Cyrano de Bergerac. Edmond Rostand
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Cyrano de Bergerac - Edmond Rostand страница 5

Название: Cyrano de Bergerac

Автор: Edmond Rostand

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn:

isbn:

СКАЧАТЬ théâtre !

      Votre place, aujourd’hui, là, voyons, entre nous,

      Vous a coûté combien ?

      RAGUENEAU.

      Quatre flans. Quinze choux.

      (Il regarde de tous côtés.)

      Monsieur de Cyrano n’est pas là ? Je m’étonne.

      LIGNIÈRE.

      Pourquoi ?

      RAGUENEAU.

      Montfleury joue !

      LIGNIÈRE.

      En effet, cette tonne

      Va nous jouer ce soir le rôle de Phédon.

      Qu’importe à Cyrano ?

      RAGUENEAU.

      Mais vous ignorez donc ?

      Il fit à Montfleury, messieurs, qu’il prit en haine,

      Défense, pour un mois, de reparaître en scène.

      LIGNIÈRE, qui en est à son quatrième petit verre.

      Eh bien ?

      RAGUENEAU.

      Montfleury joue !

      CUIGY, qui s’est rapproché de son groupe.

      Il n’y peut rien.

      RAGUENEAU.

      Oh ! oh !

      Moi, je suis venu voir !

      PREMIER MARQUIS.

      Quel est ce Cyrano ?

      CUIGY.

      C’est un garçon versé dans les colichemardes.

      DEUXIÈME MARQUIS.

      Noble ?

      CUIGY.

      Suffisamment. Il est cadet aux gardes.

      (Montrant un gentilhomme qui va et vient dans la salle comme s’il cherchait quelqu’un.)

      Mais son ami Le Bret peut vous dire…

      (Il appelle.)

      Le Bret !

      (Le Bret descend vers eux.)

      Vous cherchez Bergerac ?

      LE BRET.

      Oui, je suis inquiet !…

      CUIGY.

      N’est-ce pas que cet homme est des moins ordinaires ?

      LE BRET, avec tendresse.

      Ah ! c’est le plus exquis des êtres sublunaires !

      RAGUENEAU.

      Rimeur !

      CUIGY.

      Bretteur !

      BRISSAILLE.

      Physicien !

      LE BRET.

      Musicien !

      LIGNIÈRE.

      Et quel aspect hétéroclite que le sien !

      RAGUENEAU.

      Certes, je ne crois pas que jamais nous le peigne

      Le solennel monsieur Philippe de Champaigne ;

      Mais bizarre, excessif, extravagant, falot,

      Il eût fourni, je pense, à feu Jacques Callot

      Le plus fol spadassin à mettre entre ses masques.

      Feutre à panache triple et pourpoint à six basques,

      Cape que par derrière, avec pompe, l’estoc

      Lève, comme une queue insolente de coq,

      Plus fier que tous les Artabans dont la Gascogne

      Fut et sera toujours l’alme Mère Gigogne,

      Il promène, en sa fraise à la Pulcinella,

      Un nez !… Ah ! messeigneurs, quel nez que ce nez-là !…

      On ne peut voir passer un pareil nasigère

      Sans s’écrier : « Oh ! non, vraiment, il exagère ! »

      Puis on sourit, on dit : « Il va l’enlever… » Mais

      Monsieur de Bergerac ne l’enlève jamais.

      LE BRET, hochant la tête.

      Il le porte, – et pourfend quiconque le remarque !

      RAGUENEAU, fièrement.

      Son glaive est la moitié des ciseaux de la Parque !

      PREMIER MARQUIS, haussant les épaules.

      Il ne viendra pas !

      RAGUENEAU.

      Si !… Je parie un poulet

      À la Ragueneau !

      LE MARQUIS, riant.

      Soit !

      (Rumeurs d’admiration dans la salle. Roxane vient de paraître dans sa loge. Elle s’assied sur le devant, sa duègne prend place au fond. Christian, occupé à payer la distributrice, ne regarde pas.)

      DEUXIÈME MARQUIS, avec des petits cris.

      Ah ! messieurs ! mais elle est

      Épouvantablement ravissante !

      PREMIER MARQUIS.

      Une pêche

      Qui sourirait avec une fraise !

      DEUXIÈME MARQUIS.

      Et si fraîche

      Qu’on pourrait, l’approchant, prendre un rhume de cœur !

      CHRISTIAN, lève la tête, aperçoit Roxane, et saisit vivement Lignière par le bras.

      C’est elle !

      LIGNIÈRE, СКАЧАТЬ