L'île de sable. Emile Chevalier
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Название: L'île de sable

Автор: Emile Chevalier

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      – Comment te nommes-tu? lui demanda-t-il en s'appuyant contre le bordage.

      – Yvon, pour vous servir, monseigneur, répliqua-t-elle après quelques secondes d'hésitation.

      – Yvon! mais j'ai ouï prononcer ce nom-là… Yvon! De qui étais-tu vassal?

      – De monseigneur de la Roche.

      – Ah! ah! en effet, je me souviens. Ton père est pêcheur?

      – Pêcheur, répéta affirmativement Guyonne.

      – Et quel âge as-tu?

      – J'aurai tantôt vingt-cinq ans à la Chandeleur.

      – Vingt-cinq ans? tu en parais dix-sept à peine.

      Le changement de côté était à peine opéré qu'une risée violente siffla dans les agrès du Castor.

      Peu après on entendit un bruit sourd comme le roulement lointain du tonnerre, et le ciel se marbra de taches sombres.

      Tous les matelots avaient suspendu leur flânerie pour courir, qui au gouvernail, qui sur les vergues, qui au cabestan.

      – Ferle, ferle tout! tonnait le porte-voix du pilote.

      Mais avant que la manoeuvre fût exécutée, une seconde bourrasque assaillit le Castor par le travers, et il donna une telle bande sur bâbord que les boute-hors des basses vergues plongèrent fort avant dans l'eau.

      Cette bascule inattendue précipita le marquis contre le bastingage de la dunette.

      Les oeuvres-vives du Castor craquèrent avec un horrible frissonnement.

      – Rentrez, monsieur, dit alors Chedotel au soigneur de la Roche; rentrez dans la cabine, votre place n'est pas ici!

      En disant ces mots, le pilote n'était plus cet homme au visage astucieux et rechigné que nous avons naguère présenté au lecteur; c'était le marin, dans sa sphère; le marin qui mesure ses forces à celles de la nature en furie, et ne reconnaît d'autre conseiller que son coup d'oeil, d'autre maître que son vouloir.

      Sur terre, l'être humain rarement oublie son caractère: sur mer il l'abaisse ou l'exalte au gré des circonstances.

      Paresseux, ivrogne, libertin, vil, le matelot est cependant susceptible d'accomplir des prodiges de travail, de continence, de noblesse.

      Le commandant d'un navire, bête, stupide dans un temps calme, deviendra un génie dans une tempête. Sa voix dominera celle de l'ouragan, sa volonté domptera la rage des éléments, et sa personne s'incarnera d'une nouvelle vie pour lutter avec les trois formidables ennemis conjurés à sa perte:– l'eau, l'air, le feu!

      Semblable à un artiste que l'inspiration embrase, Chedotel, son porte-voix d'une main, son astrolabe de l'autre, était grandi de dix coudées.

      La mer montait, montait. Les lames d'eau, grosses comme des montagnes, furieuses comme des Ogresses déchaînées, se ruaient tumultueusement contre la carène et la préceinte du navire.

      Les rafales se succédaient avec une rapidité effrayante. On eût dit que le Castor dansait une sorte de danse macabre sur l'abîme. Tantôt il s'ensevelissait dans le linceul des flots roulant autour de lui leurs plis humides; puis, ruisselant d'eau, haletant, il surgissait de son suaire aquatique et recommençait, à travers mille périls, mille naufrages, sa course échevelée.

      Toutes les voiles heureusement étaient ployées; quatre hommes robustes se tenaient à la barre du gouvernail, et Chedotel, ferme à son poste, dirigeait le vaisseau avec l'aisance d'un écuyer habile qui a lancé sa, monture au milieu des ravines, des fondrières et des précipices.

      Les matelots oubliaient les dangers de la situation pour admirer le sang-froid vraiment extraordinaire du pilote.

      La tourmente sévissait toujours avec une opiniâtreté inquiétante. Il était à craindre que le Castor ne vînt à toucher un de ces nombreux écueils dont la Manche est si abondamment parsemée.

      La nuit approchait à grands pas, et les proscrits, confinés dans l'entrepont, se livraient, sauf le petit nombre de ceux qui avaient déjà voyagé en mer, à toutes les transes de la terreur, lorsqu'un cri terrible mit le comble à leurs angoisses:

      – Au feu! au feu!

      Presqu'au même moment, Jean de Ganay parut en haut de l'échelle qui descendait à l'intérieur du Castor.

      – Dix hommes de bonne volonté! demanda-t-il.

      Plus de vingt se jetèrent sur les degrés de l'échelle.

      Le vicomte fit rapidement son choix, enjoignit aux élus de monter, et reforma le panneau.

      Pour exécuter tout cela, il avait dépensé moins de temps que nous pour le dire.

      Le feu avait pris aux cuisines, et déjà la caisse de bois qui les contenait était complètement étreinte par le cercle destructeur des flammes, lorsque les dix condamnés arrivèrent sur le tillac.

      Le vent redoublait d'impétuosité.

      Le Castor volait à la cime des flots avec des inclinaisons de roulis et de tangage permettant à peine aux hommes employés aux pompes de garder l'équilibre.

      – Accrochez-vous aux haubans et aux cabillots! leur criait Chedotel, qui, du haut de son banc de quart, suivait sans émoi les mouvements désordonnés de la barque, et déployait une présence d'esprit surprenante dans la multiplication de ses ordres.

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      Notes

      1

      On comprend que la lettre que nous donnons ici n'est qu'un abrégé très-succinct de celle qui accordait à Guillaume de la Roche la lieutenance du Canada. Publier la lettre en entier eût été un hors-d'oeuvre qui aurait nui à l'intérêt dramatique de notre récit.

      2

      Lescarbot dit à ce sujet:

      «Et СКАЧАТЬ