Prestation de Serment. Джек Марс
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Название: Prestation de Serment

Автор: Джек Марс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Триллеры

Серия:

isbn: 9781094311203

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СКАЧАТЬ rire Gunner. « De travers ! » cria-t-il. « Oui, mon capitaine. »

      Son père fit un mouvement de la main pour indiquer la position qu’il voulait ; de travers, vers le milieu, et non pas à l’arrière là où Gunner l’avait placée. Gunner fit glisser la grosse glacière bleue pour la mettre à l’endroit indiqué.

      Ils étaient debout, l’un en face de l’autre. Son père le regarda d’un air bizarre, derrière ses lunettes de soleil. « Comment est-ce que tu te sens ? »

      Gunner hésita. Il savait qu’ils étaient préoccupés à son sujet. Il les avait entendus murmurer son nom pendant la nuit. Mais il allait bien. Vraiment. Il avait eu très peur et il était toujours un peu effrayé. Il avait également beaucoup pleuré et c’était tant mieux. Il fallait parfois pleurer. Il ne fallait pas garder ses sentiments pour soi.

      « Gunner ? »

      Apparemment, il ferait mieux d’en parler.

      « Papa, tu tues parfois des gens, n’est-ce pas ? »

      Son père hocha la tête. « Oui, parfois. Ça fait partie de mon boulot. Mais je ne tue que les méchants. »

      « Et comment est-ce que tu fais la différence ? »

      « C’est parfois difficile à dire. Mais parfois, c’est très facile. Les méchants font du mal aux gens qui sont plus faibles qu’eux, ou à des personnes innocentes qui ne demandent rien à personne. Mon boulot, c’est de les empêcher de faire ça. »

      « Comme les hommes qui ont tué le Président ? »

      Son père hocha la tête.

      « Tu les as tués ? »

      « J’en ai tué quelques-uns, oui. »

      « Et les hommes qui nous ont enlevés, maman et moi ? Tu les as aussi tués ? »

      « Oui. »

      « Je suis content que tu l’aies fait, papa. »

      « Moi aussi, petit monstre. C’était exactement le genre de types qu’il fallait tuer. »

      « Est-ce que tu es le meilleur tueur au monde ? »

      Son père secoua la tête et sourit. « Je ne sais pas. Je ne pense pas qu’il y ait un classement des meilleurs tueurs. Ce n’est pas vraiment un sport. Il n’y a pas de champion du monde. Dans tous les cas, je veux que tu saches que j’arrête. Je veux passer plus de temps avec toi et ta maman. »

      Gunner y réfléchit un instant. Il avait vu hier une émission sur son père à la télé. C’était juste une très brève présentation, mais ils avaient montré la photo et le nom de son père, ainsi qu’une vidéo de lui quand il était plus jeune et à l’armée. Luke Stone, opérations Delta Force. Luke Stone, Équipe d’intervention spéciale du FBI. Luke Stone et son équipe avaient sauvé le gouvernement des États-Unis.

      « Je suis fier de toi, papa. Même si tu ne deviens jamais champion du monde. »

      Son père se mit à rire. Il fit un geste en direction du ponton. « Alors, prêt à y aller ? »

      Gunner acquiesça d’un mouvement de tête.

      « On va prendre un peu le large, jeter l’ancre, et voir si on peut trouver quelques bars qui se nourrissent à marée descendante. »

      Gunner hocha la tête. Ils s’éloignèrent du ponton et commencèrent à prendre le large. Il s’accrocha au bord du bateau au moment où ils commencèrent à prendre de la vitesse.

      Gunner observait l’horizon devant eux. C’était son boulot de guetter et il devait garder les yeux bien ouverts et rester sur le qui-vive, comme le disait son père. Ils étaient allés pêcher à trois reprises pendant le printemps, mais ils étaient à chaque fois revenus bredouilles. Quand tu allais pêcher et que tu n’attrapais rien, son père appelait ça ‘se faire avoir’. Et pour l’instant, ils s’étaient beaucoup fait avoir.

      Quelques instants plus tard, Gunner repéra des clapotis au loin à tribord. Des hirondelles de mer étaient occupées à plonger, se lançant dans l’eau telles des bombes.

      « Hé, regarde ! »

      Son père hocha la tête et sourit.

      « Des bars, peut-être ? »

      Son père secoua la tête. « Des tassergals. » Avant d’ajouter : « Accroche-toi. »

      Il lança le moteur à pleine puissance et le bateau se mit à filer sur l’eau à toute vitesse, tandis que la proue se relevait tel le nez d’un avion. Gunner fut presque projeté en arrière. Une minute plus tard, son père ralentit en s’approchant de l’endroit repéré par Gunner et la proue du bateau se rabaissa.

      Gunner attrapa les deux longues cannes à pêche qui se trouvaient à l’avant du bateau. Il en tendit une à son père et lança sa ligne sans attendre. Presque tout de suite, il sentit quelque chose tirer. Sa canne à pêche commença à bouger, animée par une vie sous-marine. Une force invisible faillit la lui arracher des mains. La ligne se brisa et la tension cessa immédiatement. Le tassergal était parvenu à s’enfuir. Il se retourna vers son père, et il vit que ce dernier avait également une prise. Sa canne était presque pliée en deux.

      Gunner attrapa un filet et se prépara à l’aider. Un tassergal très énervé – de couleur argentée, bleue, verte et blanche – fut sorti de l’eau et amené sur le pont.

      « Un beau poisson. »

      « Et qui vient mettre fin à une série de défaites ! »

      Le tassergal se tordait sur le pont, attrapé dans les mailles vertes du filet.

      « On va le garder ? »

      « Non. Grâce à lui, c’en est fini de se faire avoir, mais on est là pour les bars. Les tassergals, ce sont de beaux poissons, mais les bars rayés sont plus gros et meilleurs au barbecue. »

      Ils relâchèrent le poisson – Gunner regarda comment son père prenait le tassergal frétillant en main et lui retirait l’hameçon, avec ses doigts à seulement quelques centimètres de ses dents. Son père fit tomber le poisson sur le côté du bateau où, en un coup de queue, il s’enfonça dans les profondeurs.

      Le poisson avait à peine disparu que le téléphone de son père se mit à sonner. Son père sourit et regarda le téléphone. Puis il le mit de côté, où il continua à sonner. Après un moment, il s’arrêta, mais dix secondes plus tard, il se remit à sonner.

      « Tu ne vas pas répondre ? » dit Gunner.

      Son père secoua la tête. « Non. En fait, je pense que je vais l’éteindre. »

      Gunner sentit la peur lui serrer le ventre. « Mais papa, il faut que tu répondes. Et si c’était urgent ? Et si les méchants étaient de nouveau là ? »

      Son père regarda longuement Gunner. Quand son téléphone recommença à sonner, il décrocha.

      « Stone, » dit-il.

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