Souverain, Rivale, Exilée . Морган Райс
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СКАЧАТЬ cette situation était bien réelle. Ils allaient vraiment le faire.

      Non. Non, c'était impossible !

      Elle hurla quand le prêtre la saisit par les bras. Un autre la prit par les jambes et ils la transportèrent à deux pendant qu'elle se débattait encore. Irrien et les autres les suivaient mais, à ce moment-là, Stephania n'avait que faire d'eux. Elle ne se souciait que d'une chose :

      Ils allaient tuer son bébé.

      CHAPITRE DEUX

      Ceres n'arrivait pas encore à croire qu'ils s'étaient échappés. Elle était allongée sur le pont du petit bateau qu'elle avait volé et il lui était impossible de se dire qu'elle était réellement là au lieu d'être à nouveau dans une quelconque fosse de combat au-dessous du château, attendant de mourir.

      Cela dit, ils n'étaient pas encore en sécurité. Quand une flèche leur passa au-dessus de la tête, elle le comprit clairement.

      Ceres leva les yeux au-dessus de la balustrade du bateau en essayant de déterminer si elle pouvait faire quelque chose. Des archers tiraient depuis la côte. La plupart de leurs flèches frappaient l'eau autour du bateau. Quelques-unes se fichaient dans le bois avec un bruit sourd et y tremblaient en épuisant leur énergie.

      “Il faut qu'on avance plus vite”, dit Thanos à côté d'elle. Il se précipita vers une des voiles. “Aide-moi à la monter.”

      “Pas … encore”, dit une voix rauque venant de l'autre côté du pont.

      Akila était allongé là et, pour Ceres, il avait l'air en sale état. L'épée de la Première Pierre l'avait transpercé il y avait seulement quelques minutes et, maintenant que Ceres l'avait extraite de sa blessure, il perdait visiblement du sang. Cela dit, il réussit quand même à lever la tête et il la regarda avec une insistance dont on pouvait difficilement ne pas tenir compte.

      “Pas encore”, répéta-t-il. “Les navires qui voguent autour du port ont notre vent et une voile fera de nous une cible. Utilisez les rames.”

      Ceres hocha la tête et tira Thanos vers l'endroit où ramaient les seigneurs de guerre qu'ils avaient sauvés. Il n'était pas facile de trouver de la place à côté de ces hommes aux muscles saillants, mais Ceres se glissa entre deux d'entre eux et ajouta le peu de force qui lui restait à leurs efforts.

      Ils passèrent dans l'ombre portée d'une galère amarrée et les flèches arrêtèrent de pleuvoir.

      “Il faut qu'on soit rusés, maintenant”, dit Ceres. “Ils ne peuvent pas nous tuer s'ils ne parviennent pas à nous trouver.”

      Elle lâcha sa rame et les autres firent de même un moment ou deux, laissant leur bateau dériver dans les embruns du plus grand bateau, invisible depuis la côte.

      Cela donna un moment à Ceres pour aller voir Akila. Ceres ne l'avait connu que brièvement mais elle se sentait quand même coupable de ce qui lui était arrivé. C'était en se battant pour sa cause qu'il avait reçu la blessure qui, à l'instant même, ressemblait à une bouche bée ouverte dans son flanc.

      Sartes et Leyana s'agenouillèrent à côté de lui, essayant visiblement de contenir l'hémorragie. Ceres fut surprise quand elle vit qu'ils s'y prenaient fort bien. Elle devina que la guerre avait forcé les gens à apprendre toutes sortes de compétences qu'ils n'auraient autrement jamais possédées.

      “Va-t-il s'en tirer ?” demanda Ceres à son frère.

      Sartes leva les yeux vers elle. Il avait du sang sur les mains. A côté de lui, Leyana avait l'air de pâlir sous l'effort.

      “Je ne sais pas”, dit Sartes. “J'ai vu pas mal de blessures à l'épée et je crois que celle-ci a raté les organes importants, mais je ne me base que sur le fait qu'il n'est pas encore mort.”

      “Tu te débrouilles bien”, dit Leyanna en tendant le bras pour toucher la main à Sartes. “Cela dit, qui qu'on soit, il y a des limites à ce qu'on peut faire sur un bateau et il nous faut un vrai guérisseur.”

      Ceres était heureuse que Leyanna soit là. D'après le peu qu'elle avait vu de cette fille jusque là, elle et son frère semblaient bien aller ensemble. Ils se débrouillaient assurément très bien à maintenir Akila en vie en unissant leurs efforts.

      “On va vous emmener voir un guérisseur”, promit Ceres, alors même qu'elle ne savait pas comment ils allaient pouvoir tenir cette promesse à ce stade-là. “On va y arriver.”

      A présent, Thanos était à la proue du bateau. Ceres alla le retrouver en espérant qu'il savait mieux qu'elle comment ils allaient se sortir de là. A ce moment-là, le port était plein de bateaux et la flotte d'invasion se dressait comme une ville flottante à côté de la vraie ville.

      “C'était pire que ça à Felldust”, dit Thanos. “Ce que tu vois, c'est la flotte principale mais il y a d'autres bateaux qui doivent encore arriver.”

      “Ils prévoient de détruire l'Empire à petit feu”, devina Ceres.

      Elle n'était pas sûre de ce que lui inspirait cette idée. Elle avait œuvré à la chute de l'Empire, mais ça … ça faisait seulement souffrir encore plus de gens. Les gens ordinaires et les nobles allaient tous être réduits en esclavage par les envahisseurs, s'ils ne se faisaient pas purement et simplement tuer. A l'heure qu'il était, ils avaient probablement aussi trouvé Stephania. Ceres aurait dû probablement ressentir une sorte de satisfaction à cette idée, mais elle avait peine à ressentir grand chose d'autre que du soulagement à l'idée de se retrouver finalement hors d'atteinte de Stephania.

      “Regrettes-tu d'avoir abandonné Stephania ?” demanda Ceres à Thanos.

      Thanos tendit le bras et le lui passa autour de la taille. “Je regrette qu'il ait fallu en arriver là”, dit-il. “Cependant, après tout ce qu'elle a fait … non, je ne le regrette pas. Elle méritait encore pire que ça.”

      Il semblait penser ce qu'il disait mais Ceres savait que les choses pouvaient être extrêmement complexes quand il s'agissait de Stephania. Cela dit, elle avait disparu, maintenant; elle était probablement morte. Ils étaient libres, ou ils allaient l'être s'ils arrivaient à sortir vivants de ce port.

      De l'autre côté du pont, elle vit son père désigner quelque chose de la tête.

      “Tu vois ces navires là-bas ? On dirait qu'ils s'en vont.”

      Assurément, il y avait des galères et des coques qui quittaient le port, regroupées comme si elles craignaient que quelqu'un leur prenne tout ce qu'elles avaient si elles se séparaient les unes des autres. Vu ce qu'était Felldust, quelqu'un le ferait probablement si l'occasion s'en présentait.

      “Que sont ces bateaux ?” demanda Ceres. “Des navires marchands ?”

      “Certains le sont peut-être”, répondit son père. “Ils sont remplis de butin amassé lors de la conquête. A mon avis, plusieurs d'entre eux sont aussi des esclavagistes.”

      L'idée remplit Ceres de dégoût. Qu'il y ait des navires qui emportent les habitants de sa ville pour les forcer à vivre enchaînés était une chose qui lui donnait envie de détruire ces navires de ses propres mains. Pourtant, elle ne pouvait pas le СКАЧАТЬ