait sur les corps qui roulaient en se débattant sous elle, un singe cria :

      – Il n’y en a qu’un ici ! Tuez ! tue !

      Une mêlée confuse de singes, mordant, griffant, déchirant, arrachant, se referma sur Bagheera, pendant que cinq ou six d’entre eux, s’emparant de Mowgli, le remorquaient jusqu’en haut du pavillon et le poussaient par le trou du dôme brisé. Un enfant élevé par les hommes se serait affreusement meurtri, car la chute mesurait quinze bons pieds, mais Mowgli tomba comme Baloo lui avait appris à tomber, et toucha le sol les pieds les premiers.

      – Reste ici, crièrent les singes, jusqu’à ce que nous ayons tué tes amis, et plus tard nous reviendrons jouer avec toi… si le Peuple Venimeux te laisse en vie.

      – Nous sommes du même sang, vous et moi,– dit vivement Mowgli en lançant l’appel des serpents. Il put entendre un frémissement et des sifflements dans les décombres tout autour de lui, et il lança l’appel une seconde fois pour être sûr.

      – Bien, ssso… ! À bas les capuchons, vous tous ! – dirent une demi-douzaine de voix basses (toute ruine dans l’Inde devient tôt ou tard un repaire de serpents, et le vieux pavillon grouillait de cobras). – Reste tranquille, petit frère, car tes pieds pourraient nous faire mal.

      Mowgli se tint immobile autant qu’il lui fut possible, épiant à travers le réseau de marbre, et prêtant l’oreille au furieux tapage où luttait la panthère noire : hurlements, glapissements, bousculades, que dominait le râle rauque et profond de Bagheera, tandis qu’elle rompait, fonçait, plongeait et virait sous les tas compacts de ses ennemis. Pour la première fois, depuis sa naissance, Bagheera luttait pour défendre sa vie.

      – Baloo doit être près ; Bagheera ne serait pas venue seule, pensait Mowgli.

      Et il cria à haute voix : – Au réservoir ! Bagheera. Gagne les citernes. Gagne-les et plonge ! Vers l’eau !

      Bagheera entendit, et le cri qui lui apprenait le salut de Mowgli lui rendit un nouveau courage. Elle s’ouvrit un chemin, avec des efforts désespérés, pouce par pouce, droit dans la direction des réservoirs, avançant péniblement en silence. Alors, du mur en ruines le plus voisin de la jungle, s’éleva, comme un roulement, le cri de guerre de Baloo. Le vieil ours avait fait de son mieux, mais il n’avait pu arriver plus tôt.

      

      – Bagheera, cria-t-il, me voici. Je grimpe ! Je me hâte ! Ahuwora ! Les pierres glissent sous mes pieds ! Attendez, j’arrive, ô très infâmes Bandar-Log !

      Il n’apparut, haletant au haut de la terrasse, que pour disparaître jusqu’à la tête sous une vague de singes ; mais il se cala carrément sur ses hanches, et, ouvrant ses pattes de devant, il en étreignit autant qu’il en pouvait tenir et se mit à cogner d’un mouvement régulier : bat… bat… bat, qu’on eût pris pour le rythme cadencé d’une roue à aubes. Un bruit de chute et d’eau rejaillissante avertit Mowgli que Bagheera s’était fait un chemin jusqu’au réservoir où les singes ne pouvaient suivre. La panthère resta là, suffoquant, la tête juste hors de l’eau, tandis que les singes, échelonnés sur les marches rouges, par trois rangs de profondeur dansaient de rage de haut en bas, prêts à l’attaquer de tous les côtés à la fois, si elle faisait mine de sortir pour venir au secours de Baloo. Ce fut alors que Bagheera souleva son menton tout dégouttant d’eau, et, de désespoir, lança l’appel des serpents pour demander protection :

      – Nous sommes du même sang, vous et moi.

      Kaa, croyait-elle, avait tourné queue à la dernière minute. Et Baloo, à demi suffoqué sous les singes au bord de la terrasse, ne put retenir un ricanement en entendant la panthère noire appeler à l’aide.

      Kaa venait à peine de se frayer une route par-dessus le mur de l’ouest, prenant terre d’un effort qui délogea une des pierres du faîte pour l’envoyer rouler dans le fossé. Il n’avait pas l’intention de perdre aucun des avantages du terrain ; aussi se roula-t-il et déroula-t-il une ou deux fois, pour être sûr que chaque pied de son long corps était en condition. Pendant ce temps, la lutte avec Baloo continuait, les singes glapissaient dans le réservoir autour de Bagheera, et Mang, la chauve-souris, volant de-ci de-là, portait la nouvelle de la grande bataille à travers la jungle, si bien que Hathi, l’éléphant sauvage lui-même, se mit à barrisser et que, très loin, des bandes de singes dispersées, que le bruit réveillait, accoururent, en bondissant à travers les routes des arbres, à l’aide de leurs camarades des Grottes Froides, et que le fracas de la lutte effaroucha tous les oiseaux du jour à des milles à la ronde.

      Alors vint Kaa, tout droit, rapidement, avec la hâte de tuer. La puissance de combat d’un python réside dans le choc de sa tête appuyée de toute la force et de tout le poids de son corps. Si vous pouvez imaginer une lance, ou un bélier, ou un marteau lourd d’à peu près une demi-tonne, conduit et habité par une volonté froide et calme, vous pouvez grossièrement vous figurer à quoi ressemblait Kaa dans le combat. Un python de quatre ou cinq pieds peut renverser un homme s’il le frappe en pleine poitrine ; or, Kaa, vous le savez, avait trente pieds de long. Son premier coup fut donné au cœur même de la masse des singes qui s’acharnaient sur Baloo, envoyé à son but bouche close et sans bruit. Il n’y en eut pas besoin d’un second. Les singes se dispersèrent aux cris de :

      – Kaa ! C’est Kaa ! Fuyez ! Fuyez ! …

      Depuis des générations les singes avaient été tenus en respect par l’épouvante où les plongeaient les histoires de leurs aînés à propos de Kaa, le voleur nocturne, qui glisse le long des branches aussi doucement que s’étend la mousse, et enlève aisément le singe le plus vigoureux ; du vieux Kaa, qui peut se rendre tellement pareil à une branche morte ou à une souche pourrie que les plus avisés s’y laissent prendre, jusqu’à ce que la branche les saisisse. Kaa était tout ce que craignaient les singes dans la jungle, car aucun d’eux ne savait où s’arrêtait son pouvoir, aucun d’eux ne pouvait le regarder en face, et aucun d’eux n’était jamais sorti vivant de son étreinte.

      

      Aussi fuyaient-ils, en bégayant de terreur, sur les murs et les toits des maisons, tandis que Baloo poussait un profond soupir de soulagement. Quoique sa fourrure fût beaucoup plus épaisse que celle de Bagheera, il avait cruellement souffert de la lutte. Alors, Kaa ouvrit la bouche pour la première fois : un long mot siffla, et les singes qui, au loin, se pressaient de venir à la défense des Grottes Froides, s’arrêtèrent où ils étaient, cloués par l’épouvante, СКАЧАТЬ