Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète). Морис Леблан
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Название: Les Aventures d'Arsène Lupin (La collection complète)

Автор: Морис Леблан

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066308377

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СКАЧАТЬ répondre, l’inspecteur aligna sur la table quatre feuilles.

      – Enfin ! dit-il, voici, sur ces quatre feuilles, un spécimen de l’écriture d’Antoinette Bréhat, un autre de la dame qui écrivit au Baron Herschmann lors de la vente du diamant bleu, un autre de Mme de Réal, lors de son séjour à Crozon, et le quatrième… de vous-même, madame, … c’est votre nom et votre adresse, donnés par vous, au portier de l’hôtel Beaurivage à Trouville. Or, comparez les quatre écritures. Elles sont identiques.

      – Mais vous êtes fou, Monsieur ! Vous êtes fou ! Que signifie tout cela ?

      – Cela signifie, madame, s’écria Ganimard dans un grand mouvement, que la Dame blonde, l’amie et la complice d’Arsène Lupin, n’est autre que vous.

      Il poussa la porte du salon voisin, se rua sur M. Gerbois, le bouscula par les épaules, et l’attirant devant Mme Réal :

      – Monsieur Gerbois, reconnaissez-vous la personne qui enleva votre fille, et que vous avez vue chez Maître Detinan ?

      – Non.

      Il y eut comme une commotion dont chacun reçut le choc. Ganimard chancela.

      – Non ?… Est-ce possible… voyons, réfléchissez…

      – C’est tout réfléchi… madame est blonde comme la Dame blonde… pâle comme elle… mais elle ne lui ressemble pas du tout.

      – Je ne puis croire… Une pareille erreur est inadmissible… Monsieur d’Hautrec, vous reconnaissez bien Antoinette Bréhat ?

      – J’ai vu Antoinette Bréhat chez mon oncle… ce n’est pas elle.

      – Et madame n’est pas non plus Mme de Réal, affirma le comte de Crozon.

      C’était le coup de grâce. Ganimard en fut étourdi et ne broncha plus, la tête basse, les yeux fuyants. De toutes ses combinaisons il ne restait rien. L’édifice s’écroulait.

      M. Dudouis se leva.

      – Vous nous excuserez, madame, il y a là une confusion regrettable que je vous prie d’oublier. Mais ce que je ne saisis pas bien c’est votre trouble… votre attitude bizarre depuis que vous êtes ici.

      – Mon Dieu, Monsieur, j’avais peur… il y a plus de cent mille francs de bijoux dans mon sac, et les manières de votre ami n’étaient guère rassurantes.

      – Mais vos absences continuelles ?…

      – N’est-ce pas mon métier qui l’exige ?

      M. Dudouis n’avait rien à répondre. Il se tourna vers son subordonné.

      – Vous avez pris vos informations avec une légèreté déplorable, Ganimard, et tout à l’heure vous vous êtes conduit envers madame de la façon la plus maladroite. Vous viendrez vous en expliquer dans mon cabinet.

      L’entrevue était terminée, et le chef de la Sûreté se disposait à partir, quand il se passa un fait vraiment déconcertant. Mme Réal s’approcha de l’inspecteur et lui dit :

      – J’entends que vous vous appelez Monsieur Ganimard… je ne me trompe pas ?

      – Non.

      – En ce cas, cette lettre doit être pour vous, je l’ai reçue ce matin, avec l’adresse que vous pouvez lire : « M. Justin Ganimard, aux bons soins de Mme Réal. » J’ai pensé que c’était une plaisanterie, puisque je ne vous connaissais pas sous ce nom, mais sans doute ce correspondant inconnu savait-il notre rendez-vous.

      Par une intuition singulière, Justin Ganimard fut près de saisir la lettre et de l’anéantir. Il n’osa, devant son supérieur, et déchira l’enveloppe. La lettre contenait ces mots qu’il articula d’une voix à peine intelligible :

      « Il y avait une fois une Dame blonde, un Lupin et un Ganimard. Or le mauvais Ganimard voulait faire du mal à la jolie Dame blonde, et le bon Lupin ne le voulait pas. Aussi le bon Lupin, désireux que la Dame blonde entrât dans l’intimité de la comtesse de Crozon, lui fit-il prendre le nom de Mme de Réal qui est celui – ou à peu près – d’une honnête commerçante dont les cheveux sont dorés et la figure pâle. Et le bon Lupin se disait : “Si jamais le mauvais Ganimard est sur la piste de la Dame blonde, combien il pourra m’être utile de le faire dévier sur la piste de l’honnête commerçante !” Sage précaution et qui porte ses fruits. Une petite note envoyée au journal du mauvais Ganimard, un flacon d’odeur oublié volontairement par la vraie Dame blonde à l’hôtel Beaurivage, le nom et l’adresse de Mme Réal écrits par cette vraie Dame blonde sur les registres de l’hôtel, et le tour est joué. Qu’en dites-vous, Ganimard ? J’ai voulu vous conter l’aventure par le menu, sachant qu’avec votre esprit vous seriez le premier à en rire. De fait elle est piquante, et j’avoue que, pour ma part, je m’en suis follement diverti.

      « À vous donc merci, cher ami, et mes bons souvenirs à cet excellent M. Dudouis.

      « Arsène Lupin. »

      – Mais il sait tout ! gémit Ganimard, qui ne songeait nullement à rire, il sait des choses que je n’ai dites à personne. Comment pouvait-il savoir que je vous demanderais de venir, chef ? Comment pouvait-il savoir ma découverte du premier flacon ?… Comment pouvait-il savoir ?…

      Il trépignait, s’arrachait les cheveux, en proie au plus tragique désespoir.

      M. Dudouis eut pitié de lui.

      – Allons, Ganimard, consolez-vous, on tâchera de mieux faire une autre fois.

      Et le chef de la Sûreté s’éloigna, accompagné de Mme Réal.

      Dix minutes s’écoulèrent. Ganimard lisait et relisait la lettre de Lupin. Dans un coin, M. et Mme de Crozon, M. d’Hautrec et M. Gerbois s’entretenaient avec animation. Enfin le comte s’avança vers l’inspecteur et lui dit :

      – De tout cela il résulte, cher Monsieur, que nous ne sommes pas plus avancés qu’avant.

      – Pardon. Mon enquête a établi que la Dame blonde est l’héroïne indiscutable de ces aventures et que Lupin la dirige. C’est un pas énorme.

      – Et qui ne sert à rien. Le problème est peut-être même plus obscur. La Dame blonde tue pour voler le diamant bleu et elle ne le vole pas. Elle le vole, et c’est pour s’en débarrasser au profit d’un autre.

      – Je n’y peux rien.

      – Certes, mais quelqu’un pourrait peut-être…

      – Que voulez vous dire ?

      Le comte hésitait, mais la comtesse prit la parole et nettement :

      – Il est un homme, un seul après vous, selon moi, qui serait capable de combattre Lupin et de le réduire à merci. Monsieur Ganimard, vous serait-il désagréable que nous sollicitions l’aide d’Herlock Sholmès ?

      Il fut décontenancé.

      – Mais non… seulement… je ne comprends pas bien…

      – СКАЧАТЬ