Mémoires du maréchal Berthier … Campagne d'Égypte, première partie. Berthier Louis-Alexandre
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Название: Mémoires du maréchal Berthier … Campagne d'Égypte, première partie

Автор: Berthier Louis-Alexandre

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/38737

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СКАЧАТЬ qu'abandonnait Bonaparte pour se rendre à Rastadt. Il s'appliqua à maintenir les relations d'amitié qui existaient entre les républiques que le traité de Campo-Formio avait créées et les anciens états de la Péninsule. Ses efforts ne furent pas heureux, le gouvernement papal répudia la modération dont il lui donnait l'exemple, et Duphot fut massacré. Chargé de venger cet attentat, Berthier marcha sur Rome, l'occupa, revint à Milan, d'où il se rendit à Paris, et partit bientôt après pour l'Égypte. Nous reproduisons le récit qu'il a donné de cette expédition.

      MÉMOIRES DU MARÉCHAL BERTHIER, SUR LES CAMPAGNES DES FRANÇAIS EN ÉGYPTE

      EXPÉDITION D'ÉGYPTE

DÉBARQUEMENT DES FRANÇAIS EN ÉGYPTE. – PRISE D'ALEXANDRIE

      Huit jours avaient suffi à Bonaparte pour prendre possession de l'île de Malte, y organiser un gouvernement provisoire, se ravitailler, faire de l'eau, et régler toutes les dispositions militaires et administratives. Il avait paru devant cette île le 22 prairial; il la quitta le 1er messidor, après en avoir laissé le commandement au général Vaubois.

      Les vents de nord-ouest soufflaient grand frais. Le 7 messidor, la flotte est à la vue de l'île de Candie; le 11, elle est sur les côtes d'Afrique; le 12 au matin, elle découvre la tour des Arabes; le soir, elle est devant Alexandrie.

      Bonaparte fait donner l'ordre de communiquer avec cette ville, pour y prendre le consul français, et avoir des renseignemens, tant sur les Anglais que sur la situation de l'Égypte.

      Le consul arrive le 13 à bord de l'amiral; il annonce que la vue de l'escadre française a occasionné dans la ville un mouvement contre les chrétiens, et qu'il a couru lui-même de grands dangers pour s'embarquer. Il ajoute que quatorze vaisseaux anglais ont paru le 10 messidor à une lieue d'Alexandrie, et que l'amiral Nelson, après avoir envoyé demander au consul anglais des nouvelles de la flotte française, a dirigé sa route vers le nord-est. Il assure enfin que la ville et les forts d'Alexandrie sont disposés à se défendre contre ceux qui tenteraient un débarquement, de quelque nation qu'ils fussent.

      Tout devait faire craindre que l'escadre anglaise, paraissant d'un moment à l'autre, ne vînt attaquer la flotte et le convoi dans une position défavorable. Il n'y avait pas un instant à perdre; le général en chef donna donc, le soir même, l'ordre du débarquement; il en avait décidé le point au Marabou; il avait même ordonné de faire mouiller l'armée navale aussi près de ce point qu'il serait possible; mais deux vaisseaux de guerre, en l'abordant, tombent sur le vaisseau amiral, et cet accident oblige de mouiller à l'endroit même où il est arrivé. La distance de l'endroit du mouillage; éloigné de trois lieues de la terre; le vent du nord qui soufflait avec violence; une mer agitée qui se brisait contre les récifs dont cette côte est bordée; tout rendait le débarquement aussi difficile que périlleux; mais ces dangers, cette contrariété des élémens ne peuvent arrêter des braves, impatiens de prévenir les dispositions hostiles des habitans du pays.

      Bonaparte veut être à la tête du débarquement; il monte une galère, et bientôt il est suivi d'une foule de canots sur lesquels les généraux Bon et Kléber avaient reçu l'ordre de faire embarquer une partie de leurs divisions qui se trouvaient à bord des vaisseaux de guerre.

      Les généraux Desaix, Regnier et Menou, dont les divisions étaient sur les bâtimens du convoi, reçoivent l'ordre d'effectuer leur débarquement sur trois colonnes, vers le Marabou.

      La mer en un instant est couverte de canots qui luttent contre l'impétuosité et la fureur des vagues.

      La galère que montait Bonaparte s'était approchée le plus près du banc des récifs, où l'on trouve la passe qui conduit à l'anse du Marabou. Là, il attend les chaloupes sur lesquelles étaient les troupes qui avaient eu ordre de se réunir à lui; mais elles ne parviennent à ce point qu'après le coucher du soleil, et ne peuvent traverser le banc de récifs que pendant la nuit. Enfin, à une heure du matin, le général en chef débarque à la tête des premières troupes, qui se forment successivement dans le désert, à trois lieues d'Alexandrie.

      Bonaparte envoie des éclaireurs en avant, et passe en revue les troupes débarquées. Elles se composaient d'environ mille hommes de la division Kléber, dix-huit cents de la division Menou, et quinze cents de celle du général Bon. La position des vaisseaux et la côte du Marabou n'avaient permis de débarquer ni chevaux, ni canons; les généraux Desaix et Regnier n'avaient encore pu gagner la terre, par les difficultés qu'ils avaient éprouvées dans leur navigation; mais Bonaparte sait qu'il commande à des hommes qui ne comptent pas leurs ennemis. Il fallut profiter de la nuit pour se porter sur Alexandrie; et à deux heures et demie du matin il se met en marche sur trois colonnes.

      Au moment du départ, on voit arriver quelques chaloupes de la division Regnier. Ce général reçoit l'ordre de prendre position pour garder le point du débarquement: le général Desaix avait reçu celui de suivre le mouvement de l'armée aussitôt que sa division aurait débarqué.

      L'ordre est donné aux bâtimens de transport d'appareiller et de venir mouiller dans le port du Marabou, pour faciliter le débarquement du reste des troupes, et amener à terre deux pièces de campagne, avec les chevaux qui doivent les traîner.

      Bonaparte marchait à pied avec l'avant-garde, accompagné de son état-major et des généraux. Il avait recommandé au général Caffarelli, qui avait une jambe de bois, d'attendre qu'on eût pu débarquer un cheval; mais le général qui ne veut pas qu'on le devance au poste d'honneur, est sourd à toutes les instances, et brave les fatigues d'une marche pénible.

      La même ardeur, le même enthousiasme règnent dans toute l'armée. Le général Bon commandait la colonne de droite, le général Kléber celle du centre; celle de gauche était sous les ordres du général Menou qui côtoyait la mer. Une demi-heure avant le jour, un des avant-postes est attaqué par quelques Arabes qui tuent un officier. Ils s'approchent: une fusillade s'engage entre eux et les tirailleurs de l'armée. À une demi-lieue d'Alexandrie, leur troupe se réunit au nombre de trois cents cavaliers environ; mais à l'approche des Français, ils abandonnent les hauteurs qui dominent la ville et s'enfoncent dans le désert.

      Bonaparte se voyant près de l'enceinte de la vieille ville des Arabes, donne l'ordre à chaque colonne de s'arrêter à la portée du canon. Désirant prévenir l'effusion du sang, il se dispose à parlementer; mais des hurlemens effroyables d'hommes, de femmes et d'enfans, et une canonnade qui démasque quelques pièces, font connaître les intentions de l'ennemi.

      Réduit à la nécessité de vaincre, Bonaparte fait battre la charge. Les hurlemens redoublent avec une nouvelle fureur. Les Français s'avancent vers l'enceinte qu'ils se disposent à escalader, malgré le feu des assiégés et une grêle de pierres qu'on fait pleuvoir sur eux; généraux et soldats escaladent les murs avec la même intrépidité.

      Le général Kléber est atteint d'une balle à la tête; le général Menou est renversé du haut des murailles qu'il avait gravies et est couvert de contusions. Le soldat rivalise avec les chefs. Un guide nommé Joseph Cala devance les grenadiers, et monte un des premiers sur le mur, où, malgré le feu de l'ennemi et les nuées de pierres qui fondent sur lui, il aide les grenadiers Sabathier et Labruyère à escalader le rempart. Les murs sont bientôt couverts de Français, les assiégés fuient dans la ville; la terreur devient générale. Cependant ceux qui sont dans les vieilles tours continuent leur feu et refusent obstinément de se rendre.

      D'après les ordres de Bonaparte, les troupes ne doivent point entrer dans la ville, mais se former sur les hauteurs du port qui la dominent. Le général en chef se rend sur ces monticules, dans l'intention de déterminer la ville à capituler; mais le soldat furieux de la résistance de l'ennemi, s'était laissé entraîner par son ardeur. Déjà une grande partie se trouvait engagée dans les rues de la ville, où СКАЧАТЬ