Les Trois Mousquetaires / Три мушкетера. Александр Дюма
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Читать онлайн книгу Les Trois Mousquetaires / Три мушкетера - Александр Дюма страница 29

Название: Les Trois Mousquetaires / Три мушкетера

Автор: Александр Дюма

Издательство: КАРО

Жанр:

Серия: Littérature classique (Каро)

isbn: 978-5-9925-1601-2

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СКАЧАТЬ trois amis se mirent à rire.

      « Ah ! si vous riez ou si vous doutez, reprit Aramis, vous ne saurez rien.

      – Nous sommes croyants comme des mahométistes et muets comme des catafalques, dit Athos.

      – Je continue donc, reprit Aramis. Cette nièce vient quelquefois voir son oncle ; or elle s’y trouvait hier en même temps que moi, par hasard, et je dus m’offrir pour la conduire à son carrosse.

      – Ah ! elle a un carrosse, la nièce du docteur ? interrompit Porthos, dont un des défauts était une grande incontinence de langue ; belle connaissance, mon ami.

      – Porthos, reprit Aramis, je vous ai déjà fait observer plus d’une fois que vous êtes fort indiscret, et que cela vous nuit près des femmes.

      – Messieurs, messieurs, s’écria d’Artagnan, qui entrevoyait le fond de l’aventure, la chose est sérieuse ; tâchons donc de ne pas plaisanter si nous pouvons. Allez, Aramis, allez.

      – Tout à coup, un homme grand, brun, aux manières de gentilhomme…, tenez, dans le genre du vôtre, d’Artagnan.

      – Le même peut-être, dit celui-ci.

      – C’est possible, continua Aramis,… s’approcha de moi, accompagné de cinq ou six hommes qui le suivaient à dix pas en arrière, et du ton le plus poli : “Monsieur le duc, me dit-il, et vous, madame”, continua-t-il en s’adressant à la dame que j’avais sous le bras…

      – À la nièce du docteur ?

      – Silence donc, Porthos ! dit Athos, vous êtes insupportable.

      – Veuillez monter dans ce carrosse, et cela sans essayer la moindre résistance, sans faire le moindre bruit. »

      – Il vous avait pris pour Buckingham ! s’écria d’Artagnan.

      – Je le crois, répondit Aramis.

      – Mais cette dame ? demanda Porthos.

      – Il l’avait prise pour la reine ! dit d’Artagnan.

      – Justement, répondit Aramis.

      – Le Gascon est le diable ! s’écria Athos, rien ne lui échappe.

      – Le fait est, dit Porthos, qu’Aramis est de la taille et a quelque chose de la tournure du beau duc ; mais cependant, il me semble que l’habit de mousquetaire…

      – J’avais un manteau énorme, dit Aramis.

      – Au mois de juillet, diable ! fit Porthos, est-ce que le docteur craint que tu ne sois reconnu ?

      – Je comprends encore, dit Athos, que l’espion se soit laissé prendre par la tournure ; mais le visage…

      – J’avais un grand chapeau, dit Aramis.

      – Oh ! mon Dieu, s’écria Porthos, que de précautions pour étudier la théologie !

      – Messieurs, messieurs, dit d’Artagnan, ne perdons pas notre temps à badiner ; éparpillons-nous et cherchons la femme du mercier, c’est la clef de l’intrigue.

      – Une femme de condition si inférieure ! vous croyez, d’Artagnan ? fit Porthos en allongeant les lèvres avec mépris.

      – C’est la filleule de La Porte, le valet de confiance de la reine. Ne vous l’ai-je pas dit, messieurs ? Et d’ailleurs, c’est peut-être un calcul de Sa Majesté d’avoir été, cette fois, chercher ses appuis si bas. Les hautes têtes se voient de loin, et le cardinal a bonne vue.

      – Eh bien, dit Porthos, faites d’abord prix avec le mercier, et bon prix.

      – C’est inutile, dit d’Artagnan, car je crois que s’il ne nous paie pas, nous serons assez payés d’un autre côté. »

      En ce moment, un bruit précipité de pas retentit dans l’escalier, la porte s’ouvrit avec fracas, et le malheureux mercier s’élança dans la chambre où se tenait le conseil.

      « Ah ! messieurs, s’écria-t-il, sauvez-moi, au nom du Ciel, sauvez- moi ! Il y a quatre hommes qui viennent pour m’arrêter ; sauvez-moi, sauvez-moi ! »

      Porthos et Aramis se levèrent.

      « Un moment, s’écria d’Artagnan en leur faisant signe de repousser au fourreau leurs épées à demi tirées ; un moment, ce n’est pas du courage qu’il faut ici, c’est de la prudence.

      – Cependant, s’écria Porthos, nous ne laisserons pas…

      – Vous laisserez faire d’Artagnan, dit Athos, c’est, je le répète, la forte tête de nous tous, et moi, pour mon compte, je déclare que je lui obéis. Fais ce que tu voudras, d’Artagnan. »

      En ce moment, les quatre gardes apparurent à la porte de l’antichambre, et voyant quatre mousquetaires debout et l’épée au côté, hésitèrent à aller plus loin.

      « Entrez, messieurs, entrez, cria d’Artagnan ; vous êtes ici chez moi, et nous sommes tous de fidèles serviteurs du roi et de M. le cardinal.

      – Alors, messieurs, vous ne vous opposerez pas à ce que nous exécutions les ordres que nous avons reçus ? demanda celui qui paraissait le chef de l’escouade.

      – Au contraire, messieurs, et nous vous prêterions main-forte, si besoin était.

      – Mais que dit-il donc ? marmotta Porthos.

      – Tu es un niais, dit Athos, silence !

      – Mais vous m’avez promis…, dit tout bas le pauvre mercier.

      – Nous ne pouvons vous sauver qu’en restant libres, répondit rapidement et tout bas d’Artagnan, et si nous faisons mine de vous défendre, on nous arrête avec vous.

      – Il me semble, cependant…

      – Venez, messieurs, venez, dit tout haut d’Artagnan ; je n’ai aucun motif de défendre monsieur. Je l’ai vu aujourd’hui pour la première fois, et encore à quelle occasion, il vous le dira lui-même, pour me venir réclamer le prix de mon loyer. Est-ce vrai, monsieur Bonacieux ? Répondez !

      – C’est la vérité pure, s’écria le mercier, mais monsieur ne vous dit pas…

      – Silence sur moi, silence sur mes amis, silence sur la reine surtout, ou vous perdriez tout le monde sans vous sauver. Allez, allez, messieurs, emmenez cet homme ! »

      Et d’Artagnan poussa le mercier tout étourdi aux mains des gardes, en lui disant :

      « Vous êtes un maraud, mon cher ; vous venez me demander de l’argent, à moi ! à un mousquetaire ! En prison, messieurs, encore une fois, emmenez-le en prison et gardez-le sous clef le plus longtemps possible, cela me donnera du temps pour payer. »

      Les sbires se confondirent en remerciements et emmenèrent leur proie.

      Au moment où ils descendaient, d’Artagnan frappa sur l’épaule du chef :

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