Mesdames Nos Aïeules: dix siècles d'élégances. Albert Robida
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Название: Mesdames Nos Aïeules: dix siècles d'élégances

Автор: Albert Robida

Издательство: Bookwire

Жанр: Документальная литература

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isbn: 4064066074562

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СКАЧАТЬ la pierre se découpe, se tord, flamboie presque en magnifiques efflorescences sculptées, l'étoffe plus souple se découpe, se tord et flamboie aussi. Les hautes coiffures que nous qualifions d'extravagantes, ce sont les toits effilés des tourelles qui montent partout vers le ciel. Tout est multicolore, les gens d'alors aiment les couleurs gaies, toute la gamme des jaunes, des rouges, des verts est employée.

      Plus tard le costume se met plus au large en même temps que l'architecture. C'est la Renaissance et ses modes plus amples et plus molles; on cherche du nouveau dans le vieux, l'Italie influe sur les toilettes comme sur les édifices, il n'est pas jusqu'aux armures de guerre ou de parade des princes, aux vêtements de fer des riches seigneurs, qui ne recherchent quelques formes antiques et ne se couvrent de rinceaux, ou d'ornements à la romaine.

      La sévérité, nous pouvons dire la maussaderie des modes de la fin du XVIe siècle, ne se retrouve-t-elle pas dans les édifices d'une époque assombrie par tant de troubles?

      Renaissance.

      L'énormément ennuyeux et somptueux palais de Versailles, les grands hôtels solennels d'une architecture pleine de morgue, ce sont bien vraiment les couvercles qui convenaient aux énormes et solennelles perruques du grand Roi, aux corsages guindés et empesés, aux raides cornettes de madame de Maintenon. Et le XVIIIe siècle après l'ennuyeuse fin du XVIIe?

      NOBLE DAME, FIN DU XIVe SIÈCLE.

      L'architecture et la toilette mettent de côté, en même temps, le pompeux et le solennel; toilette rococo, architecture à falbalas, c'est tout un.

      Sous le Grand Roi.

      Plus tard, les gens de la Révolution et de l'Empire se costumant à la grecque et à la romaine, édifices et maisons font de même. Puis les modes et les édifices sont absolument sans style et de toute banalité de 1840 à 1860, époque de transition et d'attente.

      De nos jours enfin, époque de recherches et de fouilles archéologiques, d'essais et de reconstitutions, temps d'érudition plus que d'imagination et de création, nous voyons la mode et l'architecture, marchant toujours de conserve, fouiller ensemble dans les cartons du passé, essayer également l'un après l'autre tous les styles, s'éprendre successivement de toutes les époques, en adopter les formes pour les rejeter vite l'une après l'autre... Soyons donc de notre temps et plongeons nous aussi dans les cartons du passé à la recherche des jolies choses et des originalités de jadis.

      Au delà d'une certaine époque, les documents certains n'abondent pas et nous devons nous contenter de suppositions. Qui nous dira vraiment ce qu'étaient le costume et la mode, et par cela l'aspect de la vie, aux temps mérovingiens et carlovingiens, lorsque:

      Quatre bœufs attelés, d'un pas tranquille et lent,

       Promenaient dans Paris le monarque indolent.

      Qui nous dépeindra les élégances de ces époques nébuleuses? car, en dépit de la rudesse et de la barbarie, il devait s'en trouver tout de même, puisqu'en maints passages de leurs écrits, déjà les vieux chroniqueurs, évêques ou moines, fulminent contre le luxe effréné des femmes.

      Sous Louis XV.

      Qui nous dépeindra les contemporaines de Charlemagne et nous renseignera un peu sur les élégances du Xe siècle? Quelques statues peut-être, parvenues jusqu'à nous plus ou moins écornées, seront nos seuls documents; nous devrons nous en contenter et les rapprocher des vagues renseignements contenus dans les barbares illustrations des manuscrits d'alors, encore si éloignées des magnifiques miniatures que les enlumineurs du moyen âge prodigueront plus tard.

      Le premier journal de modes, c'est donc pour nous quelque portail de cathédrale ou quelque statue tombale échappée par miracle aux ravages du temps et au marteau des iconoclastes huguenots ou sans-culottes.

      Plus tard, les miniatures, les vitraux, les tapisseries nous apporteront des renseignements plus complets et plus certains, des figures bien plus précises; le document abondera.

      D'ailleurs, dès le XIVe siècle, le vrai journal de modes existe; il n'a pas encore adopté la forme gazette que nous lui connaissons depuis cent ans seulement, mais c'est le journal de modes tout de même, le renseignement voyageant sous la forme de poupées qui portent des modèles de costumes d'un pays à un autre, de Paris surtout.

      Car Paris tenait déjà le sceptre et gouvernait la mode, non pas, il est vrai, comme aujourd'hui, d'un pôle à l'autre, des confins de l'Amérique glaciale à l'Australie, vouée encore aux petits os passés dans les narines pour toute coquetterie, il y a cinquante ans à peine, de la cour des Radjahs d'Asie au sérail du Grand Turc et au palais de S. M. l'impératrice du Nippon fleuri.

      Au moyen âge, des grandes dames, en notre cher petit coin d'Europe, s'envoyaient de petites poupées habillées à la dernière mode du jour par des coupeurs de robes, des couturières ou des couturiers dont le nom n'est point passé à la postérité.

      Dans son château lointain, perdu dans les landes bretonnes ou perché sur quelque roc des bords du Rhin, la duchesse ou la margrave avait ainsi dans les grandes occasions, communication plus ou moins rapide des élégances à la mode dans les grands centres de luxe comme la cour de Paris ou la cour de Bourgogne, rivales en faste et en éblouissements, et dont les comptes remis au jour nous révèlent les grandes dépenses avec tous les détails de ces somptuosités dont les contemporains étaient éblouis et que tous les chroniqueurs ont rapportées.

      Certaines villes importantes recevaient aussi de la même façon les décrets de la mode, puisque nous voyons, pendant des siècles, Venise, autre centre d'arts somptuaires, trait d'union entre le négoce de l'Orient et le luxe de l'Occident, recevoir chaque année une poupée parisienne. Dans la ville des doges, c'était un usage immémorial d'exposer, le jour de l'Ascension, sous les arcades de la Merceria, au bout de la place Saint-Marc, la toilette de l'année, cette image d'une parisienne à la dernière mode, pour l'édification des nobles vénitiennes qui se portaient en foule à l'exhibition.

      Sous Louis XII.

      L'Escoffion.

       MOYEN AGE

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