Une Cour de Voleurs . Морган Райс
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Читать онлайн книгу Une Cour de Voleurs - Морган Райс страница 5

СКАЧАТЬ les cavaliers tuaient les gens avec des sabres. Elle entendait des cris tout autour d'elle et ils semblaient remplir la ville de façon aussi inévitable que le feu. Même la rivière semblait être en feu, maintenant, bien que, en fait, comme le voyait Kate, c'étaient les barges qui la recouvraient sur toute sa largeur qui brûlaient. Le feu sautait d'une barge à l'autre pendant que les hommes faisaient tout leur possible pour s'en éloigner. Comme Kate avait déjà été sur une barge, elle devinait que ces flammes devaient être terrifiantes.

      Il y avait des silhouettes qui couraient dans les rues et il était facile de faire la différence entre les citoyens en proie à la panique et les hommes en uniforme ocre qui les suivaient avec des épées et les tuaient alors qu'ils fuyaient. Kate n'avait jamais assisté au sac d'une ville mais celui-ci était horrible. C'était de la violence sans but et qui semblait ne jamais devoir s'interrompre.

      A présent, au-delà de la ville, il y avait des lignes de réfugiés qui partaient avec toutes les possessions qu'ils pouvaient porter, formant de longues rangées qui se dirigeaient vers les autres régions du pays. Allaient-ils chercher refuge dans les Ridings ou aller plus loin, vers des villes comme Treford ou Barriston ?

      Alors, Kate vit les cavaliers foncer vers eux et elle comprit qu'ils n'iraient pas loin. Cependant, comme ils avaient le feu derrière eux, ils n'avaient nulle part où fuir. Que ressentait-on quand on se faisait prendre comme ça ?

      Cela dit, elle le savait, n'est-ce pas ?

      Ashton disparut et, alors, Kate comprit qu'elle ne regardait pas quelque chose qui risquait d'arriver mais quelque chose qui avait déjà eu lieu. Elle connaissait ce rêve parce que c'en était un qu'elle avait eu beaucoup trop souvent. Elle était dans une vieille maison, une maison grandiose, et le danger arrivait.

      Cela dit, cette fois, il y avait quelque chose de différent. Il y avait des gens et, quand Kate levait les yeux pour les regarder, ils étaient tellement loin au-dessus qu'elle savait qu'elle devait être extrêmement jeune. Il y avait un homme qui avait l'air inquiet mais fort. Il portait le vêtement en velours d'un noble, qu'il venait de mettre à la hâte. Il venait aussi de retirer une perruque noire frisée parce qu'il était urgent qu'il s'occupe de la situation et cela montrait qu'il avait les cheveux gris et coupés court. La femme qui était avec lui était belle mais échevelée, comme si, normalement, il lui fallait une heure pour s'habiller avec l'aide de ses servantes alors que, ce jour-là, elle l'avait fait en quelques minutes. Elle avait l'air gentille et Kate tendit les bras vers elle et ne comprit pas pourquoi la femme ne la prit pas dans ses bras alors qu'elle le faisait d'habitude.

      “On n'a pas le temps”, dit l'homme. “Et si on tente tous de s'échapper, ils n'auront qu'à nous suivre. Il faut qu'on parte séparément.”

      “Mais les enfants —” commença à dire la femme. Maintenant, Kate savait sans avoir besoin qu'on le lui dise que c'était sa mère.

      “Ils seront plus en sécurité loin de nous”, dit son père. Il se tourna vers une domestique et Kate reconnut sa nounou. “Il faut que tu les emmènes, Anora. Emmène-les en lieu sûr, là où personne ne les connaîtra. Nous les retrouverons quand cette folie sera passée.”

      Alors, Kate vit Sophia, qui avait l'air beaucoup trop jeune mais aussi d'être sur le point de protester. Kate ne connaissait cet air que trop bien.

      “Non”, dit leur mère. “Il faut que vous partiez toutes les deux. On n'a plus le temps. Fuyez, mes chéries.” On entendit du fracas qui venait de quelque part ailleurs dans la maison. “Fuyez.”

      Alors, Kate vit qu'elle courait pendant que Sophia lui tenait fermement la main. On entendit encore du fracas mais elle ne se retourna pas. Elle se contenta d'avancer, de suivre les couloirs, ne s'arrêtant que pour se cacher alors que passaient des silhouettes mystérieuses. Elles coururent jusqu'à trouver une porte-fenêtre ouverte, sortirent de la maison, dans l'obscurité …

      Kate cligna des yeux et revint à elle-même. Au-dessus d'elle, la lumière matinale avait l'air trop brillante, son éclat éblouissant. Quand elle se réveilla, elle essaya de retenir son rêve, essaya de voir ce qui s'était passé ensuite, mais le rêve fuyait déjà trop vite pour qu'elle puisse le retenir. Kate poussa un grognement de contrariété parce qu'elle savait que la dernière partie n'avait pas été un rêve mais un souvenir que Kate voulait retrouver plus que tous les autres.

      Toutefois, à présent, elle avait le visage de ses parents en tête. Elle les garda dans son esprit en se forçant à ne pas les oublier. Elle se redressa lentement. Après tout ce qu'elle venait de voir, elle avait la tête qui tournait.

      “Tu devrais y aller lentement”, dit Siobhan. “Les eaux de la fontaine peuvent avoir des effets secondaires.”

      Elle était assise sur le rebord de la fontaine, qui avait à nouveau l'air en ruine, maintenant, alors qu'elle avait eu l'air flambant neuve quand Siobhan y avait puisé de l'eau pour que Kate la boive. Siobhan avait exactement la même apparence que la dernière fois, c'est-à-dire probablement une nuit avant. Même les fleurs qu'elle avait emmêlées dans ses cheveux avaient l'air intactes, comme si elle n'avait pas bougé pendant tout ce temps-là. Elle regardait Kate avec une expression qui ne révélait rien de ce qu'elle pensait et, avec les murs dont elle entourait son esprit, elle restait impénétrable, même face aux pouvoirs de Kate.

      Kate essaya de se lever simplement parce qu'elle refusait que cette femme l'en empêche. Quand elle le fit, la forêt qui l'entourait lui sembla flotter et Kate vit une brume multicolore autour des bordures des arbres, des pierres et des branches. Elle trébucha et dut poser une main contre une colonne brisée pour ne pas tomber.

      “Il va falloir que tu apprennes à m'écouter si tu veux devenir mon apprentie”, dit Siobhan. “Ne t'imagine pas que tu vas pouvoir te relever aussi simplement après tous les changements que ton corps a subis.”

      Kate serra les dents et attendit que la sensation de vertige passe. Cela ne prit pas longtemps. A en juger par son expression, même Siobhan fut étonnée quand Kate s'éloigna de la colonne.

      “Pas mal”, dit-elle. “Tu t’habitues plus vite que j'aurais cru. Comment te sens-tu ?”

      Kate secoua la tête. “Je ne sais pas.”

      “Dans ce cas, prends le temps de réfléchir”, lui répondit sèchement Siobhan avec un soupçon d'agacement. “Je veux une étudiante qui réfléchisse sur le monde au lieu de se contenter d'y réagir. Je pense que c'est toi. Veux-tu me donner tort ?”

      Kate secoua encore la tête. “Je … le monde a l'air différent quand je le regarde.”

      “Tu commences à le voir comme il est, avec les courants de vie”, dit Siobhan. “Tu t'y habitueras. Essaie de bouger.”

      Kate fit un pas hésitant, puis un autre.

      “Tu peux faire mieux que ça”, dit Siobhan. “Cours !”

      C'était une activité qui se rapprochait un peu trop de ses rêves pour que Kate en ait envie et elle se mit à se demander si Siobhan avait tout vu. Elle avait dit qu'elle était différente de Kate mais, si elles étaient assez proches pour que l'autre femme veuille lui donner des leçons, alors, elles étaient peut-être assez proches pour que Siobhan puisse voir ses rêves.

      Cela dit, Kate n'avait pas le temps d'y réfléchir parce qu'elle était trop occupée à courir. Elle fonçait dans les bois, frôlant de ses pieds la mousse et la boue, les feuilles mortes et les branches cassées. Ce ne fut que СКАЧАТЬ