Les enfants des bois. Reid Mayne
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Название: Les enfants des bois

Автор: Reid Mayne

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ il avait maintes fois lutté contre les dangers et les privations.

      – Baas, dit-il en s'efforçant de modérer l'impatience de son maître, écartez-vous un peu et laissez-moi le soin de fermer la porte: je m'en charge.

      – De quelle manière? demanda Von Bloom.

      – Vous le verrez, vous n'attendrez pas longtemps.

      Von Bloom et Hendrik s'arrêtèrent à trois cents pas du kraal, tandis que le Bosjesman attachait au bout d'une flèche une ficelle qu'il avait tirée de sa poche. Il s'avança ensuite à trente yards de la maison et mit pied à terre, non pas en face de l'entrée, mais de côté, afin d'avoir devant lui la porte de bois, qui était aux trois quarts ouverte.

      Il tendit son arc, et lança dans la porte une flèche qui se planta sous le loquet. Aussitôt après il sauta en selle, mais sans perdre le bout de la ficelle, dont l'autre extrémité était attachée à la flèche.

      Le frémissement du fer acéré dans le bois avait attiré l'attention du lion. Il exhala sa colère par un grondement prolongé, mais il ne se montra pas.

      Swartboy tira doucement la corde, s'assura qu'elle était solide, et par une secousse plus forte fit tomber le loquet à sa place. Pour ouvrir la porte il eût fallu que le lion en brisât les planches épaisses, ou qu'il eût assez d'instinct pour lever le loquet. Ce n'était pas à craindre, mais il pouvait encore sortir par la fenêtre.

      Swartboy avait l'intention de la fermer; seulement n'ayant qu'un peloton de ficelle, il était obligé de le détacher préalablement de la flèche, opération pendant laquelle il courait le risque d'être surpris par son farouche antagoniste. Sans être lâche, le Bosjesman avait plus d'astuce que de bravoure, et ne se souciait nullement d'approcher du kraal. Les rugissements qui en sortaient auraient ébranlé une résolution plus ferme que la sienne.

      Heureusement pour lui, Hendrik imagina un moyen de reprendre possession de la ficelle, tout en se tenant à distance.

      Il cria à Swartboy d'être sur ses gardes, et se dirigea vers un poteau garni de plusieurs barres transversales qui avaient servi à attacher les chevaux.

      Il descendit de cheval, attacha sa bride à l'une des barres, et posa sur une autre le canon de sa carabine. Après avoir visé avec soin, il tira et enleva la flèche qui tenait à la porte. Tous se tenaient prêts à s'éloigner au galop; mais l'explosion fit grommeler le lion sans qu'il tentât une sortie.

      Swartboy attacha sa ficelle à une nouvelle flèche qu'il lança contre les volets. Elle y pénétra profondément. Au bout de quelques minutes, les volets tournèrent sur leurs gonds et furent hermétiquement fermés. Les trois chasseurs mirent pied à terre en silence, s'avancèrent d'un pas rapide, et assujettirent la porte et les volets avec de fortes lanières de cuir brut.

      Hurrah! le lion était en cage.

      CHAPITRE XI

      LA MORT DU LION

      Les trois chasseurs respirèrent plus librement. Mais quel devait être l'issue de leur entreprise? ils eurent beau regarder à travers les fentes dans l'intérieur du kraal où régnait une obscurité complète, ils ne virent pas le lion. Et quand même ils l'auraient vu, ils n'avaient aucune ouverture pour y passer le bout d'un fusil et faire feu sur lui. Il n'était pas moins en sûreté que ceux qui l'avaient fait prisonnier. Tant que la porte restait fermée, il ne pouvait leur faire plus de mal qu'ils ne pouvaient lui en faire eux-mêmes.

      – Laissons-le enfermé, dit Hendrik. Il mangera les restes abandonnés par les chacals avec les cadavres des deux chiens, et quand ses provisions seront épuisées, il périra misérablement.

      Ce n'est pas prudent, dit Swartboy; il a des griffes et des dents, et maintenant il va travailler à se délivrer. S'il y parvenait nous serions perdus.

      Von Bloom était rancunier, et bien déterminé à ne pas quitter la place avant d'avoir tué l'animal. Pendant que ses deux compagnons conféraient, il cherchait dans sa tête les moyens de l'atteindre. Il eut d'abord l'idée de tailler dans la porte un trou assez large pour y passer le bout de son roer. S'il ne réussissait pas à voir le lion par cette ouverture, il se proposait d'en tailler une seconde dans le volet. Toutes deux, se faisant face, devaient éclairer l'intérieur, qui ne formait qu'une seule pièce depuis qu'on en avait enlevé la cloison de peau de zèbre.

      Ce qui lui fit renoncer à ce projet, c'était le temps indispensable pour l'accomplir. Avant que les deux brèches fussent ouvertes, le prisonnier pouvait forcer la porte. Il importait d'ailleurs de ne pas séjourner longtemps loin d'un pâturage, car les chevaux étaient déjà affaiblis par la faim.

      – Mon père, dit Hendrik, si nous mettions le feu à la maison?

      – Bonne idée, répondit Von Bloom.

      Les yeux se portèrent sur la toiture. Elle se composait de grosses solives recouvertes de lattes et de chevrons sur lesquels s'étendait un lit de joncs d'un pied d'épaisseur. Il y avait là de quoi allumer un grand brasier dont la fumée suffoquerait probablement le lion avant que la flamme l'atteignît.

      Les trois chasseurs amassèrent immédiatement des fagots et les amoncelèrent contre la porte. On aurait dit que le lion avait deviné leurs intentions, car il recommença à rugir. Le bruit des bûches qu'on empilait redoubla son inquiétude. Impatient de quitter un asile qui menaçait de devenir son tombeau, il courut alternativement de la porte à la fenêtre en les frappant avec ses énormes pattes.

      Les travailleurs poursuivirent leur tâche avec activité. Ils prévirent le cas où l'animal, furieux, se frayerait un passage à travers les flammes, et firent avancer leurs chevaux, dans l'intention de se mettre en route dès qu'ils auraient allumé l'incendie.

      Ils avaient entassé devant la porte du bois sec et des broussailles; Swartboy avait pris son briquet et s'apprêtait à frapper la pierre avec l'acier, lorsqu'un grattement tout particulier se fit entendre à l'intérieur. Le lion semblait se débattre avec violence et promener ses pattes contre le mur; sa voix était sourde et étouffée comme si elle fût venue de loin.

      Les trois chasseurs se regardèrent avec anxiété.

      Le grattement continuait; la voix était de moins en moins distincte; mais tout à coup elle fit entendre un rugissement si perçant qu'ils tressaillirent d'effroi. Ils ne pouvaient croire qu'il y eût une muraille entre eux et leur formidable adversaire. Le rugissement fut répété. Grand Dieu, il ne partait plus de l'intérieur, il grondait au-dessus de leurs têtes! le lion était-il sur le toit?

      Tous trois reculèrent et levèrent les yeux. Le spectacle qu'ils aperçurent les remplirent de surprise et de terreur. La tête du lion sortait du tuyau de la cheminée. Ses yeux étincelants et ses dents blanches formaient un effrayant contraste avec la suie dont il était souillé. Il s'efforçait de grimper. Déjà il avait un pied en dehors du couronnement.

      Nos aventuriers se seraient enfuis s'ils n'avaient remarqué que l'animal avait la partie inférieure du corps engagée et retenue par quelque obstacle. Pourtant ses dents et ses griffes étaient à l'œuvre. Les pierres et le mortier pleuvaient autour de lui, et il allait bientôt débarrasser sa large poitrine.

      Von Bloom ne lui en laissa pas le temps.

      Il arma son roer; Hendrik visa avec sa carabine, et les deux coups partirent à la fois.

      Les yeux du lion se fermèrent. Il agita convulsivement la tête. Ses pattes tombèrent inertes sur le couronnement; ses mâchoires s'ouvrirent СКАЧАТЬ