Название: Absolution Providentielle
Автор: Pamela Fagan Hutchins
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9788835431541
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Je repris la parole avec des mots mesurés.
- Je suppose que je n’ai pas le choix. Je vais honorer tes souhaits, mais laisse-moi être claire à cent pour cent : C’est ta décision. Je ne comprends pas, et ce n’est pas ce que je veux. Je promets également d’être honnête avec toi. Je vais commencer par ça tout de suite.
Ça semblait être un bon point de départ, puisque je lui avais menti hier soir et qu’il le savait.
- Cela me fait mal. Tu me traites comme si tu me détestais. Nous avons eu un moment regrettable ce week-end. Je pense que nous devrions reparler de tout ça au bureau.
- Ça ne fera aucune différence, ici ou là-bas, dit Nick. Il se leva, mais je l’arrêtai.
- Attends. J’ai le droit de dire ce que je voudrais que tu fasses de plus ou de moins.
Il se rassit. J’ignorais la douleur lancinante dans mon estomac et je commençais.
- J’aimerais que tu fasses davantage preuve d’ouverture d’esprit et de moins juger et prendre moins de décisions irréfléchies.
- OK.
- OK, tu t’engages à le faire ?
- OK, je t’ai entendue.
Nous nous sommes regardâmes fixement pendant quelques secondes de plus. Puis Nick se leva. Les pieds de sa chaise firent un horrible bruit strident contre le tapis d’hôtel en laine d’acier. Je grimaçai. Vu le resserrement de ses lèvres et de ses sourcils, il interpréta ma grimace de travers. Il s’éloigna sans un mot.
Je restai collée à ma chaise.
Un peu plus tard - quelques secondes, quelques minutes - Emily interrompit mon interprétation de sculpture de glace.
- La Terre à Katie. C’est l’heure de la pause. Tu viens ? demanda-t-elle. Sa voix était hargneuse, mais moins que ses textes précédents.
Je levais les yeux vers elle. Elle avait de longues jambes, des bottes de cow-boy et un jean qu’elle avait complété par une veste de chez Gap et une chemise violette en coton tricoté.
- Hum, merci, non, je vais te retrouver plus tard, lui répondis-je.
Emily sortit de la salle de conférence avec un groupe de parajuristes. Je me dirigeai vers le bar. Quelle boisson était respectable à dix heures du matin ? Je commandai un Bloody Mary, un cocktail que je n’avais jamais essayé. Qui savait que les Bloody Marys étaient si bons ? Le premier étant bien descendu, j’en commandai un autre. Avec l’aide de mon nouvel ami le Bloody Mary, je décidais que je pouvais réparer les choses avec Nick. Seulement, je n’arrivais pas à le trouver.
De retour de la pause, je coinçai Emily.
- Tu as vu Nick ? Lui demandais-je
Emily soupira.
- Il est parti. Je l’ai entendu dire à Gino qu’il avait une urgence familiale.
La guigne.
Le reste de la journée se déroula dans le brouillard. Je ne me rappelle pas grand-chose. Je pense avoir fait des expressions faciales et des commentaires appropriés lorsque cela était nécessaire. Ou peut-être que non. Mon cerveau en tambour de machine à laver était agité par des pensées à propos de Nick.
Cet après-midi-là, Emily me reconduisit chez moi dans ma vieille Accord argentée. Le jour se transforma en nuit, et la nuit se transforma en jour, et le lendemain, me réveillant au son de la voix de mon frère, j’étais étalée sur le canapé de mon salon.
Chapitre 4
Appartement de Katie, Dallas, Texas
Le 16 mars 2012
- Tu n’as pas de meilleure excuse que ça pour ne pas répondre à mes appels ?
Dit Collin sur son ton sévère de grand frère. Je forçai mes yeux à s’ouvrir assez longtemps pour le voir gesticuler dans ce qui fut un jour le beau salon de mon appartement. Collin était mon jumeau irlandais, mon frère aîné de onze mois. Nous avions cependant terminé le lycée la même année, car mon père, en bon Texan, avait insisté pour faire redoubler Collin d’une année pour lui permettre d’acquérir un avantage physique sur le terrain de football. Nous étions donc des camarades de classe ainsi que des frères et sœurs. Malgré cela, Collin avait toujours agi de manière paternelle envers moi, surtout l’année dernière après la perte de maman et papa.
J’ouvris un peu plus les yeux, assez pour voir le désordre. Je suppose que ça n’avait pas l’air présentable. Je suis généralement très pointilleuse sur mon environnement. Collin avait toujours insinué que j’avais des troubles obsessionnels compulsifs, mais je n’étais pas d’accord. Je passais l’aspirateur en marchant à reculons parce que je ne voulais pas laisser de traces de pas sur le tapis. Je classais mes vêtements par saison et les sous-catégories par fonction et par couleur, car qui ne le fait pas ? Et si les autres ne peignaient pas la frange de leurs coussins, je pense qu’ils le devraient. Une frange emmêlée. Quelle horreur.
Ces dernières semaines, cependant ? Eh bien, pas tant que ça.
Il y avait des emballages de casse-croûtes sur la table de la cuisine et quelques bouteilles vides de jus de tomate et de vodka Ketel One sur le comptoir. Ce n’était pas insalubre selon les normes de Dennis la Menace, mais, d’après mon frère, c’était troublant. Mon pyjama était mon uniforme de travail de la veille, et les vêtements des jours précédents gisaient en tas à côté du canapé - canapé sur lequel la frange du coussin me narguait avec ses nœuds. La télévision diffusait « Runaway » de Bon Jovi sur une station de musique rock des années 80 de Direct TV. Un Bloody Mary presque vide me narguait depuis la table basse, où il trônait à côté de mon ordinateur portable Vaio rouge, d’une bouteille d’Excedrin et de mon iPhone.
Je m’assis d’une manière aussi digne que possible et je lissai mes vêtements.
- Pourquoi n’ai-je pas entendu l’alarme quand tu es entré ? Lui demandais-je.
Collin avait un jeu de clés de mon appartement, mais mon alarme aurait dû sonner à l’ouverture de la porte.
Sans ménagement, Collin répondit :
- Je suppose que tu étais trop bourrée pour te rappeler de l’activer. Ou peut-être que tu as eu un visiteur qui s’est esquivé au milieu de la nuit ?
Il cherchait un deuxième verre, mais j’avais bu en solitaire. Collin commença à organiser mon désordre.
- Collin, je vais faire ça, lui dis-je.
- Non. Va te rafraîchir, dit-il. Je t’invite au petit déjeuner. C’est un ordre.
Je le regardais tristement. Il portait son habituel СКАЧАТЬ