Parlons de la vie: Discussions sur les problèmes de société. Niveau avancé. Anastasia McKenzie
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      C“était pas comme si les options n’étaient pas légion, c’est juste qu’on nous avait appris à les voir comme des aberrations. C’est ce qui m’effraie le plus, quand des potes de mon âge raisonnent encore comme les anciennes générations.

      Celles qui pensent que “J’vais quand même pas travailler pour payer des branleurs assistés. J’suis pas con.” Bah non, c’est vrai, enferme-toi dans ton économie de marché, celle qui a déjà tout niqué. Tant qu’à faire, passe la 5ème, faudrait pas te rater!

      Alors on entend des plus hautes sphères du pouvoir que la solution c’est sûrement de responsabiliser la misère, parce que s’ils sont pauvres c’est qu’ils sont cons et s’ils sont cons c’est qu’ils sont pauvres. Je trouve ça drôle. C’est facile de se faire moraliser pour tout et n’importe quoi, mais eux, quand est-ce qu’ils font leur taf pour une fois?

      Comme le disait Aurélien, ne plus faire de l’écologie pour un politique, sa priorité devrait de suite l’éliminer des scrutins. J’aimerais avoir la naïveté de croire que le système peut encore tenir debout. Certains trouveront des réponses dans les nouvelles technologies, mais elles aussi ont des failles quand les ressources viennent à manquer. Plus le temps passe, plus mon smartphone demande à ce que du sang soit versé. Bien trop souvent, ceux d’en haut s’en foutent du bien commun, servent leurs propres intérêts.

      S’il y en a qui ont compris qu’il fallait sauver leur peau, c’est bien eux. Ils sont malins en tout cas. Certainement plus que toi. À partir de quel moment as-tu accepté de passer tous les jours ton unique vie à faire la même routine, celle qui déplaît? Ne jurer que par le prisme de la croissance a rendu l’humanité aveugle aux conséquences de ses actions.

      On la désire tellement infinie et nous on suit. Parce qu’un jour, on nous a fait croire que faire de la thune pour les autres améliorerait notre vie. Spoiler: la seule chose sans limite dans ce monde, c’est notre connerie. Pourquoi on ne se pose plus de questions, comme si tout ça c’était devenu notre mythologie? Ça fait moins d’un siècle que le capitalisme contemporain existe. Il a déjà réussi à détruire la planète, nos esprits critiques et notre ambition, et on l’a accepté.

      Désolé. Le temps des beaux discours comme placebo est révolu. L’effondrement a enclenché sa marche infernale, et ça ne sera pas pour tes arrières petits gamins, ton rejeton, mais bien de ton vivant que tu verras la fin. Pour l’instant, tout est fait trop lentement pour surmonter cette épreuve. Nous sommes incapables de gérer quelques centaines de milliers de réfugiés faute d’éducation, de sens des priorités.

      Alors imagine quand les chiffres annoncent des centaines de millions dans quelques décennies, la montée des eaux, plus potables, le seul horizon qui se profile celui du conflit. Tout ce qui est bon est mauvais, tout ce qui est humain, libéralisé est égoïste. On a l’équivalent de 3 fois la consommation alimentaire mondiale dans les mains et pourtant certains crèvent encore de faim et on va parler de surpopulation.

      Le permafrost commence à fondre, les dominos de l’apocalypse ont commencé à tomber. Puis, tant qu’à sombrer, autant entraîner le reste du vivant avec nous. Quand la nouvelle extinction de masse a commencé, otages de notre intelligente absurdité, où l’homme se développe, la biodiversité se meurt. C’est dans notre nature profonde. Oui, c’est encore plus violent que ce que tu crois. Bienvenue dans World. Notre mode de vie est déjà mort. Le monde que tu connais va radicalement changer au cours du siècle à venir.

      L’impact est inévitable et la transition n’aura rien de doux.

      La seule chose qui aurait tendance à me rassurer, c’est qu’au pied du mur, parfois notre race agit enfin. Comme si notre salut n’arrivait qu’en voyant la fin. C’est trop tard pour tout préserver, mais il est encore possible d’amoindrir les dégâts, de faire preuve d’intelligence au moment où notre espèce en a le plus besoin.

      Si notre civilisation est damnée, on peut encore donner une chance à la suivante d’exister. Il faut que tu participes à mener le combat le plus dur qu’on n’ait jamais affronté, préparer les décombres car quelle qu’en soit l’issue, tu ne craindras ni les remords ni les regrets si chaque matin à toi aussi tu te lèves pour participer à sauver demain.

      Sous-titres: ALEX Correction: Julie

      *Remarque linguistique

      “Partir en vrille” est une expression familière qui signifie perdre le contrôle, devenir chaotique ou incontrôlable. Cela peut être utilisé pour décrire une situation où les choses deviennent désordonnées, confuses ou incontrôlables. Dans le contexte, l’auteur veut dire que la situation est trop sérieuse pour qu’il la traite de manière désordonnée ou irresponsable.

      5. Répondez aux questions.

      1. Pourquoi l’auteur dit-il que c’est trop sérieux pour qu’il parte en vrille?

      2. Quelle est la métaphore utilisée pour décrire la vie de l’auteur?

      3. Que signifie l’expression “sauf et sein” dans le contexte de la phrase?

      4. Pourquoi l’auteur dit-il que la catastrophe est inévitable?

      5. Quelle comparaison est faite entre la nouvelle année et la situation actuelle?

      6. Qu’est-ce qui effraie le plus l’auteur?

      7. Comment les potes de l’auteur raisonnent-ils selon lui?

      8. Quelle critique l’auteur fait-il envers l’économie de marché?

      9. Pourquoi l’auteur trouve-t-il drôle l’idée de responsabiliser la misère?

      10. Quelle est la position de l’auteur sur l’écologie et les politiques?

      11. Quel problème l’auteur soulève-t-il concernant les nouvelles technologies?

      12. Pourquoi l’auteur dit-il que ceux d’en haut se foutent du bien commun?

      13. Qui sont les “eux” dont parle l’auteur et pourquoi sont-ils malins?

      14. Quelle question l’auteur pose-t-il à ceux qui acceptent de faire la même routine tous les jours?

      15. Quelle critique l’auteur fait-il envers l’humanité et la croissance?

      16. Quelle est la conséquence de notre désir infini de croissance selon l’auteur?

      17. Quelle est la durée de vie du capitalisme contemporain selon l’auteur?

      18. Quels sont les problèmes que l’auteur soulève concernant la gestion des réfugiés?

      19. Quels sont les problèmes qui se profilent selon l’auteur?

      20. Quelle est la seule chose qui pourrait rassurer l’auteur selon lui?

      Corrigés.

      1. L’auteur dit que c’est trop sérieux pour qu’il parte en vrille car il considère que la situation dont il parle est grave et nécessite une réflexion sérieuse et une action responsable.

      2. La métaphore СКАЧАТЬ