Избранные новеллы. Уровень 1 / Les Nouvelles Choisis. Ги де Мопассан
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СКАЧАТЬ que tu l’avais encore en quittant le bal?

      – Oui, je l’ai touchée dans le vestibule du ministère.

      – Elle doit être dans le fiacre.

      – Oui. C’est probable. As-tu pris le numéro?

      – Non. Et toi, tu ne l’as pas regardé?

      – Non.

      – Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas.

      Et le mari sortit. Il rentra vers sept heures et il n’avait rien trouvé.

      Il se rendit à la Préfecture de police[28], aux journaux, pour faire promettre une récompense.

      Elle attendit tout le jour. Loisel revint le soir, avec la figure pâlie; il n’avait rien découvert.

      – Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer[29]. Cela nous donnera le temps de nous retourner.

      Elle écrivit sous sa dictée[30].

      Au bout d’une semaine[31], ils avaient perdu toute espérance.

      Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara:

      – Il faut aviser à remplacer ce bijou.

      Ils prirent, le lendemain, la boîte qui l’avait renfermé, et se rendirent chez le joaillier, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres:

      – Ce n’est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière; j’ai dû seulement fournir l’écrin.

      Alors ils allèrent de bijoutier en bijoutier, cherchant une parure pareille à l’autre.

      Ils trouvèrent, dans une boutique du Palais Royal, un chapelet de diamants qui leur parut entièrement semblable à celui qu’ils cherchaient[32]. Il valait quarante mille francs. Ils prièrent donc le joaillier de ne pas le vendre avant trois jours[33].

      Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son père. Il emprunterait le reste.

      Quand Mme Loisel reporta la parure à Mme Forestier, celle-ci lui dit, d’un air froissé:

      – Tu aurais dû me la rendre plus tôt, car, je pouvais en avoir besoin.

      Elle n’ouvrit pas l’écrin, ce que redoutait son amie.

      Mme Loisel connut la vie horrible des nécessiteux. Il fallait payer cette dette effroyable. Elle payerait.

      Elle connut les gros travaux du ménage, les odieuses besognes de la cuisine.

      Il fallait chaque mois payer des billets, en renouveler d’autres, obtenir du temps.

      Cette vie dura dix ans. Au bout de dix ans, ils avaient tout restitué.

      Mme Loisel semblait vieille, maintenant. Elle était devenue la femme forte, et dure, et rude. Mal peignée, avec les mains rouges, elle parlait haut[34], lavait à grande eau les planchers. Mais parfois, lorsque son mari était au bureau, elle s’asseyait auprès de la fenêtre, et elle songeait à cette soirée d’autrefois, à ce bal, où elle avait été si belle.

      Un dimanche, comme elle était allée faire un tour[35] aux Champs-Élysées pour se délasser des besognes de la semaine, elle aperçut tout à coup une femme qui promenait un enfant. C’était Mme Forestier, toujours jeune, toujours belle, toujours séduisante.

      Mme Loisel se sentit émue. Allait-elle lui parler? Oui, certes. Et maintenant qu’elle avait payé, elle lui dirait tout. Pourquoi pas?

      Elle s’approcha.

      – Bonjour, Jeanne.

      L’autre ne la reconnaissait point. Elle balbutia:

      – Mais… madame!.. Je ne sais… Vous devez vous tromper.

      – Non. Je suis Mathilde Loisel.

      Son amie poussa un cri:

      – Oh!.. ma pauvre Mathilde, comme tu es changée!..

      – Oui, j’ai eu des jours bien durs, depuis que je ne t’ai vue; et bien des misères… et cela à cause de toi!..

      – De moi… Comment ça?

      – Tu te rappelles bien cette rivière de diamants que tu m’as prêtée pour aller à la fête du Ministère.

      – Oui. Eh bien?

      – Eh bien, je l’ai perdue.

      – Comment! puisque tu me l’as rapportée.

      – Je t’en ai rapporté une autre toute pareille. Et voilà dix ans que nous la payons. Enfin c’est fini, et je suis rudement contente.

      Mme Forestier s’était arrêtée.

      – Tu dis que tu as acheté une rivière de diamants pour remplacer la mienne?

      – Oui. Tu ne t’en étais pas aperçue, hein? Elles étaient bien pareilles.

      Et elle souriait d’une joie orgueilleuse et naïve.

      Mme Forestier, fort émue, lui prit les deux mains.

      – Oh! ma pauvre Mathilde! Mais la mienne était fausse. Elle valait au plus cinq cents francs!..

17 février 1884Упражнения

      1. Укажите род существительных и дайте их перевод.

      délicatesse – __________,

      salon – __________,

      soie – __________,

      argenterie – __________,

      bijou – __________,

      robe – __________,

      fête – __________,

      toilette – __________,

      coffret – __________,

      satin – __________,

      diamant – __________,

      désir – __________,

      ivresse – __________

      2. Найдите в тексте антонимы к представленным СКАЧАТЬ



<p>28</p>

la Préfecture de police – полицейская префектура

<p>29</p>

tu la fais réparer – ты отдала его починить (faire + infinitif используется в значении поручить что-то кому-то, приказать, т. е. делать не собственноручно)

<p>30</p>

sous sa dictée – под его диктовку

<p>31</p>

Au bout d’une semaine – Спустя неделю

<p>32</p>

qui leur parut entièrement semblable à celui qu’ils cherchaient – которое показалось им точь-в-точь таким же, какое они искали

<p>33</p>

avant trois jours – в ближайшие три дня

<p>34</p>

elle parlait haut – она громко говорила

<p>35</p>

faire un tour – прогуляться