Théologie hindoue: Le Kama soutra. Vatsyayana
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Название: Théologie hindoue: Le Kama soutra

Автор: Vatsyayana

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066073954

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СКАЧАТЬ les premières légendes bouddhistes, le Lalita-Vistara, par exemple, Siva vient immédiatement après Brahma et Çakra (Indra). On sait qu'il y a toujours eu grande sympathie et nombreux rapprochements entre le bouddhisme et le sivaïsme, sans doute parce que ce dernier était très rationnaliste et presque monothéiste, tandis que le vishnouvisme représentait le panthéisme et l'idolâtrie. Le sivaïsme est resté longtemps la religion professionnelle des Brahmes lettrés.

      Il y a maintenant dans le sud de l'Inde une secte spiritualiste qui prétend professer le sivaïsme primitif. Elle a eu pour interprète Senathi Radja dans son livre: «le sivaïsme dans l'Inde méridionale.»

      Le sivaïsme, dit l'auteur, paraît être la plus ancienne des religions; l'ancienne littérature dravidienne est entièrement sivaïste. Agastia est le premier sage qui a enseigné le monothéisme sivaïste, bien avant les six systèmes de philosophie hindoue, en le fondant à la fois sur les Vedas et sur les Agamas, écrits qui n'ont jamais été traduits dans aucune langue européenne. Voici le résumé de la doctrine monothéiste:

      «Tout est compris dans les trois termes: Dieu, l'âme, la matière.

      Issouara ou Siva ou Dieu est la cause efficiente de l'univers, son créateur et sa providence.

      Siva est immuable, omnipotent, omniscient et miséricordieux, il remplit l'univers et pourtant il en diffère.

      Il est en union intime avec l'âme humaine immortelle, mais il se distingue des âmes individuelles qui sont inférieures d'un degré à son essence. Son union avec une âme devient manifeste quand celle-ci s'affranchit du joug des sens, ce qu'elle ne peut faire sans la grâce dont Siva est le dispensateur.

      La matière est éternelle et passive, c'est Siva qui la meut; il est l'époux de la nature entière qu'il féconde par son action universelle.

      Il n'y a qu'un dieu, ceux qui disent qu'il y a plusieurs dieux seront voués au feu infernal.

      La révélation de Dieu est une, la destinée finale est une, la voie morale pour l'humanité tout entière est une.»

      De là vient sans doute le renseignement suivant, donné par l'abbé

       Dubois: chaque Brahmane dirait à son fils au moment de l'initiation:

       «Souviens-toi qu'il n'y a qu'un seul Dieu; mais c'est un dogme qu'il ne

       faut point révéler parce qu'il ne serait point compris.»

      Siva est le dieu de l'Inde qui a le plus de sanctuaires et le linga est le symbole le plus répandu. On le trouve à profusion au Cambodge où, tous les ans, à la fête du renouveau, on promène dans les rues en procession un immense linga creux dans lequel se tient un jeune garçon qui en forme la tête épanouie.

      Chose curieuse! Le linga est la matière d'un ex-voto très commun pour les ascètes au Cambodge. Voici, un peu abrégée, la dédicace d'un linga par l'un d'eux (Journal de la Société asiatique).

      Om, adoration à Siva.

      1°.—2°.—3°.—Formules préliminaires d'adoration à Siva.

      4°. Le linga érigé par l'ascète Djana-Priga dans le temps de l'ère Çaka exprimée par le chiffre 6, les nuages 7 et les ouvertures du corps 9, soit le nombre 976; respectez-le, habitants des cavernes (ermites ascètes) voués à la méditation de Siva qui a résidé en lui.

      5°. Réfugié auprès de tous ceux qui ont pour occupation la science du maître des maîtres du monde (Siva), il l'a donné (le linga) à tous pour protéger le sattra (le soma offert en sacrifice comme symbole de la semence divine de Siva) de ces ascètes aux mérites excellents, l'ayant tiré des entrailles de son corps.

      6°. C'est le Seigneur en personne (le linga est Siva lui-même), se disaient tous ceux qui ont des mérites excellents (les ascètes). Aussi vouèrent-ils une affection éternelle à ce yoghi aspirant à la délivrance (celui qui avait donné le linga).

      7°. Pour lui, abattus par des haches telles que celles de Maïtri, et précipités dans cet océan qu'on appelle la qualité de bonté (la qualité de bonté embrassait tout ce qui est excellent et saint), les arbres qu'on appelle les six ennemis (les six sens) ne porteront plus aucun fruit.

      8°. Sorti d'une race pure, il a accompli les oeuvres viriles qu'il avait à accomplir. Et maintenant, son âme purifiée a en partage la béatitude suprême (même avant la mort dans sa retraite, etc.).

      9°. On voit par cette dédicace que le voeu ou la consécration d'un linga était un acte d'austérité et que le linga, comme Siva, avait un culte plutôt sévère qu'aimable.

      Le culte de Priape, en Grèce, paraît avoir eu à peu près le même caractère. C'était une divinité rurale dont le délicieux roman de Daphnis et Chloé nous donne une idée respectable et sympathique, nullement licencieuse. Ce caractère paraît avoir changé à Rome par l'effet du progrès de l'érotisme dans toutes les religions de l'Inde. D'après Richard Payne, auteur du Culte de Priape, Priape y avait un temple, des prêtres, des oies sacrées. On lui amenait pour victimes de belles filles qui venaient de perdre leur virginité.

      La haute antiquité du culte du linga dans l'Inde et la certitude aujourd'hui acquise d'une expansion ou éruption de l'hindouisme vers l'Occident, antérieur aux sept sages de la Grèce, rendent très probable l'opinion que c'est de l'Inde qu'est venu le culte phallique; d'abord associé sans doute à celui des divinités assyriennes et phéniciennes dont l'une a pu représenter Siva, il s'établit ensuite avec éclat dans l'île de Chypre qui lui fut consacrée tout entière. Il passa de là dans l'Asie Mineure, en Grèce et en Italie.

      Rien de surprenant que, dans ces contrées où l'art était tout, le linga, encore fétiche à Paphos, se soit transformé en une image que les idées des anciens sur les nudités, absolument différentes des nôtres, ne faisaient point considérer comme obscène et que la sculpture s'efforçât de rendre aussi belle et aussi gracieuse qu'aucune autre partie du corps humain. C'est ce que l'on voit dans la statue de l'Hercule phallophore qui porte une corne d'abondance remplie de phallus, et dans un grand nombre de camées antiques. Sans doute on mit beaucoup de lingas ou priapes pour servir de délimitation ou de repère dans les champs et les jardins. De là l'origine du dieu champêtre Priape. C'est la prédominance primitive de l'énergie mâle qui se continua dans la Grèce, tandis que, peu à peu, dans l'Inde, l'énergie femelle prenait le dessus. Chez les poètes anciens jusqu'à Lucrèce, Vénus est la déesse de la beauté, de la volupté, des amours faciles, des jeux et des ris plutôt que de la fécondité. Junon avait pour les épouses ce dernier caractère plus peut-être que Vénus; et une autre déesse, Lucine, présidait aux accouchements. Ce fut probablement par l'effet de la pénétration des idées indiennes transformées, au sujet des énergies femelles, et peut-être aussi par un progrès naturel, que les poètes philosophes tels que Lucrèce célébrèrent Vénus comme la mère universelle: Venus omnium parens.

      Le culte de Vénus dans l'île de Chypre réunit beaucoup de traits du culte naturaliste de l'Inde à la prostitution sacrée des religions assyriennes et phéniciennes, le tout relevé par l'arc grec.

      Le temple de Paphos dessinait un rectangle (forme des temples indiens et grecs) de dix-huit mètres de longueur sur neuf mètres de largeur. Sous le péristyle, un phallus d'un mètre de hauteur, érigé sur un piédestal, annonçait l'objet du culte. Au milieu du temple se dressait un cône d'un mètre de hauteur (forme du linga), symbole de l'organe générateur.

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