Таинственный остров. Уровень 1 / L’Île mystérieuse. Жюль Верн
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СКАЧАТЬ feu, qui rôtira parfaitement ce magnifique gibier dont nous nous régalerons tout à l'heure!

      – Mais qui a allumé?.. demanda Pencroff.

      – Le soleil!»

      La réponse de Gédéon Spilett était exacte. C'était le soleil qui avait fourni cette chaleur dont s'émerveillait Pencroff. Le marin ne voulait pas en croire ses yeux, et il était tellement ébahi, qu'il ne pensait pas à interroger l'ingénieur.

      «Vous aviez donc une lentille, monsieur? demanda Harbert à Cyrus Smith.

      – Non, mon enfant, répondit celui-ci, mais j'en ai fait une.»

      Et il montra l'appareil qui lui avait servi de lentille. C'étaient tout simplement les deux verres qu'il avait enlevés à la montre du reporter et à la sienne. Après les avoir remplis d'eau et rendu leurs bords adhérents au moyen d'un peu de glaise[18], il s'était ainsi fabriqué une véritable lentille, qui, concentrant les rayons solaires sur une mousse bien sèche, en avait déterminé la combustion.

      Impressionné, Pencroff demanda au reporter de tout noter. Pendant ce temps, le cabiai était préparé et bientôt grillé sur la broche.

      Les Cheminées étaient redevenues plus accueillantes après les efforts de rénovation de Cyrus Smith et de ses compagnons. L'ingénieur, presque complètement rétabli, avait inspecté le mont qu'il prévoyait de gravir le lendemain, espérant ainsi résoudre le mystère de leur situation.

      Le jour suivant, les explorateurs étaient prêts à partir. Armés de bâtons, ils quittèrent les Cheminées et traversèrent la forêt. À neuf heures, ils atteignirent la lisière ouest de la forêt, découvrant un sol légèrement incliné vers l'intérieur des terres.

      Après une pause à dix heures, ils contemplèrent le mont composé de deux cônes, avec des contreforts et des vallées entre eux. Déterminés à atteindre leur objectif, ils continuèrent leur chemin vers le sommet, sans se laisser distraire par la faune ou la flore environnantes. Leur marche les amena à réfléchir sur leur situation et sur ce que leur réservait l'avenir.

      À midi, ils firent une halte près d'un bosquet de sapins, se reposant et se restaurant avant de poursuivre leur ascension. Le terrain devint progressivement plus difficile alors qu'ils s'approchaient du premier plateau, mais leur détermination ne faiblit pas.

      Vers quatre heures, ils atteignirent enfin le plateau du premier cône. Fatigués mais déterminés, ils organisèrent leur campement pour la nuit et se préparèrent à poursuivre leur exploration le lendemain.

      Cyrus Smith, malgré la fatigue, entreprit une exploration nocturne du plateau circulaire pour déterminer la faisabilité de contourner le second cône. En compagnie de Harbert, il découvrit que contourner la montagne était impossible, mais ils trouvèrent une crevasse menant directement au sommet du cône.

      À travers cette crevasse, ils poursuivirent leur ascension, constatant que le volcan était éteint depuis longtemps. En atteignant le sommet, ils furent accueillis par l'éclat des étoiles du ciel austral. De là-haut, ils observèrent l'horizon obscur, se demandant si cette terre inconnue était une île isolée ou rattachée à un continent lointain.

      Une lueur sur l'horizon révéla la présence d'eau, confirmant qu'ils se trouvaient sur une île. La lune déclinante leur offrit un bref éclairage avant de disparaître, laissant dans l'obscurité la silhouette de l'île se dessiner contre l'océan.

      Cyrus Smith, saisissant la main de Harbert, annonça solennellement: «Une île!», alors que le croissant lunaire se reflétait brièvement sur la surface de l'eau avant de s'éteindre.

      Chapitre 11

      Une demi-heure plus tard, Cyrus Smith et Harbert étaient de retour au campement. L'ingénieur se contenta d'expliquer à ses compagnons que l'endroit où le hasard les avait conduits était une île, et qu'ils devraient réfléchir à leur situation le lendemain. Ensuite, chacun s'organisa pour dormir, et dans la grotte de basalte, à deux mille cinq cents pieds au-dessus du niveau de la mer, sous un ciel paisible, «les insulaires[19]«trouvèrent un sommeil profond.

      Le lendemain, 30 mars, après un petit déjeuner frugal composé de tragopan rôti, l'ingénieur décida de retourner au sommet du volcan pour examiner attentivement l'île où ils étaient peut-être prisonniers pour toujours. Cette fois, ses compagnons l'accompagnèrent dans cette nouvelle exploration. Ils voulaient tous voir cette île qui devrait répondre à tous leurs besoins.

      Vers sept heures du matin, Cyrus Smith, Harbert, Pencroff, Gédéon Spilett et Nab quittèrent le campement. Personne ne semblait inquiet de leur situation. Ils avaient confiance, en grande partie grâce à Cyrus Smith. Pencroff, surtout, après l'incident du feu, ne doutait pas un instant qu'ils puissent partir un jour de cet endroit.

      Le groupe emprunta le même chemin qu'avant. Le temps était magnifique, avec un ciel pur et ensoleillé. Ils atteignirent le cratère, un vaste entonnoir s'élevant à mille pieds au-dessus du plateau. À l'intérieur, il n'y avait pas d'obstacles à l'ascension, seulement des traces de lave ancienne.

      Une fois au sommet, ils s'écrièrent tous en voyant la mer tout autour d'eux. L'île était au centre de l'océan, sans aucune terre en vue jusqu'à l'horizon.

      Après avoir observé l'île dans son ensemble, ils se demandèrent si elle était habitée. Après un examen minutieux, ils conclurent qu'elle semblait vide de toute présence humaine.

      La journée se passa à nommer les différentes parties de l'île, de la baie de l'Union au mont Franklin, en passant par le golfe du Requin et le cap de la Griffe. L 'île fut finalement nommée l'île Lincoln, en l'honneur du président américain en lutte pour l'unité de la république.

      Ce soir-là, avant de s'endormir, ils discutèrent de leur pays et de la guerre civile qui le déchirait, espérant la victoire du Nord et la justice grâce à Grant et à Lincoln. Mais ils ne savaient pas encore que seize jours plus tard, Lincoln serait assassiné à Washington.

      Chapitre 12

      Les colons de l'île Lincoln jetèrent un dernier regard autour d'eux, firent le tour du cratère par son étroite arête, et, une demi-heure après, ils étaient redescendus sur le premier plateau, à leur campement de la nuit.

      Pencroff pensa qu'il était l'heure de déjeuner, et, à ce propos, il fut question de régler les deux montres de Cyrus Smith et du reporter. On sait que celle de Gédéon Spilett avait été respectée par l'eau de mer[20], puisque le reporter avait été jeté tout d'abord sur le sable, hors de l'atteinte des lames. C'était un instrument établi dans des conditions excellentes, un véritable chronomètre de poche, que Gédéon Spilett n'avait jamais oublié de remonter soigneusement chaque jour. Quant à la montre de l'ingénieur, elle s'était nécessairement arrêtée pendant le temps que Cyrus Smith avait passé dans les dunes. L'ingénieur la remonta donc, et, estimant approximativement par la hauteur du soleil qu'il devait être environ neuf heures du matin, il mit sa montre à cette heure.

      Gédéon Spilett allait l'imiter, quand l'ingénieur, l'arrêtant de la main, lui dit:

      «Non, mon cher Spilett, attendez. Vous avez conservé l'heure de Richmond, n'est-ce pas?

      – Oui, СКАЧАТЬ



<p>18</p>

rendu leurs bords adhérents au moyen d'un peu de glaise – плотно соединив края при помощи глины

<p>19</p>

les insulaires – островитяне

<p>20</p>

celle de Gédéon Spilett avait été respectée par l'eau de mer – часы Гедеона Спилета остались нетронутыми морской стихией