Menace Principale. Джек Марс
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Название: Menace Principale

Автор: Джек Марс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Триллеры

Серия:

isbn: 9781094304977

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      Cet objet n’avait-il été remarqué par personne d’autre ?

      Luke essaya de tourner dans cette direction, mais son élan l’emporta avant qu’il n’ait pu s’en approcher. Ed se tourna vers lui. Luke essaya de désigner le VSMT, mais il était loin derrière lui, maintenant, et la combinaison et l’équipement étaient trop encombrants.

      Il fallait qu’ils fassent demi-tour, qu’ils saisissent cet appareil et au moins qu’ils l’inspectent. Dans cette mission, personne n’avait dit que l’ennemi aurait peut-être déployé des caméras téléguidées. Cet appareil envoyait des images à quelqu’un.

      Il fallait qu’ils coupent ce câble.

      Les murmures à l’intérieur de son casque étaient maintenant plus forts mais, d’une façon ou d’une autre, il n’arrivait toujours pas à reconnaître les mots. Une par une, les lampes frontales qui brillaient devant lui s’éteignirent et les plongèrent dans une obscurité totale.

      Les premiers commandos atteignaient le littoral.

      Luke jeta un dernier coup d’œil en arrière. Les lumières du camp étaient loin, comme des étoiles dans le ciel nocturne. Si on se perdait, on était censé se diriger vers elles.

      Le robot vert était déjà loin derrière lui et il le regardait. À cette distance, il aurait pu n’être qu’un organisme bioluminescent vert.

      Il leva le bras pour éteindre sa lampe frontale. À sa gauche, la lumière d’Ed s’éteignit.

      Ce fut alors que les hurlements commencèrent.

      * * *

      Murphy détestait tout le monde.

      Il se rendait compte que c’était vrai, il était en pleine rage et il la laissait prendre possession de lui. C’était un monde froid et malsain et il méritait rien moins que son dédain complet. Son dédain et sa haine. La haine le guidait. La haine le nourrissait et lui permettait de tenir bon. La haine le protégeait contre le danger.

      Un homme ne pouvait pas tuer les minables zélés qui l’expulsaient des briefings et lui adressaient des regards moqueurs. C’était contre les règles. Il finirait en prison. Par contre, il avait le droit de tuer l’ennemi.

      Il dirigeait la petite embarcation de rivière des Marines dans la tempête. Ce bateau n’était pas conçu pour résister aux eaux de l’Arctique, mais il suffirait pour une seule incursion démente en mode kamikaze.

      Il était propulsé par deux grands moteurs diesel jumeaux de 440 chevaux au frein. La coque était en aluminium blindé. Les anodes étaient en mousse à alvéole à forte résistance. Ici, les remous d’eau glacée frappaient très fort la proue. Murphy faisait brutalement passer le bateau au travers de gros morceaux de glace et, à chaque fois, la coque produisait des bruits de déchirure violents. Le vent lui hurlait dans les oreilles.

      Il était dans le cockpit, derrière une paroi blindée. Un lance-grenades fumigènes et une grande mitrailleuse à chaîne de calibre 50 étaient installés dans la proue, trois mètres devant lui. La mitrailleuse à chaîne pouvait déchiqueter un véhicule blindé, mais Murphy ne savait pas si elle fonctionnerait, car il faisait un froid polaire, ici, et de l’eau salée et gelée giclait partout. De plus, ce n’était pas un bateau prévu pour un seul homme : il faudrait qu’il quitte le cockpit pour accéder à l’arme.

      Il circulait tous feux éteints et traversait une obscurité absolue. Il portait des lunettes de vision nocturne, mais le monde vert qu’elles lui montraient était inintéressant. Encerclé par des vagues monstrueuses, une eau noire glaciale et une écume blanche sur fond de ciel noir, il fonçait à l’aveuglette dans la fureur de la tempête.

      Il glissa dans un remous et le bateau s’écrasa sur l’eau du fond comme s’il avait été dans une glissoire hydraulique pour bûches. Parfois, certains bateaux descendaient dans des remous profonds, plongeaient directement sous l’eau et on ne les revoyait jamais. Murphy le savait. Il ne voulait pas y penser.

      — Swann ! hurla-t-il dans l’obscurité. Où suis-je ?

      Cette embarcation était équipée d’un radar, d’un sondeur, d’un GPS, d’une radio tactique VHF et de quantités d’autres capteurs et systèmes de traitement des données, mais Murphy avait déjà beaucoup de mal à diriger le bateau, donc, il ne pouvait se soucier de toutes les données qu’il affichait. Swann était censé le suivre à la trace et repérer où il se trouvait par rapport à la plate-forme pétrolière.

      Une voix crépita dans son casque-micro.

      — Swann !

      — Va vers le nord ! entendit-il crier la voix. Nord nord-est. Le vent te pousse vers le sud.

      Murphy consulta la boussole. Il la voyait à peine. Il tourna un peu la barre vers la gauche pour mieux s’aligner sur le nord. Il n’avait aucune idée de sa direction. Si quelque chose apparaissait juste devant lui, il pourrait foncer dedans sans jamais le voir venir.

      Il n’avait pas de plan. Personne ne savait qu’il venait, même pas ses propres hommes. Swann et Trudy étaient les seuls à savoir qu’il avait pris ce bateau. Ils étaient les seuls à savoir qu’il avait rapidement enfilé un gilet pare-balles avant de charger le bateau d’armes et de munitions. Ils étaient les seuls à savoir où il était alors qu’il ne le savait pas lui-même.

      Et ça lui était presque égal.

      Peu lui importait de quel côté il était.

      Il était vide, creux.

      C’était à cause de la Dexedrine et de l’adrénaline.

      Il y avait des terroristes là-bas, des mauvais gars, et il était le bon gars. Il était le cow-boy et ils étaient les Indiens. Il était le flic et ils étaient les voleurs. Ils étaient le FBI et il était John Dillinger. Ils étaient Batman et il était le Joker. Il était Superman et ils étaient … les autres.

      Peu importait qui était qui ou quoi.

      Ils étaient les autres et il allait leur enfoncer ce bateau au fond de la gorge. S’il survivait, il survivrait. S’il mourait, il mourrait. Au combat, ça s’était toujours passé comme ça et il y avait toujours survécu. Confiance totale.

      Il n’accordait pas grande importance à la vie, que ce soit la sienne ou celle des autres.

      Il était mort à l’intérieur.

      Ce moment, ces moments, c’était là qu’il était en vie.

      — Vers l’est ! cria Swann. Droit vers l’est !

      Murphy tourna doucement la barre vers la droite.

      — C’est encore loin ? cria-t-il.

      — Une minute !

      Un frisson étrange traversa Murphy. Il avait très froid. Purée, il était quasiment congelé. Même avec sa combinaison de travail, une grosse parka, des gants épais, un chapeau et le visage couvert, il avait très froid. Ses vêtements étaient trempés. Il frissonnait, peut-être de froid, peut-être à cause de sa СКАЧАТЬ