Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète). Морис Леблан
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Название: Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète)

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066308377

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СКАЧАТЬ la galerie compte trop pour lui… il y a du gavroche dans cet homme !

      – Ainsi donc, Herlock, toujours le même calme ?

      – Toujours le même calme répliqua Sholmès avec un accent où grondait la plus effroyable colère. À quoi bon m’irriter ? JE SUIS TELLEMENT SÛR D’AVOIR LE DERNIER MOT !

      4

       Quelques lueurs dans les ténèbres

      Table des matières

      Si bien trempé que soit le caractère d’un homme – et Sholmès est de ces êtres sur qui la mauvaise fortune n’a guère de prises – il y a cependant des circonstances où le plus intrépide éprouve le besoin de rassembler ses forces avant d’affronter de nouveau les chances d’une bataille.

      – Je me donne vacances aujourd’hui, dit-il.

      – Et moi ?

      – Vous, Wilson, vous achèterez des vêtements et du linge pour remonter notre garde-robe. Pendant ce temps je me repose.

      – Reposez-vous, Sholmès. Je veille.

      Wilson prononça ces deux mots avec toute l’importance d’une sentinelle placée aux avant-postes et par conséquent exposée aux pires dangers. Son torse se bomba. Ses muscles se tendirent. D’un œil aigu, il scruta l’espace de la petite chambre d’hôtel où ils avaient élu domicile.

      – Veillez, Wilson. J’en profiterai pour préparer un plan de campagne mieux approprié à l’adversaire que nous avons à combattre. Voyez-vous, Wilson, nous nous sommes trompés sur Lupin. Il faut reprendre les choses à leur début.

      – Avant même si possible. Mais avons-nous le temps ?

      – Neuf jours, vieux camarade ! C’est cinq de trop.

      Tout l’après-midi, l’Anglais le passa à fumer et à dormir. Ce n’est que le lendemain qu’il commença ses opérations.

      – Wilson, je suis prêt, maintenant nous allons marcher.

      – Marchons, s’écria Wilson, plein d’une ardeur martiale. J’avoue que pour ma part j’ai des fourmis dans les jambes.

      Sholmès eut trois longues entrevues – avec Maître Detinan d’abord, dont il étudia l’appartement dans ses moindres détails ; avec Suzanne Gerbois à laquelle il avait télégraphié de venir et qu’il interrogea sur la Dame blonde ; avec la sœur Auguste enfin, retirée au couvent des Visitandines depuis l’assassinat du Baron d’Hautrec.

      À chaque visite, Wilson attendait dehors, et chaque fois il demandait :

      – Content ?

      – Très content.

      – J’étais certain, nous sommes sur la bonne voie. Marchons.

      Ils marchèrent beaucoup. Ils visitèrent les deux immeubles qui encadrent l’hôtel de l’avenue Henri-Martin, puis s’en allèrent jusqu’à la rue Clapeyron, et tandis qu’il examinait la façade du numéro 25, Sholmès continuait :

      – Il est évident qu’il existe des passages secrets entre toutes ces maisons… mais ce que je ne saisis pas…

      Au fond de lui, et pour la première fois, Wilson douta de la toute-puissance de son génial collaborateur. Pourquoi parlait-il tant et agissait-il si peu ?

      – Pourquoi ? s’écria Sholmès, répondant aux pensées intimes de Wilson, parce que, avec ce diable de Lupin, on travaille dans le vide, au hasard, et qu’au lieu d’extraire la vérité de faits précis, on doit la tirer de son propre cerveau, pour vérifier ensuite si elle s’adapte bien aux événements.

      – Les passages secrets pourtant ?

      – Et puis quoi ! Quand bien même je les connaîtrais, quand je connaîtrais celui qui a permis à Lupin d’entrer chez son avocat, ou celui qu’a suivi la Dame blonde après le meurtre du Baron d’Hautrec, en serais-je plus avancé ? Cela me donnerait-il des armes pour l’attaquer ?

      – Attaquons toujours, s’exclama Wilson.

      Il n’avait pas achevé ces mots qu’il recula, avec un cri. Quelque chose venait de tomber à leurs pieds, un sac à moitié rempli de sable, qui eût pu les blesser grièvement.

      Sholmès leva la tête au-dessus d’eux, des ouvriers travaillaient sur un échafaudage accroché au balcon du cinquième étage.

      – Eh bien ! Nous avons de la chance, s’écria-t-il, un pas de plus et nous recevions sur le crâne le sac d’un de ces maladroits. On croirait vraiment…

      Il s’interrompit, puis bondit vers la maison, escalada les cinq étages, sonna, fit irruption dans l’appartement, au grand effroi du valet de chambre, et passa sur le balcon. Il n’y avait personne.

      – Les ouvriers qui étaient là ?… dit-il au valet de chambre.

      – Ils viennent de s’en aller.

      – Par où ?

      – Mais par l’escalier de service.

      Sholmès se pencha. Il vit deux hommes qui sortaient de la maison, leurs bicyclettes à la main. Ils se mirent en selle et disparurent.

      – Il y a longtemps qu’ils travaillent sur cet échafaudage ?

      – Ceux-là ? depuis ce matin seulement. C’étaient des nouveaux.

      Sholmès rejoignit Wilson.

      Ils rentrèrent mélancoliquement et cette seconde journée se termina dans un mutisme morne.

      Le lendemain, programme identique. Ils s’assirent sur le même banc de l’avenue Henri-Martin, et ce fut, au grand désespoir de Wilson qui ne s’amusait nullement, une interminable station vis-à-vis des trois immeubles.

      – Qu’espérez-vous, Sholmès ? Que Lupin sorte de ces maisons ?

      – Non.

      – Que la Dame blonde apparaisse ?

      – Non.

      – Alors ?

      – Alors j’espère qu’un petit fait se produira, un tout petit fait quelconque, qui me servira de point de départ.

      – Et s’il ne se produit pas ?

      – En ce cas, il se produira quelque chose en moi, une étincelle qui mettra le feu aux poudres.

      Un seul incident rompit la monotonie de cette matinée, mais de façon plutôt désagréable.

      Le cheval d’un Monsieur, qui suivait l’allée cavalière située entre les deux chaussées de l’avenue, fit un écart et vint heurter le banc où ils étaient СКАЧАТЬ