Tess. Andres Mann
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Название: Tess

Автор: Andres Mann

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Приключения: прочее

Серия:

isbn: 9788893988322

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СКАЧАТЬ continue de penser que tu es odieux mais ce n'est pas comme si j'avais le choix, dit Fadime en faisant la moue.

      — On passe au dessert ? »

      Au Carnegie Hall à New York, Tess jouait au piano les dernières notes de la Sonate Tragique de MacDowell, expression d'un sombre et mélancolique chagrin. Tout en accélérant vers le point culminant de l'œuvre, ses doigts frappaient les notes graves du clavier comme s'il s'agissait d'une enclume. Quand l'interprétation prit fin, Tess se leva pour recevoir les applaudissements du public puis, répondant à son rappel, elle retourna s'asseoir pour entamer la Toccata de Prokofiev. La Toccata, d'une durée d'à peine quatre minutes, était l'un des morceaux favoris de Tess, principalement parce qu'elle ne pouvait résister au défi de maîtriser ce morceau particulièrement difficile. Elle s'y plongea, entamant un ré répété et persistant qu'elle jouait de la main droite, et à qui la main gauche faisait écho une octave plus bas. Après un court développement, elle continua par des envolées chromatiques de la main gauche pendant que la droite jouait une figuration en boucle. Vers la fin, Tess martela une suite rapide de notes qui avait un rien de diabolique. Le public s'emporta et se mit à applaudir à tout rompre.

      Dans l'un des box privés, deux de ses vieux ennemis l'écoutaient avec fascination. La férocité avec laquelle Tess jouait, caractéristique de son tempérament, ou du moins dans le souvenir de leurs échanges passés, émerveillait Laurent Belcour. Fadime lui ficha un coup de coude dans les côtes.

      « On dirait que tu es encore sous le charme de cette horrible femme, siffla-t-elle. C'est incroyable que tu aies réussi à me convaincre de venir la voir jouer. Ce n'est pas une femme, c'est un ouragan. Ça ne lui suffit pas de marteler les touches, elle est en train de démolir ce piano.

      — Du calme, Fadime. Tess joue fougueusement parce le morceau l'exige. Les gens ne viennent pas à ses concerts pour de la musique douce et subtile. Ils viennent pour la passion et elle en donne.

      — La dernière fois que je l'ai vue, ça m'a laissé un très mauvais souvenir. Elle est violente et vengeresse. Elle m'a jeté à travers la pièce et m'a cassé le bras.

      — Ce que tu oublies de mentionner, c'est qu'Amir avait kidnappé son enfant et que tu avais tenté de diffuser une sex tape de Tess et d'Amir sur internet. Tu pensais vraiment qu'elle allait laisser passer ?

      — Peu importe, dit Fadime avec dédain. Alors, pourquoi sommes-nous venus ? Ne me dis pas que c'est juste par désir.

      — J'ai toujours désiré de belles femmes, ma chère. Mais en ce qui la concerne, j'ai une vieille affaire à régler, tout comme toi. Elle m'a presque ruiné et il faut qu'elle paie.

      — Tu ferais mieux de te consacrer à moi et oublier ton envie de la faire tomber. Elle peut être monstrueuse et tu le sais.

      — Fadime, nous avons là notre chance de traiter à nouveau avec Tess, mais cette fois à nos conditions. Tout à fait par inadvertance, ton frère a créé les conditions qui vont nous permettre de lui porter un coup de maître. Tout ce que tu as à faire, c'est d'être celle sur qui cette histoire d'héritage retombera. Moi, je travaillerai en coulisse pour organiser sa chute.

      — Partons, mon amour. J'ai besoin de réfléchir à tout ça. »

      Ils se rendirent dans le hall d'entrée de la salle de spectacle puis prirent un taxi pour leur appartement.

      Tess quitta la salle de concert et se rendit dans le Salon Vert signer des autographes pour ses admirateurs. Susan Blake, une critique musicale impitoyable, fut la dernière personne qu'elle rencontra. Ses articles dénigraient systématiquement les choix de répertoire de Tess, si ce n'était la qualité de sa performance.

      « Je suppose que vous êtes là pour exprimer votre mépris, Madame Blake, dit Tess. Et que vous n'avez rien de positif à déclarer.

      — Madame Turner, je fais de mon mieux pour être une critique juste. Peut-être pourriez-vous m'accorder une brève interview ?

      — Puisque votre article est probablement déjà rédigé, je ne vois pas l'utilité de gaspiller ni mon temps, ni le vôtre, répondit Tess sur un loin d'être cordial.

      — Mais peut-être qu'en discutant un peu, nous pourrions en apprendre plus l'une sur l'autre, » dit Susan avec un sourire.

      Jake entra dans le salon.

      « Désolé, Tess. Je te croyais seule.

      — Jake, je t'en prie, assieds-toi. Je prenais congé de Madame Blake. »

      Jake tendit la main.

      « Heureux de vous rencontrer, Madame Blake. Je suis surpris de vous voir ici. Que pouvons-nous faire pour vous ? »

      Susan posa son regard sur ce très bel homme vêtu d'un smoking parfaitement taillé, lui serra la main et sourit.

      « J'espérais faire une interview de votre femme, Monsieur Vickers. Mais elle ne semble pas intéressée.

      — Madame Blake, implacablement vous passez votre temps à critiquer le jeu de Tess. Je me demande un peu à quoi vous vous attendiez. »

      Tess regarda Jake d'un air désapprobateur.

      « Je peux prendre mes propres décisions, Jake. »

      Puis, elle se tourna vers Susan et s'adossa dans le canapé.

      « J'accepte de vous parler mais j'aimerais savoir ce que vous cherchez. Quelque ragot ?

      — J'aime penser que je suis ouverte d'esprit, Madame Turner.

      — Si nous devons discuter, alors appelez-moi Tess.

      — Bien, Tess. Appelez-moi Susan. Pouvez-vous m'accorder une demi-heure de votre temps ? On peut s'arrêter à tout moment si vous vous sentez mal à l'aise.»

      Tess regarda Jake.

      « J'aimerais que Jake reste. Il a une mémoire photographique et n'oublie absolument rien qui soit dit en sa présence. Il sera ma police d'assurance. Ça vous va ? »

      Susan n'en fut pas intimidée. « C'est toujours avec plaisir d'être en présence d'un bel homme, dit-elle avec un sourire étincelant en direction de Jake. Comme je le disais, je fais de mon mieux pour être juste. On commence, si vous êtes prêts ?

      — Allons-y.

      — Je ne suis pas la seule critique qui écrive sur vos performances, Tess. Pour vous dire franchement, nous croyions tous que vous et votre Ensemble Valkyries n'étiez qu'un coup monté, un feu de paille. Mais après maintenant trois ans, vous êtes toujours là et vous gagnez même en réputation et en public. Ce qui m'a amenée à croire qu'il devait y avoir plus que ça là-dessous. Est-ce vrai que les bénéfices de vos concerts sont reversés à des organismes de charité ? »

      Tess observa une pause ; elle voulait formuler une réponse appropriée.

      « Jake, mon père et moi-même avons créé la Fondation Valkyries dont le but est de financer des organisations non gouvernementales luttant contre la traite des personnes. Tous СКАЧАТЬ