La reine Margot. Alexandre Dumas
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу La reine Margot - Alexandre Dumas страница 24

Название: La reine Margot

Автор: Alexandre Dumas

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn:

isbn:

СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      – Lui-même. Ceux qui l’escortent sont Marcel, ex-prévôt des marchands, et J. Choron, prévôt actuel. Les deux derniers vont mettre sur pied leurs compagnies de bourgeois; et tenez, voici le capitaine du quartier qui entre dans la rue: regardez bien ce qu’il va faire.

      – Il heurte à chaque porte. Mais qu’y a-t-il donc sur les portes auxquelles il heurte?

      – Une croix blanche, jeune homme; une croix pareille à celle que nous avons à nos chapeaux. Autrefois on laissait à Dieu le soin de distinguer les siens; aujourd’hui nous sommes plus civilisés, et nous lui épargnons cette besogne.

      – Mais chaque maison à laquelle il frappe s’ouvre, et de chaque maison sortent des bourgeois armés.

      – Il frappera à la nôtre comme aux autres, et nous sortirons à notre tour.

      – Mais, dit Coconnas, tout ce monde sur pied pour aller tuer un vieil huguenot! Mordi! c’est honteux! c’est une affaire d’égorgeurs et non de soldats!

      – Jeune homme, dit Maurevel, si les vieux vous répugnent, vous pourrez en choisir de jeunes. Il y en aura pour tous les goûts. Si vous méprisez les poignards, vous pourrez vous servir de l’épée; car les huguenots ne sont pas gens à se laisser égorger sans se défendre, et, vous le savez, les huguenots, jeunes ou vieux, ont la vie dure.

      – Mais on les tuera donc tous, alors? s’écria Coconnas.

      – Tous.

      – Par ordre du roi?

      – Par ordre du roi et de M. de Guise.

      – Et quand cela?

      – Quand vous entendrez la cloche de Saint-Germain-l’Auxerrois.

      – Ah! c’est donc pour cela que cet aimable Allemand, qui est à M. de Guise… comment l’appelez-vous donc?

      – M. de Besme?

      – Justement. C’est donc pour cela que M. de Besme me disait d’accourir au premier coup de tocsin?

      – Vous avez donc vu M. de Besme?

      – Je l’ai vu et je lui ai parlé.

      – Où cela?

      – Au Louvre. C’est lui qui m’a fait entrer, qui m’a donné le mot d’ordre, qui m’a…

      – Regardez.

      – Mordi! c’est lui-même.

      – Voulez-vous lui parler?

      – Sur mon âme! je n’en serais pas fâché.

      Maurevel ouvrit doucement la fenêtre. Besme, en effet, passait avec une vingtaine d’hommes.

      – Guise et Lorraine! dit Maurevel.

      Besme se retourna, et, comprenant que c’était à lui qu’on avait affaire, il s’approcha.

      – Ah! ah! c’être fous, monsir de Maurefel.

      – Oui, c’est moi; que cherchez-vous?

      – J’y cherche l’auperge de la Belle-Étoile, pour brévenir un certain monsir Gogonnas.

      – Me voici, monsieur de Besme! dit le jeune homme.

      – Ah! pon, ah! pien… Vous êtes brêt?

      – Oui. Que faut-il faire?

      – Ce que vous tira monsir de Maurefel. C’être un bon gatholique.

      – Vous l’entendez? dit Maurevel.

      – Oui, répondit Coconnas. Mais vous, monsieur de Besme, où allez-vous?

      – Moi?… dit de Besme en riant…

      – Oui, vous?

      – Moi, je fas tire un betit mot à l’amiral.

      – Dites-lui-en deux, s’il le faut, dit Maurevel, et que cette fois, s’il se relève du premier, il ne se relève pas du second.

      – Soyez dranguille, monsir de Maurefel, soyez dranguille, et tressez-moi pien ce cheune homme-là.

      – Oui, oui, n’ayez pas de crainte, les Coconnas sont de fins limiers, et bons chiens chassent de race.

      – Atieu!

      – Allez.

      – Et fous?

      – Commencez toujours la chasse, nous arriverons pour la curée. De Besme s’éloigna et Maurevel ferma la fenêtre.

      – Vous l’entendez, jeune homme? dit Maurevel; si vous avez quelque ennemi particulier, quand il ne serait pas tout à fait huguenot, mettez-le sur la liste, et il passera avec les autres.

      Coconnas, plus étourdi que jamais de tout ce qu’il voyait et de tout ce qu’il entendait, regardait tour à tour l’hôte, qui prenait des poses formidables, et Maurevel, qui tirait tranquillement un papier de sa poche.

      – Quant à moi, voilà ma liste, dit-il; trois cents. Que chaque bon catholique fasse, cette nuit, la dixième partie de la besogne que je ferai, et il n’y aura plus demain un seul hérétique dans le royaume!

      – Chut! dit La Hurière.

      – Quoi? répétèrent ensemble Coconnas et Maurevel.

      On entendit vibrer le premier coup de beffroi à Saint-Germain-l’Auxerrois.

      – Le signal! s’écria Maurevel. L’heure est donc avancée? Ce n’était que pour minuit, m’avait-on dit… Tant mieux! Quand il s’agit de la gloire de Dieu et du roi, mieux vaut les horloges qui avancent que celles qui retardent.

      En effet, on entendit tinter lugubrement la cloche de l’église. Bientôt un premier coup de feu retentit, et presque aussitôt la lueur de plusieurs flambeaux illumina comme un éclair la rue de l’Arbre-Sec.

      Coconnas passa sur son front sa main humide de sueur.

      – C’est commencé, s’écria Maurevel, en route!

      – Un moment, un moment! dit l’hôte; avant de nous mettre en campagne, assurons-nous du logis, comme on dit à la guerre. Je ne veux pas qu’on égorge ma femme et mes enfants pendant que je serai dehors: il y a un huguenot ici.

      – M. de La Mole? s’écria Coconnas avec un soubresaut.

      – Oui! le parpaillot s’est jeté dans la gueule du loup.

      – Comment! dit Coconnas, vous vous attaqueriez à votre hôte?

      – C’est à son intention surtout que j’ai repassé ma rapière.

      – Oh! oh! fit le Piémontais en fronçant le sourcil.

      – Je n’ai СКАЧАТЬ